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Le manoir

Une petite nouvelle fantastique (le style de lanouvelle hein ! Pas la nouvelle en elle-même !), que j'ai écrite il y a 4 ans à l'occasion d'un concours de nouvelles dans le lycée (que j'ai remporté !). Fini ma vie, place à l'écrit !


15ème siècle

" Je rêvais depuis longtemps d'avoir des enfants, et puis un beau jour, ma femme mit au monde une splendide petite fille, Mathilde, dont la beauté s'accentuait jour après jour, année après année. On fit d'innombrables tableaux de cette " déesse vivante ", comme ma femme et moi la surnommions, où elle était souvent représentée en robe blanche. Le peuple en tira le surnom de " la dame blanche ". Véritable Aphrodite, elle n'avait qu'un seul défaut : sa gourmandise des hommes, qui la conduisit à sa perte. De tous ceux qu'elle avait connu, aucun ne me rendait compte de ses actions. Mais un malheureux jour, des jumeaux me rapportèrent les petites folies de ma fille. Fou de rage et de jalousie, je la fis emmurer vivante, le 27 décembre 1427. Mathilde du Fjord Glacé, " la déesse vivante ", " la dame blanche " trépassa dans une robe de la même couleur, en maudissant le manoir et tous les frères et plus encore, les jumeaux, qui s'y arrêteraient.  "
Chroniques de Leiv Haraldsson du Fjord Glacé, seigneur régnant sur le fief d'Hafrsfjord.


17ème siècle

" Comme tous les ménestrels, mon frère et moi gagnions notre vie en allant de château en château. Nous n'aurions jamais dû nous arrêter dans ce manoir en cette nuit de 27 décembre 1650. Brusquement, mon frère chuta sur le sol. Je crus entendre son agresseur murmurer : " une tombe est construite dans ce manoir maudit et elle sera veillée jusqu'à la fin des temps ". Pendant l'agonie de mon frère, il me sembla que tout devint blanc, puis ce fut le trou noir. Moi-même agressé, je survécu mais ne sus jamais ce qui était arrivé cette nuit-là.  "
Le Criquet, ménestrel.


