| (Non) Assistance à personne en dangerUn corps est allongé sur le carrelage de ma cuisine. Je le connais parfaitement mais... Je ne comprends pas : pourquoi ? Comment ?Ce corps, je le connais mais...
Il est à une fille, c'est certain : une africaine aux yeux ébène, allongée là. Pourquoi ?
Devrais-je la réveiller ? Elle si paisible, endormis sur son petit tapis rouge.
Recroquevillée sur elle même, ses bras renferment comme un cadeau. Une boîte, vide, qu'elle a gardé contre elle. Sur la notice la police lira : Petit objet pointu pouvant être dangereux - à manipuler délicatement parce que assez tranchant.
Le bleu de son jean s'accorde parfaitement avec celui des placards et des meubles aux tiroirs coulissants. Les chaussettes blanches qu'elle porte se confondent avec carrelage de la grande pièce. Son pull noir, identique à celui que portait sa mère, survivant, donc, de plusieurs guerres, rappelle, et oui, la plaque de la gazinière...
Un rouge foncé vient tacher le beau marbre cher payé.
Tableau insolite d'une cuisine flambant neuve : trouvez l'intrus
L'intrus c'est moi. Moi qui me tiens debout sur le seuil de cette cuisine. Moi et mes pieds glacés qui semblent ne pas vouloir bouger. Sur elle, je reconnais le pantalon que je portais hier. Et ce bijou que ma mère m'avait offert.
La maison paraissait inhabitée. N'y figurant aucune interdiction, je suis entrée. Depuis deux jours, par politesse, mes chaussures, j'ai laissé dans l'entrée. Depuis deux jours il a eu le temps d'agglutiner. Ce tapis rouge si précieux vers où me conduira-t-il ? Aux cieux ?
Et moi qui ne souhaitais que le fouler, mieux encore dessus je suis posée.
Un rêve vient de se réaliser.
Ce corps allongé, ces pieds gelés... Aurais-je le don d'ubiquité ?
Un frisson me parcours le corps. En essayant de me rhabiller, ma main, de rouge s'est immaculée ; vous le croyez ? Mes yeux lentement se sont fermés.
Au cœur j'ai ressenti une forte douleur.
Eclat d'un objet argenté, petit cadeau que je me suis fait.
Depuis deux jours, sur le sol de ma cuisine je suis allongée.
Voilà le rêve éveillé que je faisais.
Je me suis vu mourir sans rien faire pour me sauver. Dans la cuisine, je ne pouvais plus m'empêcher d'y repenser, de visionner ; contournant l'endroit où le corps aurait été trouvé.
Où mon corps après deux jours aurait été retrouvé...
Ce rêve profond que j'ai souvent fait, parce qu'il n'a été projeté aurait du me donner les clés...
Mais cela m'a permis de comprendre que ce n'était pas ce que je désirais; j'ai alors réalisé que je préfèrais jeter les clés...
La porte s'ouvrira d'elle même... | | |
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