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Nanterre affole l'Europe

Après sa deuxième victoire acquise hier soir aux dépens du Budevelnik Kiev (80-61), Nanterre s'affirme dans son groupe où il occupe la troisième place. Et si le Top 16 était au bout du chemin.


Le Palais des sports Maurice Thorez abrite les matches à domicile du JSF Nanterre quand le championnat de Pro A pointe le bout de son nez. Seulement, pas grand monde dans l'entourage du club francilien ne pensait qu'un jour il serait question d'Euroligue et que les seules 1594 places assises pourraient poser problème. Alors, pour aller voir les joueurs de Nanterre botté les fesses des plus grandes écuries européennes du ballon orange, il faut aller jusqu'à la Halle Carpentier à Paris. Un trajet qui commence à entrer dans les habitudes de leurs plus fervents supporters "c'est sûr qu'on préfèrerait jouer chez nous à Nanterre où on a connu de tellement bons moments mais l'Euroligue exige d'avoir une salle à la hauteur de l'évènement. Et puis, ce n'est pas si loin. Il suffit de prendre le RER jusqu'à Châtelet et la ligne 7 jusqu'à la station Porte d'Ivry" dit, le ton enjoué, Maurice, la soixantaine bien dépassé qui supporte le JSF depuis plusieurs dizaines d'années.
Hier, ils étaient près de 5000 spectateurs à s'être déplacer en ce vendredi soir, veille de pont du 11 novembre. Mais ce n'est pas n'importe quel adversaire qui se dressait devant Pascal Donnadieu et sa meute de mercenaires. Rien qu'en regardant les budgets (3 millions d'euros pour Nanterre contre dix pour le Budevelnik Kiev presque intégralement sponsorisé par la Privat Bank, première banque d'Ukraine), l'image du duel entre David et Goliath traversait naturellement les esprits. Enfin, presque tous les esprits "le basket, ce n'est pas le football. Il y a beaucoup d'autres ressources que l'argent. En basket, la force collective a beaucoup plus d'influence qu'en football où une individualité peut faire la différence donc il ne suffit pas d'argent pour faire la différence. Si on est présent en Euroligue, c'est qu'on le mérite et qu'on a le niveau de rivaliser avec les autres équipes même si forcément, certains noms font un peu peur" indiquait l'entraineur nanterrien. Preuve en est, il reste quatre minutes dans le quatrième quart-temps. Nanterre mène au score et pas que de quelques points (74-50). Le public est en feu et utilise le peu de voix qu'il lui reste. Les pom-pom girls font le travail pour donner une légère touche de douceur dans la guerre qu'il est en train de se passer sur le parquet. La folie peut-être dans les gradins mais pas sur le banc. Pascal Donnadieu ne sourit pas, tellement pas que l'on penserait que ses hommes se prennent un bouillon. A un moment, Mam Jaiteh, chien fou qui est plus habitué à faire le ménage à l'intérieur, tente un tir à trois points. Sans trop de surprise, cette tentative est vaine. Le principal intéressé sourit, se rendant compte de la connerie qu'il vient de faire dans l'euphorie d'une victoire européenne assurée. Quant à lui, Donnadieu passe une soufflante à son pivot. Du Donnadieu dans le texte "c'est normal. Tous les points valent chers. Il faut rester concentré et lucide jusqu'à la dernière seconde. Ce n'est pas parce qu'on mène de vingt points qu'il faut faire n'importe quoi pour autant. On prépare mieux le prochain match quand on sait qu'on est capable de tenir le même rythme un match entier".


Passave-ducteil, chef de la raquette

Au final, Nanterre s'imposera 80-61. Dix-neuf points d'écart, c'est énorme mais pas le plus grand écart de la partie. Après, tout dépens de comment on aime voir les choses. On peut les voir de manière positive comme celui qui préfère se dire que le verre est à moitié plein. Celui là se dira et se souviendra d'une magnifique victoire reposant sur une première mi-temps tout simplement monstrueuse. Pendant vint minutes, les joueurs de Nanterre ont eut le plaisir et surtout le mérite de montrer toute l'étendue de leur talent. L'adresse insolente de Will Daniels, Je'Kel Foster et de Johan Passave-Ducteil permettaient aux hommes de Pascal Donnadieu de mener très rapidement au tableau de marque (27-5 au bout de neuf minutes et 27-8 au terme du premier quart-temps). Puis vinrent les tirs extérieurs de Trent Meacham, DeShaun Thomas et du toujours parfait Will Daniels qui leur donnèrent encore plus d'air (44-13 à la seizième minute puis 51-23 à la mi-temps). Une excellente prestation offensive quand on pense que la moyenne de point inscrit par Nanterre sur ses trois premiers matches était de 57,7 points. Mais si les Franciliens menaient de vingt-huit points à la pause, ce n'est pas seulement grâce à une attaque étincelante. Même si on le dit un peu moins fort, c'est avant tout la défense qui a fait la différence. N'encaisser que vingt-trois points en vingt minutes contre une équipe qui d'habitude, en inscrit soixante-quinze dans un match, ce n'est pas une mince affaire mais le JSF Nanterre a pu le faire en s'appuyant sur une brigade de déminage dans la raquette. Will Daniels, Johan Passave-Ducteil et Mam Jaiteh repoussaient toutes les tentatives ukrainiennes. Une défense solide, agressive, solidaire et concentrée faisait des Nanterriens une forteresse infranchissable "c'est en défense que l'on a beaucoup progressé depuis l'an passé. On sait qu'une grosse équipe doit avoir une défense de fer pour tenir dans la durée. Marquer à trois points, c'est bien mais être dominateur aux rebonds et présent aux contres, c'est encore mieux et si on a gagné, c'est en grande partie grâce à notre concentration en défense" remarquait Pascal Donnadieu.
Un simple calcul qu'un élève de CE1 pourrait faire au réveil montre que la deuxième mi-temps fut remportée par le Budevelnik Kiev 38-29. Au final, cela pourrait paraître anecdotique vu le très confortable matelas que s'étaient faits les joueurs de Nanterre. Mais les mathématiques ne sont pas une fin en soit et il est vrai que la perte de concentration qui s'est emparée des têtes nanterriennes n'est pas inquiétante mais décevante parce que Nanterre s'est déjà imposé deux fois sur quatre matches pour deux défaites dont une de seulement trois points contre le CSKA Moscou (59-62). Troisième de son groupe sachant que les quatre premiers se qualifient pour le Top 16, Nanterre peut avoir dans un coin de sa tête l'idée de poursuivre son histoire européenne. Seulement, pour y parvenir, il reste encore six matches à jouer et même si Nanterre semble largement au niveau de ses adversaires, la bande à Meacham devra jouer à 200% pendant quarante minutes pour aller l'emporter contre Fenerbahçe, Barcelone ou le Partizan Belgrade. Dans le club, personne n'ose en parler mais il suffit de gratter un peu pour entrevoir les réels objectifs de Pascal Donnadieu "sur le papier, personne ne nous attend. On ne peut pas dire au bout de quatre matches sur dix, parce qu'on en a remporté deux, qu'on joue pour le Top 16. Ici, tout le monde découvre la scène européenne donc prenons les matches les uns après les autres et on comptera les oeufs à la fin". Premier et toujours invaincu en Pro A, tout roule pour Nanterre et si le Championnat lui semble être une simple formalité, il pourrait faire beaucoup mieux qu'il semble le dire en Euroligue...
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L'auteur : Fruitier Manu
28 ans, Paris (France).
Publié le 26 novembre 2013
Modifié le 25 novembre 2013
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