20ème siècle

Le bruit des moteurs de l'avion me berçait doucement. Tout en somnolant, je réfléchissais à ma chance inouïe. Moi, Phil Nadroj, élève de 3ème c'est dans le collège Ségurane à Nice, avait gagné, grâce à un concours, un voyage en Norvège avec mes trois amis, Jéjé et Titou, les jumeaux, et Sébastien, mon meilleur ami.
Donc, en somnolant, je songeai à ma bonne étoile. Un drôle de concours sans règlement, un départ précipité et un séjour de deux semaines avec un stage de pêche dans les fjords, en Norvège. Nous allions être nourris et logés dans un manoir au nord du pays habité par...
" Hé ! Phil ! T'endors pas, clama Titou. Si on reparlait un peu des deux légendes que l'on a trouvées sur notre château ?
_ D'accord, approuvais-je tout en admirant un portrait de Mathilde posant devant le manoir de l'Aigle.  "
Nous nous remémorâmes les deux histoires puis nous nous tûmes. Impressionnantes ces légendes ! Je me tournai vers mes amis. Aussi blêmes que la première fois que nous les avions lues et la bouche aussi crispée, ils ne dirent mot. Je déclarai alors : " Nous sommes en décembre, et dans une semaine et demi, ce sera le 27.  "
Sébastien était un écossais de souche, et donc superstitieux, comme la plupart de ses compatriotes. L'air grave, il nous avoua enfin son inquiétude, mais Jéjé et Titou, sortant de leur rêverie, lui rirent au nez : " Voyons ! Ce ne sont que des légendes, fit Jéjé. Il ne faut pas qu'elles nous ternissent notre séjour ! Haut les coeurs moussaillons !  "
Le vol continua et, trois heures plus tard, l'aéroport de Kristiansand fut en vue. Ce fut un bel atterrissage. Moins 20° au soleil et nous étions au sud de la Norvège.
A peine descendus de l'avions, nous nous précipitâmes à la gare et prîmes le train pour Tromsö. Plus de huit heures de train à travers un paysage féerique.
D'immenses plaines enneigées parcourues par quelques loups, des forêts de sapins, des falaises majestueuses que rongeait une mer glaciale défilèrent devant nos ébahis avant d'arriver à destination.
Nous descendîmes sur le quai. Passa une heure d'attente. Nous nous apprêtions à nous rendre à l'accueil pour la dixième fois lorsque nous aperçûmes un homme accourir vers nous. Le teint verdâtre, une redingote, un haut-de-forme, c'était vraiment un étrange bonhomme qui me faisait penser au croque-mort des bandes dessinées de " Lucky Luke ". Il se dit notre porteur et nous conduisit vers son véhicule qui était comme lui, noir d'ébène. Un peu effrayés, nous montâmes et, bientôt, nous arrivâmes en vue d'une grande et sinistre demeure. Nous y descendîmes. Le soleil déclinait à l'horizon et les tours du manoir se découpaient, menaçantes, dans la pénombre naissante.
Intimidés, nous avançâmes avec nos encombrants bagages vers la lourde porte de bois où le propriétaire nous attendait. Je remarquai que ses habits étaient en tous points semblables à ceux de notre porteur qui devait être son domestique puisqu'il se chargea d'emmener nos valises à nos chambres, non sans peine. Après les salutations et les présentations - le propriétaire parlait un français impeccable - nous fûmes invités à entrer.
S'écartant pour nous livrer le passage, la haute porte de chêne s'ouvrit. Pénétrant dans l'inquiétante demeure, je sentis un souffle glacé et une série de frissons incontrôlables me parcourir. Le hall, gigantesque, plongé dans une demi-obscurité, était en fait une galerie de portraits des comtes, ducs et autres seigneurs qui avaient habité ce manoir avant notre hôte.
En passant devant le tout premier tableau, représentant Leiv Haraldsson du Fjord Glacé, le fondateur de la demeure, je tournai la tête et le vit : il me sembla, l'espace d'un instant, que le figurant avait remué les lèvres et cligné de l'oeil. Effrayé, je m'empressai de rejoindre le groupe, entraîné par le comte. Après une interminable marche à travers les pièces, M. du Fjord Glacé nous invita à dîner. " Pour commencer, voici une tournée de petits fours au caviar, annonça le cuisinier.  "
Ce fut un repas grandiose. Mais la fatigue nous gagnait. Notre hôte s'en aperçut, nous pria de le suivre et nous conduisit à nos chambres, à l'étage supérieur. C'était un long couloir faiblement éclairé, orné de vieilles armures du 15ème siècle et d'immenses toiles d'araignées. " Voici vos chambres, j'espère que vous vous y plairez. Les pièces communiquent par une petite porte et ont différentes vues sur le domaine.  " Je baillai à me décrocher la mâchoire. Tous ces discours m'endormaient. M. du Fjord Glacé s'en rendit compte et nous recommanda de gagner nos lits. Il nous ouvrit nos chambres et nous souhaita une excellente nuit. Je rentrai, fermai la porte à double tour, me jetai sur le lit et m'endormis aussitôt.
Au milieu de la nuit, je fus réveillé par des frottements. Les yeux mi-clos, je promenai mon regard dans la pièce quand un mouvement attira mon attention. Je sursautai : une faible lumière tremblotante flottait sous mes yeux endormis. Une bougie volait dans la pièce, tourbillonnant, son feu s'amplifiant brusquement puis redevenant une simple flammèche. Stupéfait et effrayé, je voulus l'attraper, mais elle s'évanouit dans le néant. La terreur me gagnait lorsque, à l'autre bout de la grande chambre, je crus apercevoir une forme floue et blanchâtre. " Calme-toi, me dis-je, c'est la fatigue qui te fait divaguer.  " Et je me blottis sous les couvertures de mon lit. Je me rendormis avec difficulté. Jusqu'au petit matin, mes pensées furent hantées par les visages de Titou et Jéjé, ensanglantés et crispés, comme atrocement torturés.
