| Aurais-tu peur Cyril ?Et si vous tombiez sur un agenda... bizarre, que feriez-vous ?La première partie de l'histoire n'est pas de moi, mais du célèbre auteur Fred Vargas.
Lors d'un concours (Je Bouquine), il a été demandé aux lecteurs de poursuivre l'histoire, ce que j'ai fais...
Cyril hésitait, planté sur un coin de trottoir. Marcher ? Réviser ses cours ? L'énergie lui manquait. C'était ainsi depuis que Marine était brutalement sortie de sa vie, un mardi, le plantant là pour un autre gars, au coin d'une rue précisément. Depuis trois mois et trois jours exactement. Si bien que Cyril tournoyait sans savoir à quoi employer son temps. Il était en panne, voilà tout. L'Ennui se déposait sur sa vie comme la poussière qui teinte tout en gris. Autour de lui, des gens allaient et venaient dans la grande avenue, tous s'activaient, tous s'intéressaient. A des trucs et à des machins. Tous sauf lui, qui baissa la tête. Sur le trottoir traînait un agenda, seul lui aussi, perdu, tombé d'une poche. Cyril le fixa. Un agenda. Donc, un emploi du temps.
D'une main molle, il le ramassa. Cet agenda d'un autre, bien occupé qui avait sûrement mieux à faire que de se ronger les ongles. Mais laisse cet ongle, Cyril, lui disait doucement sa mère, tu vas t'abîmer les doigts. Elle avait raison, sa mère, cela ne ferait pas revenir Marine. Et Marine était avec un autre gars, un crétin, un baraqué, un braillard, toujours plus fort que tout le monde. Cyril le haïssait. N'y pense pas, n'y pense plus. Il ouvrit l'agenda à la première page, en quête du nom et de l'adresse de son propriétaire.
Pas de nom, pas d'adresse, un Emploi du Temps anonyme. D'un adulte, d'un homme, d'après l'écriture. C'est amusant, cela, d'aller fouiner dans la vie d'un adulte. Il tourna prudemment les pages, sans trop oser. Cela ne se fait pas d'entrer en catimini dans la vie d'un autre, sans frapper, sans demander la permission. Cela ne se fait pas d'apprendre que l'Autre dîne avec Frank ce soir, avec Annie mercredi, et qu'il voit son dentiste à 10 heures demain. Cyril sourit. C'était agréable, cette vie bien modelée qui lui tombait dans le creux des mains au moment où, lui, précisément, était en panne. Cette Annie, l'Autre la voyait trois fois par semaine. Sa petite amie ? Cyril eut une moue envieuse. Il entra plus avant dans l'agenda, tel un voleur, un brigand, assez réjoui, comme il ne l'avait pas été depuis trois mois. Et trois jours. L'Agenda était riche et touffu, couvert d'annotations, empli de mots, de ronds, de points d'exclamation, d'interrogation. Cyril courait d'une page à l'autre, se promenait parmi les rendez-vous, sautait de prénom en prénom, imaginait, voyageait. C'était un vrai plaisir que de jouer ainsi avec les affaires d'un Autre. A ceci près qu'il n'aimait pas l'écriture de cet homme, un peu trop tranchante à son goût.
Rentré chez lui, il déposa l'Agenda sur sa table et lui donna une petite tape affectueuse. Brave agenda débordant de vie, et qui lui rendait peu à peu la sienne, par un petit tour de passe-passe inattendu. Il envisagea de se remettre à la guitare, et d'appeler une Annie-à-lui. Les deux jours suivants, il nettoya sa chambre à fond. Impossible d'inviter une Annie-à-lui dans un pareil désordre. Ne resta plus sur la table nette que l'Agenda. Salut et adieu, Agenda, au revoir et merci. Avant de la jeter, Cyril le feuilleta une dernière fois. Il s'aventure vers les pages inexplorées, vers les feuilles blanches des mois à venir, juin, juillet, août. Sa main s'arrêta au 24 septembre. Là, le coin droit de la page, ce drôle de petit triangle que l'on déchire quand le jour est passé, avait été soigneusement ôté. Sans comprendre, Cyril feuilleta les pages vierges du temps futur. Au 2 décembre, le triangle avait été également enlevé, proprement, selon le pointillé. Deux coins retirés à l'avance, alors même que ces jours n'étaient pas encore vécus. Il se rassit, perplexe. Qu'est-ce que ce gars avait bien pu prévoir de si particulier pour ôter les angles de l'avenir ? Pourquoi ne pas l'écrire, tout simplement ? Cyril trouvait très déplaisant qu'on puisse ainsi couper du temps à l'avance, même du temps en papier. C'était comme couper un morceau d'existence. Il rouvrit l'agenda à la page du 24 septembre, et y repéra une trace infime, un trou minuscule, comme si l'Autre l'avait percée d'un coup d'épingle. Même chose au 2 décembre. Cyril reprit l'agenda depuis son coup début, plaçant chaque page sous la lumière. Et, au milieu des griffonnages ordinaires des jours passés, il releva une marque identique, une seule, le 23 mars. Trois points, trois événements translucides, muets. Trois actions sans nom qui se glissaient dans l'Emploi du Temps comme des fantômes, y laissant des traces furtives, cachées, secrètes.
