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Pérégrinations de jeunes en déroute (3)

Simplement l'histoire trop courte de trop peu de délires entre potes, le tout agréménté de bouts de bois mobiles. Suite et fin de ces aventures.


Et enfin la fin d'tout ça... Ben waip, il n'y aura eu que deux chapitres, mais que voulez-vous, on n'a rien pu faire contre ça...


Chapitre 2 – Street machines

La ville, ses trottoirs, ses spots, ses sols parfois inskatables : c'est là que nous avons décidé de passer cet après-midi précédant le ciné que nous avions prévu dans la soirée du 18/05 : "Star Wars : La Revanche des Siths". Nous sommes donc un mercredi, le temps est doux, les planches sont prêtes à bondir sur le bitume, et nous avec. Le matin, c'était le bus, les cours, le lycée ; l'aprem était à nous pour profiter de la cité. Gigo, marine et moi restions à peu près au lycée le mercredi (lui naviguant entre nous et sa cop), en attendant gab qui devait arriver vers 16h, après ses cours de maniement de graphite. Aux alentours de 15h, marine, gigolo, sa cop [Delphine de son prénom] et moi allons vers le ciné pour acheter les places [le peuple aurait eu raison de notre patience si nous avions été obligé d'attendre debout, à un régime moteur avoisinant les 3mm/s, 20mn avant le début de la séance], mais y'avait personne au guichet ; on attend, on dit, respectant les traditions des films à suspens, y'a quelqu'un ? ; évidemment, pas de réponse. Impatience, Delph et fr s'en vont "rdv à 17h au ciné ok ? ". 23 secondes plus tard (à quelques 60èmes de minute près), Marine et moi prenons la même décision.

Gab m'appelle, rdv à Boarder (skateshop d'Albi – ndlr), je devais voir si y'avait des gommes pour mes trucks, et d'la AllStarGum (détails techniques sur ces produits disponible en fin de chapitre, catégorie lexique). Arrivé devant Boarder – coordination parfaite – on aperçoit grat au loin, brandissant [mot de 11 lettres signifiant dans cette situation "tenir la planche de chaque côté (avec les mains), verticalement"] sa planche devant son visage pour se faire remarquer de nos regards aiguisés par un soleil éblouissant ; il traverse la rue, toujours la planche devant ses yeux, et nous assistons alors à l'invention d'un nouveau moyen plutôt efficace pour faire quelques pas sans grand danger sur les voies circulatoires urbaines : les voitures semblent respecter ceux dont la boîte crânienne et ses environs est masquée par un ustensile de bois de forme oblongue et légèrement concave, respect d'ailleurs prouvé par l'allumage brutal d'ampoules rouges à l'arrière du véhicule progressant sur le couloir de bitume, traduisant une certaine volonté d'hommage à cette personne masquée progressant sur son chemin. Ceci fait, je le salue de la même manière, incorporant ainsi le rituel "boardmask" à notre mode de vie. On entre dans le shop, on regarde un peu [pas de AllStar, je reviendrais]. On s'en va, direction lapé.