Un rayon de soleil vint effleurer mes yeux. M'étirant, je me levai ouvrir la fenêtre. Je me penchai et reculai d'un pas en apercevant la mer en furie qui se déchaînait au pied de la vertigineuse falaise au pied de laquelle avait été construite la demeure. Le manoir de l'Aigle portait bien son nom. Mes amis pénétrèrent dans ma chambre par la petite porte communicante accompagnés de M. du Fjord Glacé.
" Alors Phil ! Bien dormi, me demanda Sébastien, pas trop de cauchemars ?
_ Heu... Ben... Et vous ? M'enquéris-je, préférant détourner la question
_ Super ! Ce sont d'excellents lits, non ? S'exclamèrent les jumeaux en choeur.
_ Bon, trêve de parlotes, interrompit le comte. M. Nadroj, finissez vite de vous habiller. Avant de prendre notre petit-déjeuner, j'ai décidé de vous montrer la fierté de mon manoir. Vite !  "
Je me vêtis en hâte et me précipitai à la suite du petit groupe. Nous changeâmes d'étage et nous arrivâmes à un cul de sac. Le couloir était interrompu par un grand mur. Sur ce dernier était accroché un grand tableau représentant une merveilleuse jeune femme drapée d'un voile transparent, posant sur un fond marin.
La clarté de son regard, l'éclat de sa peau blanche, la blondeur de ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules nues, ses lèvres pulpeuses et éclatantes, la rendaient presque vivante et l'auréolaient d'une lumière irréelle. La superbe créature ne nous était pas inconnue.
" Je vous présente Mathilde, la " dame blanche ", emmurée vivante pour sa tenue légère avec les hommes. On dit que, maintenant, son fantôme erre à travers le manoir à la recherche d'une vengeance.  "
Les jumeaux pouffèrent et la regardèrent avec envie... Sébastien l'admirait. Impressionné par la dernière phrase de notre hôte, et sous l'emprise du charme que dégageait le tableau, je rapprochai mon visage de celui de la peinture. Il me sembla l'entendre respirer et je crus voir ses grands yeux bleus s'illuminer et sa belle bouche se tordre en un rictus effrayant. " comme les visages des deux frères cette nuit, pensai-je.  " Mon ventre gargouilla.
" A présent mes amis, déclara le comte, venez vous régaler les papilles.  ".
Quand nous repartîmes, je me retournai une dernière fois vers cette jeune femme qui dévoilait ses formes sans pudeur aucune.
Pendant le petit déjeuner, je demandai à notre hôte s'il croyait à la " dame blanche " et s'il l'avait déjà vue. Il ne me répondit pas. Je réitérai plusieurs fois ma question, mais en vain. Bizarre ! Il semblait fuir ma demande.
La journée se passa sans autre incident, bien remplie entre les excursions et les parties de pêche en bateau dans les fjords. Mais la nuit arriva, et avec elle, mes craintes. Plusieurs nuits de suite, mes hallucinations m'empêchèrent de dormir et je remarquai qu'elles m'embarrassaient aussi le jour tant et si bien que je crus devenir fou.
Le comportement de Jéjé et Titou avait changé. J'avais parlé de mes visions à Sébastien qui, lui aussi, était privé de sommeil. Nous nous mîmes à surveiller de près nos amis dans l'espoir de comprendre leur problème.
Quand une nuit, tout bascula...
C'était le troisième jour de la deuxième semaine, le 27 décembre. Je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Soudain, ma fenêtre s'ouvrit sans raisons apparentes et un tabouret, traversant ma chambre, me causa une vive frayeur. Il me semblait sentir une présence à mes côtés sans qu'il y eut quelqu'un. Je regardai dans la direction du siège, tremblant de tous mes membres, quand une forme floue, debout devant mon lit, attira mon attention.
Une silhouette couleur neige se matérialisait, me tendant le bras. Son visage parfait m'était familier : Mathilde, la " dame blanche ", me rendait visite. Curieusement, je n'avais nullement peur. Je fis un mouvement vers elle, mais la demoiselle se déplaça vers la porte, l'ouvrit, telle une invitation, et s'enfuit dans le couloir. Je la suivis. Débouchant dans le corridor, je m'arrêtai, perplexe : la " dame blanche " avait disparu. Avançant à pas de loup, je n'étais guère rassuré. J'avais l'impression que le sol se dérobait sous mes pieds et que tous les objets dansaient autour de moi. " Sûrement la fatigue, me dis-je.  " Un silence de plomb planait dans la demeure antique. L'obscurité était telle que je heurtai une armure alors qu'au même instant, d'horribles cris retentirent, suivis d'un bruit sourd et d'un claquement de porte. Puis le silence retomba, plus pesant, plus inquiétant. Je me précipitai tant bien que mal dans la direction du vacarme, provenant de la chambre de Titou et Jéjé. Là, Sébastien se tenait debout près du lit. Sur ce dernier gisaient les jumeaux, dans d'étranges postures, le visage crispé, et virant au violet, comme s'ils avaient été étouffés. Leurs yeux étaient exorbités, leur bouche béante était perlée de gouttelettes de sang, leurs cheveux étaient figés, dressés sur la tête.
Il me sembla que tout tourbillonna autour de moi. Je criai mais personne ne vint. Le manoir était vide. Balayant la pièce du regard, je crus apercevoir Mathilde, mais l'ombre furtive s'esquiva aussitôt. " Ils sont morts, ils sont morts, répétait inlassablement Sébastien.  "
Oui, ils étaient morts, et cela ressemblait étrangement au témoignage du ménestrel. L'état dans lequel mon ami et moi les avons trouvés correspond aux visions qui nous rendaient fous. Nous ne connaîtrons sûrement jamais la cause de leur décès, et encore moins leur agresseur. Peut-être est-ce " la dame blanche ", mais... qui sait ?