Une action déjà accomplie et deux à venir.
Et brusquement, Cyril détesta cet Agenda. Dans quelle vie était-il tombé ? Et sur quel type ? Il lui semblait que le gars le fixait à présent. Et qu'il lui disait, avec un bref sourire : aurais-tu peur, Cyril.
A vous d'écrire la suite...
Cyril ne dormit pas cette nuit là ; il se demandait pourquoi ces deux onglets avaient été retirés avant même que ces jours ne soient passés. Mais, bien sûr, se dit-il, il n'aura jamais la réponse tout comme il ne saura jamais pourquoi Marine l'avait quitté pour cet abruti.
Le lendemain c'était samedi.
Cyril avait donc deux longs jours devant lui pour percer le mystère de l'Autre.
L'horloge sonna 9 coups.
Il décida de retourner là où il avait trouvé l'agenda.
En chemin, il croisa Marine et "son remplaçant" main dans la main, alors Cyril fit semblant de ne pas les voir.
Arrivé à l'endroit même où avait reposé l'agenda, il examina les lieux et ne trouva rien.
Tant pis, se dit-il.
Il regarda quand même l'arbre situé 3 mètres plus loin et y découvrit avec surprise une photo d'identité ; elle était découpée et représentait un homme, la tête ovale avec de grands yeux verts et des cheveux roux bouclés. Son regard était brillant, peut être la lumière. Mais ce regard connaît à l'homme un air mauvais, sombre, presque effrayant.
Etait-ce lui le propriétaire de l'agenda ?
Cyril rentra chez lui, prit l'agenda mystère et l'ouvrit à la page "renseignements". A la petite case "photo", il y superposa celle de l'inconnu.
La photo du rouquin s'y ajusta parfaitement.
C'était à lui qu'appartenait l'agenda, pensa Cyril. Pourtant, cet homme ne ressemblait pas au personnage que Cyril s'était imaginé.
Il se l'était représenté grand, souriant, les cheveux bruns avec des yeux marron. Mais surtout, Cyril l'avait vu comme quelqu'un de sympa et non pas comme cet inconnu à l'air si sombre.
- "Cyril, mon chéri, c'est toi ?"
- "Oui, maman !"
- "Est-ce que tu pourrais descendre à l'épicerie me prendre du sel et du poivre ?", lui demanda-t-elle.
- "Oui", répondit-il d'une voix traînante.
Non pas qu'il soit mécontent de ressortir, mais au choix, Cyril aurait préféré rester dans sa chambre à jouer à la console.
Il sortit de sa chambre, prit l'argent des courses sur la table et sortit.
L'épicerie se situait deux rues plus loin ; en cinq minutes, il y était.
Comme d'habitude, il y avait beaucoup de monde ; il y avait toujours beaucoup de gens les samedis matins vers 11h30.
Cyril ne se rappelait plus dans quel rayon était rangé le sel et le poivre, quand la porte d'entrée du magasin s'ouvrit avec le tintement de la cloche qui va avec.
Il se retourna et vit un homme, mal habillé, l'air hagard et... les cheveux roux !
Cyril reconnut immédiatement !
Cet air sombre, ces cheveux roux mal peignés et ces grands yeux verts à la recherche d'on ne sait quoi, Cyril les reconnaissait !
C'était l'Autre, l'Inconnu de la photo et le propriétaire de l'Agenda !
Le mystère pouvait s'éclaircir maintenant. Cyril pourrait aller vers l'homme et lui poser des questions ou tout simplement lui remettre son bien.
Oui, mais Cyril avait peur.
Peur de cet homme.
Qui était-il ? | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) | | Re: Aurais-tu peur Cyril ? Posté par hazsq le 20/08/2004 07:55:19 | la suite!! la suite!! | | Re: Aurais-tu peur Cyril ? Posté par [email protected] le 20/08/2004 07:55:19 | Fred Vargas est une femme...
Dim. | | Re: Aurais-tu peur Cyril ? Posté par ex gigi le 20/08/2004 07:55:19 | je suis impatiente de connaitre la suite de l'histoire, c'est pour quand??? j'adore!!!! | | Re: Aurais-tu peur Cyril ? Posté par apoline le 20/08/2004 07:55:19 | j'appelle pa ça tellement une suite... Tu fais que prolonger l'histoire. mais c'est du vide. mwa je suis sur que tu ne savais pas comment écrire la fin alr tu la fini à la va vite. C'est un pe du bâclé. Mais bon C bien écrit | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) |
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