| Le sculpteurJe te regarde et je vois en toi celle que j’imaginais depuis toujours. Je te regarde et je reste perplexe face à ta perfection. Comment ai-je pu ? Comment ai-je fais ? J’en viens à me dire qu’une force m’a aidé.Je t’ai créé et j’ai pourtant l’impression que c’est toi qui ma créé pour te matérialiser. Et te voilà, charme et douceur, contemplation, émerveillement.
J’ai sculpté cette femme en sept nuits, sept nuits qui me paraissent déjà si loin maintenant. Sept nuits que j’ai vécues au passé. A peine avais-je commencé que je savais quand j’allais finir. L’impatience ? Je n’en sais rien.
Le temps me paraît depuis comme figé. Comme si ma vie avait enfin trouvé son sens. Comme si j’avais accompli mon devoir.
Bonne nuit ma douce création, je veille sur toi dans mon sommeil.
Le matin est doux. Quelques rayons viennent me réchauffer tendrement. Je garde les yeux fermés et frémis en pesant encore à ma sculpture.
Sitôt levé, je me dirige vers elle pour l’admirer dans la lumière du matin. J’entre dans la pièce et regarde à son emplacement. Rien ! Plus rien ! Elle à disparue ! Elle n’est plus là ! Mais que s’est il passé ? C’est impossible ! Je dois me tromper !
Je m’assieds pour réfléchir un instant. Et si je l’avais rêvé ? Non. Les traces de mes travaux sont la pour me prouver l’inverse. J’inspecte les lieux, je regarde les portes, les fenêtres... Aucune trace d’effraction !
Sans même réfléchir, je me remets au travail afin de la recréer, de peur de ne plus jamais la revoir.
J’y mis beaucoup de coeur et de patience, je refis les même gestes, le même modèle.
Mais je ne me sentais pas à l’aise, je trouvais que le temps n’était plus comme avant. J’avais l’impression qu’il manquait quelque chose. Pourtant, ma sculpture était en bon avancement.
La septième nuit passa et ma nouvelle création fut terminée, plus rien à ajouter. Elle était identique. Identique mais il y avait ce sentiment d’insatisfaction, toujours cette impression d’inachevé.
J’étais désespéré de la revoir un jour. J’avais beau la chercher dans ma nouvelle sculpture, je ne la trouvais pas.
Je l’avais perdu pour toujours.
Cela faisait maintenant trois semaines que c’était arrivé. J’avais prévenu la gendarmerie mais les pistes étaient minces. Je n’avais plus rein sculpté depuis ce temps. Je n’y arrivais plus. Tout ce que je créais me semblait fade, sans consistance.
J’étais en train de ruminer mes pensées quand quelqu’un sonna à ma porte. Un homme se présenta :
- Bonjour Monsieur, commissaire Leduff. Je viens vous annoncer que votre création a été retrouvée ce matin.
- Est-elle blessée ?
- Endommagée vous voulez dire ? Non, il semblerait qu’elle n’ait subit aucun dommage.
- Mais ou est-elle
- Au cimetière du Nord.
- Ha bon ?
- Oui monsieur. Mais ce n’est pas tout. Il s’avère qu’elle à été posé sur la tombe de votre femme.
- Ma femme ? ... Mais c’est...
Le commissaire inspira un bon coup et repris d’un ton ferme :
- Ecoutez, nous avons deux témoins, un couple de retraités qui habitent en face du cimetière. Ils ont vu un homme apporter cette statue durant la nuit.
- Mais c’est impossible ! Qui aurait pu faire ca ?
- Vous, monsieur...
Je tournais le regard vers une des photos de ma femme. Je me rendais compte alors a quel point ma création lui ressemblait. Non pas une ressemblance physique, mais une même présence apaisante et chaleureuse.
Je comprenais enfin. Je venais de faire inconsciemment un dernier hommage a celle qui a partagé ma vie durant plus de trente ans.
Le commissaire m’interrompit :
- Monsieur, à vous de voir si vous voulez laisser cette statue ou elle est. Quant à ce que vous avez fait cette nuit là, puisque vous n’en avez aucun souvenir, je vous conseille d’aller voir un spécialiste.
- Ho non, monsieur le commissaire, ca ne sera pas nécessaire !
- C’est vous qui voyez. Au revoir monsieur.
- Merci.
Je referma la porte et regarda la photo de nouveau. Je me remis à penser à cette sculpture, cette présence. Je me rappelais cette impression d’avoir été guidé par une force. Et si cette force était ma femme ? Je n’en savais rien, mais ce jour, je me sentis plus que jamais épanouis et confiant.
Anne-Marie, ma femme, tu resteras toujours près de moi, dans mon coeur. Et pour toi je vais sculpter encore et encore jusqu’au dernier souffle ! Anne-Marie, merci pour tout ce que tu m’as apporté. | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (3) | | Re: Le sculpteur Posté par quezako le 20/08/2004 07:54:10 | j'ai été inspiré par la mort de mon père et lors de son enterrement, j'ai vu une tombe avec unestatue d'un homme qui jaillit.
j'avais entendu parlé de cette tombe, l'homme y étant enterré etait un sculpteur. il allait sur paris pour concourir à un prix de sculpture. malheureusement il a predu et il ne l'a pas supporté.
il s'est tué dans le train du retour...
en hommage à son talent, ses proches ont placé cette statue sur ca tombe.
autrement, l'allusion à l'être unique est une pensée personelle. | | Re: Le sculpteur Posté par sadangel le 20/08/2004 07:54:10 | Jolie histoire... par quoi t'a-t-elle était inspirée ? | | Re: Le sculpteur Posté par bbloveforval le 20/08/2004 07:54:10 | une histoire merveilleuse... | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (3) |
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