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La longue traque d'Aloïs BRUNNER (1er partie)

Aloïs BRUNNER a été vu pour la dernière fois à Damas en octobre 1992, quittant en ambulance son appartement de la rue Georges-Haddad : destination inconnue. Depuis plus aucune nouvelle. Comment ce capitaine SS, l'un des principaux adjoints d'EICHMANN dans la section antijuive de la Gestapo, responsable de la déportation de 120 000 Juifs en Europe, commandant du camp de Drancy de juillet 1943 à juillet 1944, a-t-il réussi à passer entre les mailles de la justice ?


Une rumeur court dans les "milieux diplomatiques" de Damas : BRUNNER aurait été inhumé discrètement dans le cimetière chrétien de Damas. Hormis la rumeur, aucune confirmation : sa fille qui réside à Vienne refuse de donner la moindre information, son ex-épouse décédée en septembre 1995 en Autriche a gardé le silence jusqu'au dernier jour. Un homme qui fut l'associé de BRUNNER, le général Otto REMER, ancien chef du Reichspartei nazi interdit en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, est hospitalisé en Espagne et inaccessible. Au cours de l'été 1995, une rumeur a circulé de la présence supposé de BRUNNER en Argentine. Elle s'avéra n'être qu'une spéculation. Face au rejet par la Syrie des demandes de commission rogatoire, les enquêteurs français avouent se heurter désormais à un mur.
Comment BRUNNER a-t-il réussi à se tenir si longtemps à distance de ceux qui voulaient le juger ? A la fin de la guerre, le premier impératif d'un officier SS en fuite était de changer d'identité et de se faire tout petit : Aloïs BRUNNER devint en 1945 le deuxième classe de la Wehrmacht "Alois SCHMALDIENST".
Après cette précaution indispensable, BRUNNER eut son premier coup de chance : son homonyme de la Gestapo, Anton BRUNNER, capitaine SS comme lui, fut exécuté à Vienne par les Soviétiques. Longtemps, on croira qu'Aloïs BRUNNER est mort, son homonyme figurant souvent dans la presse comme "Anton-Aloïs BRUNNER".