Voilà ! je sais ça fait scolaire, c'est normal, car, comme je l'ai dit je l'ai écrite dans le cadre d'un concours de nouvelles fantastiques organisé par le collège (ça remonte, et depuis mon style a changé). Là, j'ai mis la copie originelle (avec quelques arrangements de rien du tout), mais j'ai dans l'idée de tout retravailler, de le remettre au gout du jour ! si ça vous a plu, peut-être le mettrais-je en ligne !
P. S : sûrement que certains d'entre vous, érudits de BD et notamment de "Thorgal" auront remarqué plusieurs coincidences entre mon récit et certaines bd de la série. Ils m'en excuseront je l'espère, je n'avais aucune inspiration pour les noms, et cela fait partie des choses que je veux changer ! encore pardon !
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Re: Le manoir
Posté par alal le 20/08/2004 07:56:03
moi j'ai bien aimé cette nouvelle, ça fait un peu scolaire c'est sur mais pr un gamin de 4e je trouve cela excellent et tu as bien mérité davoir gagné ce concours;
je suis pressée de lire la nouvelle version.
je trouve ça bien que tu mettes l'ancienne puis la nouvelle version ainsi on peut voir l'évolution, je trouve ça intéressant.
bizous!!
Re: Le manoir
Posté par efw28 le 20/08/2004 07:56:03
ya eu mélangeage d'établissement scolaire au début ! c'était bien au collège que j'ai écrit ça, j'étais en quatrième (donc enfait jme suis plantée dans l'intro, ça fait 5 ans !) . Depuis, mon style a largement évolué (du moins je le pense) comme le prouvent d'autres trucs que j'ai écrit . Je prend en compte toutes vos remarques pour ma remise à neuf de cette nouvelle !
Re: Le manoir
Posté par elodelu le 20/08/2004 07:56:03
arf j'ai pas eu le courage de continuer à lire après le premier paragraphe mais je repasserais...
Re: Le manoir
Posté par chandlermbiing le 20/08/2004 07:56:03
c'est un peu chiant en fait car trop descriptif ce qui enlève la profondeur du texte, mais ça se lit en faisant un effort et au niveau de l'histoire, l'idée est super, ça a pas du être facile à trouver
Re: Le manoir
Posté par calice le 20/08/2004 07:56:03
Je ne sais pas pourquoi je suis venue lire ce texte... Je n'aime pas le fantastique, je n'aime pas les gens qui font de la pub pour leur article ( " que j'ai remporté !! " ).
Tu n'écris pas torp mal, mais je dois avouer que ton style est relativement banal quand même. L'histoire n'a pas grand interêt : personne n'est surpris de la mort des deux jumeaux...
Ca se laisse lire, parce que c'est écrit de manière claire, mais ça n'est vraiment pas transcendant.
Désolé... tu feras mieux la prochaine fois...
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L'auteur : Lucile Deprez
37 ans, Carcans (France).
Publié le 24 janvier 2004
Modifié le 24 janvier 2004
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