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Les samedis soirs

Définition du samedi soir dans le Traité du Bûcheur Respectueux : "moment palpitant de la semaine qui peut servir à fournir un travail acharné plus acharné encore ; syn. : semaine entière".


Définition du samedi soir dans le Traité du Bûcheur Respectueux : "moment palpitant de la semaine qui peut servir à fournir un travail acharné plus acharné encore ; syn. : semaine entière".
Définition du samedi soir dans le Guide du Fêtard : "moment agréable de la semaine qui permet épanouissement et une ouverture de soi exceptionnels ; syn. : vendredi soir".
Définition du samedi soir dans le Petit Glandeur-né : "moment pénible où l'on doit faire semblant d'être occupé à des activités intéressantes ; syn. : vendredi soir".


Il existe plusieurs cas de figure à propos des samedis soirs sur la Terre.

Tout d'abord, le cas du fêtard en mal de distraction utile qui revaloriserait son image de marque et son orgueil de joyeux turluron. Après avoir passé une excellente soirée le vendredi, écumant les boîtes à la mode et ne rentrant qu'au petit matin avant de sombrer dans un sommeil profond bien mérité, le radieux noctambule ne songe à rien d'autre que recommencer, invitant bien sûr la superbe créature rencontrée la veille. Après une hésitation sur qui pourrait être cette déesse vivante (au bout de quelques verres, sa lucidité était toujours présente mais quelque peu altérée), il décide de partir à pieds, histoire de se détendre une dernière fois avant de retrouver ses nouveaux amis de la veille. Bien évidemment, le chemin étant long et parsemé d'embûches – notamment le caniche de la voisine, un être malveillant tout ce qu'il y a de plus sadique sur cette Terre – il devra s'arrêter pour reprendre quelques forces dans de sympathiques troquets disséminés çà et là, au détour de ruelles sombres et inquiétantes. La soirée se termine tout bonnement avec d'autres nouveaux amis rencontrés autour d'une (douzaine de) pinte(s) de bière. Lorsque l'aurore arrive, le fêtard déprimé par la fin de la soirée se sent particulièrement triste : le dimanche n'est pas un bon moment pour sortir, et ses nouveaux compagnons lui manqueront beaucoup.

Le cas du Glandeur est sans conteste le plus intéressant à analyser, car il se sent habituellement partagé entre deux choix opposés : regarder la télévision ou dormir. Et si, à force de violence contre son lui-même intérieur, il opte pour la première solution, le dilemme est encore pire : que va-t-il bien pouvoir regarder ? Alors, désespéré, il se plante devant son écran et suit une émission quelconque, tiraillé par le regret lié à sa décision. Il ne peut cependant pas changer de chaîne car le glandeur veille à garder une réputation saine, épurée de tout effort physique superflu et autre que celui effectué pendant le sommeil ; ce point d'honneur lui interdit donc de se saisir de la télécommande, située à plus d'un mètre de lui. En conséquence de quoi sa soirée passe, monotone et triste, et, stressé de manière terrifiante par son erreur de choix sur la chaîne télévisée, le glandeur réussit à peine à s'arracher de son moelleux fauteuil pou pour regagner son lit en plume d'oie. Heureusement, le dimanche s'annonce meilleur que le samedi soir, avec une grasse journée en perspective.

Quand au bûcheur, ou devrais-je dire le travailleur acharné passionné par son travail acharné, il est sûrement le plus déterminé de tous et sait parfaitement que sa soirée sera parfaite. En effet, après une journée de travail acharné, quoi de mieux pour le bûcheur que de passer une soirée de travail acharné, pour se détendre et évacuer la tension produite par l'inactivité de ce monde ? Et puis, le bûcheur pourra se coucher plus tôt et passer ainsi une nuit en compagnie de ses fidèles et meilleurs amis "La bioéthique rattachée à la religion", "la mycobactériologie pour les nuls", "le dictionnaire du chimiste en herbe" et enfin "comment supporter les vacances lorsqu'on est un travailleur acharné". Il se couche donc très raisonnablement, aux environs de minuit, éreinté par son travail acharné, et ouvre l'un de ces ouvrages passionnants. Bien entendu, il doit faire face aux remarques acerbes de sa femme, qui, à trois heures du matin, souhaiterait dormir un peu. Le bûcheur songe alors que décidément, elle ne changera jamais : elle ne comprend rien à l'art du travail acharné.

Le malchanceux passe un samedi soir fidèle à sa notoriété réaliste et peu encourageante : dans le meilleur des cas, il sera coincé dans sa voiture pour la nuit, dans le pire des cas un dîner aura été organisé par sa belle-famille à vingt heures pétantes. C'est hélas très probable, en sachant que le malchanceux a une poisse spectaculaire digne d'un article dans un journal à scandales. Le dîner, comme à l'habitude chaleureux, convivial et familial, tourne rapidement au règlement de compte entre le beau-père et le gendre – qui, conformément à sa malchance ambulante, se fait démonter successivement par la plupart des personnes présentes. Si le malchanceux décide de sortir de table et de bouger un peu pour ne plus entendre ces remarques cassantes, sans aucun doute la soupière tombera sur ses pieds, la voiture tombera en panne, ou bien il tombera tout simplement de haut en voyant sa femme qui, prétextant l'aider à faire la vaisselle, sera dans les bras d'un prétendu cousin au 23e degré par alliance. Le malchanceux devrait tout simplement ignorer ces remarques mais, s'il essaie, il se fait traiter de lopette et autres termes utilisés à mauvais escient par des ignares en manque flagrant de distraction le samedi soir. Lorsque le malchanceux rentre chez lui, en plus d'avoir passé la soirée à supporter des insultes de la part de la famille de sa femme qui le trompait pendant ce temps, il se retrouve coincé dans sa voiture.

Dernier cas de figure couramment répandu, celui de la future star. La future star est (s'il est utile de le préciser une fois de plus) une jeune femme à peine sortie de l'adolescence à la recherche d'un emploi dans tous les domaines artistiques, c'est-à-dire Star Academy, Popstars, Nouvelle Star, etc. Elle écume les rendez-vous avec des gens importants dont elle est persuadée, malgré leur petites allusions du style "y a-t-il une chambre de libre dans cet hôtel ?" ou "oh, l'heure tardive m'empêche de vous appeler un taxi, mais vous n'avez qu'à venir chez moi – bien sûr il faudra dormir dans mon lit car le chauffage est coupé", de leurs bons sentiments. Evidement, lorsqu'elle se réveille le dimanche matin seule dans un lit inconnu, elle se rend compte qu'elle s'est fait arnaquer et que même, ô comble de l'horreur, les gens importants n'étaient peut-être pas si importants ! Est-il encore nécessaire de le dire, mais la future star, bien qu'extrêmement douée pour tout ce qui touche l'art et les relations sociales, est relativement naïve vis-à-vis de son futur et certain succès qui, elle n'en doute pas, devrait bientôt envahir les maisons de disque et autres productions en quête de chair fraîche.

On trouve encore une multitude de différents samedis soirs, mais ceux-ci sont sans aucune hésitation les plus courants.

Et vous, quels sont vos samedis soirs ?
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Re: Les samedis soirs
Posté par maxlekepon le 23/10/2004 17:19:02
pour moi ce sera glandouille...ou fêtard, ça dépend (une chance sur 2)..
j'ai d'ailleur la flemme d'écrire plus alors salut.
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Publié le 18 août 2004
Modifié le 18 août 2004
Lu 1 868 fois

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