Chauffeur pour les Américains

Dans la confusion de l'après-guerre, sa nouvelle identité lui permettra de trouver un emploi de chauffeur dans une base américaine, puis de se procurer passeport et visa pour se réfugier en Allemagne, dans la région de Essen où il résidera jusqu'en 1953.
Le fugitif a un autre atout dans son jeu : la solidarité des policiers nazis. Lorsqu'il est identifié en 1950 par la police allemande, les services d'Interpol à Vienne qui sont encore encadrés après la guerre par d'anciens nazis, ne donnent aucune suite à l'enquête. Lorsqu'en 1953, la justice allemande reprend la chasse aux criminels nazis, il lui faudra trouver une nouvelle identité et une filière. Le nom sera celui de Georg FISHER, un ancien fonctionnaire des forces d'occupation allemandes en France qui lui offre son passeport. Inutile de changer la photo, les deux hommes se ressemblent, un passage chez le coiffeur suffit. Quant àla filière, ce sera celle de Rome-Damas, déjà empruntée par des dizaines d'officiers SS. A Rome, les nazis bénéficient de complicités au Vatican, le cardinal autrichien Hudal leur procure visas et argent. Après une étape au Caire, BRUNNER rejoint dans la capitale syrienne un centre d'accueil de nazis dont il prend la direction. Avec les fonds secrets des SS, il crée une société commerciale. Il se mêle au groupe d'une centaine de nazis employés par les Egyptiens, télécommandé un temps par des agents des services de rensignements ouest-allemands et américains qui travaillent ensemble dans la région. Trafic d'armes, conseils en matière de "sécurité", en réalité élimination d'opposants politique, BRUNNER rend de grands services à ses hôtes syriens. Les choses se gâtent pour lui en 1960. Un ancien espion de l'Office de sûreté du Reich (RSHA), Wilheim BEISSNER, révèle la présence de BRUNNER en Syrie à un agent français. Les services français de renseignements répertorient BRUNNER en tête de leur liste des "agents allemands" en exercice dans la région, spécifiant qu'il s'occupe de "basses besognes de police". Le nom de cet homme condamné à mort par contumace en 1954 par les tribunaux permanents de forces armées de Paris et Marseille figurera ainsi su rplus de vingt rapports. Cette année-là, décidément, BRUNNER joue de malchance : il fait une incursion dans le bureau d'un ami, RADEMACHER, l'homme du projet de déportation des Juifs européens, à Madagascar, qui reçoit un journaliste allemand. Le journaliste reconnaît BRUNNER, RADEMACHER lui recommande la discrétion mais l'information est publiée par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Malgré les risques, BRUNNER commence à agir à découvert. C'est que son ex-patron, Adolf EICHMANN vient d'être enlevé par les Israéliens en Argentine et qu'il doit être jugé à Jérusalem. "Pour moi, EICHMANN valait bien cela", dira-t-il vingt-quatre ans plus tard. En effet, c'est EICHMANN qui a enrôlé ce fils d'agriculteur du Burgenland dans la Centrale de l'émigration juive de Vienne et lui a fait gravir les échellons de la Gestapo. En le nommant directeur de la centrale puis capitaine SS, il lui avait donné autorité sur des généraux de la Wehrmacht en matière de déportations de Juifs. Par reconnaissance, BRUNNER tente donc d'organiser une opération de sauvetage. Il veut mobiliser des anciens de la Division Brandebourg pour kidnapper le président du COngrès juif mondial, Nahum GOLDMANN, et l'échanger contre EICHMANN. Mais l'un au moins des hommes qu'il contacte travaille pour le contre-espionnage ouest-allemand. Le projet éventé, si bien qu'à Vienne le quotidien Arbeiter Zeitung peut en retracer les grandes lignes.
Le 3 septembre 1961, BRUNNER se rend à la poste centrale de Damas. Il a reçu un avis de colis adressé à la boite postale n°635 de "Geord Fisher". Les deux postiers qui lui apportent le colis sont tués par l'explosion du paquet. "Fisher" est donné mort par la police syrienne. En réalité, il n'est que blessé. Gravement brûlé au visage, il a perdu l'oeil gauche. La presse hésite : faut-il attribuer l'attentat au Mossad israélien ou au SDECE français ? En effet, en 1960-1961, les services français piégèrent des dizaines de voitures appartenant à des fournisseurs d'armes des insurgés algériens. Or BRUNNER était l'un des pourvoyeur du FLN. Cependant, l'ancien chef du Mossad, Isser Harel, qui a organisé la capture d'EICHMANN nous a affirmé à propos de cet attentat : "Nous avons dû veiller à ce que personne ne perturbe le procès EICHMANN." Un an plus tard, nouvelle confirmation de la présence de BRUNNER à DAmas, l'Autriche demande son extradition pour la déportation des juifs de Vienne en 1940-1942 et le meutre d'un banquier qu'il a abattu devant témoins. Simultanément, l'Allemagne fédérale lance un mandat d'arrêt. L'étau semble devoir se resserrer.
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Re: La longue traque d'Aloïs BRUNNER (1er partie)
Posté par mandou le 20/08/2004 07:54:44
Pour Ra Chide: je ne vois pas ce que ton post fait là. En effet cet article a beau parler d'un ancien nazi, il n'a aucun rapport avec le sujet. Si tu n'es pas content, je rejoins ce qu'à dit ertb_20.
Pour en revenir à l'article je le trouve très intéressant.
Alors si j'ai bien compris, il n'a toujours pas été retrouvé? J'espère que tu nous tiendras informé si tu arrives à savoir ce qu'il est devenu!!! Comme ça on saura enfin ce qu'il aura comme peine. Mais c'est vrai que je suis d'accord avec ertb-20. Que faire après tant de temps? C'est pas évident je trouve. Enfin ce n'est que mon avis!
Bon article qui a du demander pas mal d'efforts!!! Bravo
Re: La longue traque d'Aloïs BRUNNER (1er partie)
Posté par ertb_20 le 20/08/2004 07:54:44
De toute façon, nous nous éloignons complètement du sujet, qui est Aloïs Brunner.
Re: La longue traque d'Aloïs BRUNNER (1er partie)
Posté par le 20/08/2004 07:54:44
le probleme est que si rachide est né en france il est français, même si il ya de l'abus dans le faite de dire ouvertement que tu est extremiste parce que tu c que c quand même péjoratif de dire ça, les gens vont pas t'aimer, mais je te soutiens car à plusieurs reprises j'ai vu des post de putains de fachos qui n'ont jamais été enlevé ou leur auteurs sanctionnés. Vincent courcelle, c le web master?
Re: La longue traque d'Aloïs BRUNNER (1er partie)
Posté par ertb_20 le 20/08/2004 07:54:44
Trés bon article, mais que faire, 60 ans aprés la fin de la guerre ?
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Publié le 12 janvier 2004
Modifié le 12 janvier 2004
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