Au lycée, rien de bien intéressant. Maths (?), baby, jusqu'à une heure comme 16h45 où nous repartons, direction ciné. C'est là que nos accessoires jusque là décoratifs entrent (enfin) en jeu : les trottoirs étant bien funs, sans oublier l'aspect cocasse dissimulé dans le fait que marine soit obligée de trotter pour nous suivre (aïe ! Pas taper !) on fait quelques centaines (2 ?) de mètres pour arriver devant la poste où marine doit retirer des sous pour s'offrir (et nous ?) de quoi manger le soir-même. On roule un peu (cours, marine, vite ! – j'arrête, promis), fr appelle gratin ['t'es où ? –juste en face de toi, de l'autre côté de la rue ! –ah oui ! ]. Et voilà le dernier joyeux luron de notre bande enfin parmi nous. De là, tous vers le ciné pour tenter, encore, d'obtenir nos places en avance. La distance nous séparant des grands écrans étant de plus ou moins 500m, nos planches à roulettes sous les pieds, le bitume sous nos planches à roulettes, nous nous ruâmes à une vitesse folle à la poursuite de ce que nous appellerons plus tard le détroit du bos... Euh, non, désolé, ancien souvenir... à la poursuite, donc, du premier de nous trois. Après quelques déboires du type "pied avant sur la board, je pousse avec le pied arrière, mais les gommes des trucks ayant gardé une certaine forme faisant que la planche tourne toute seule, nos pieds (l'un toujours sur la planche et l'autre poussant de manière effrénée pour tenter de rattraper son homologue qui se fait la malle et mettant à rude épreuve notre souplesse) s'écartent irrémédiablement l'un de l'autre, jusqu'à ce qu'un gentil mur passant par là se décide à stopper net cette étrange figure de style", nous arrivâmes à l'endroit désiré.

Le ciné et son incalculable file d'attente pour la séance de 18h étaient bien là. En attendant Ju Fabre, le driver, on s'assied, de préférence sur le chemin d'éventuelle voitures, en discutant un peu, Gigo s'éclatant à essayer des trucs improbables sur les trottoirs, histoire que tout le monde ici présent puisse admirer ses talents de rider. Le temps passe quelque peu, et nous vient une idée : "Hey les mecs, un tit pogo ? ". Le pogo, nous dirons que c'est un trick principalement issu de THPS (Tony Hawk Pro Skater, jeu vidéo – ndlr) qui consiste à placer sa board verticalement sur le tail, entre les jambes, un pied prenant appui sur le truck du bas, l'autre du côté opposé, tentant tant bien que mal de tenir grâce au grip ; les mains servent à maintenir l'équilibre du corps sautillant sur place avec la planche. Tout ceci relevant de la quasi-impossibilité, on s'essaie à la variante : les mains sont solidaires de la planche, et non en totale indépendance, ce qui nous permet de tenir plus longtemps que le pogo traditionnel. Tous parés, on grimpe sur nos board et tentons à plusieurs reprises ce trick. Bilan de ces quelques minutes de rebonds : 1) Trois types passèrent pour des jackass possédant un important degré de "débile attitude" effaçant les doutes de la foule au sujet de la question "skater=rebelle idiot ? ", 2) L'un arrivait à tenir plus longtemps que ses congénères (3 secondes, avec deux pour les autres ? – 5 rebonds, avec 3 pour les autres ?), 3) Quelques lambeaux de bois tiendront désormais compagnie aux gravillons.

Ju arrive, on se dirige vers la porte vitrée du ciné où un gentil monsieur appelait ceux que la prévente amenait ici : on double tout le monde, totalement légalement, achetons nos places (pour nous mêmes ainsi que pas mal de monde nous ayant demandé de les prendre pour eux) et sortons du ciné. Une fois dans la rue, Marine décide de rentrer soit au lycée, soit chez elle, j'ai pas très bien compris (sans doute les deux en fait : lycée, puis chez elle) ; dans tous les cas, on se revoit plus tard. Ju prend les sacs de gab, fr et moi dans le coffre de son Alpha "papa est pas là ! " Roméo, rdv au skatepark du castelviel. Un kilomètre de route...

Rahaha ! Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer. M'enfin, je dis "sérieuses", mais c'est plus pour le côté romancé du mot, car au contraire, s'user les roues et les semelles à une toute vitesse sur le goudron de la ville ne peut être rangé au rang d'activité "sérieuse" proprement dite... En tous les cas, disons 200m après le début de notre trajet, nous rencontrons le non moins connu des spots de la cité : les marches du théâtre. Whaoh ! C'est tellement marrant, les marches ! Les dénombrer ne faisant pas partie de notre état d'esprit du moment, nous dirons qu'il y en a une douzaine, le tout sur trois côtés (système de marche "pyramidal" pour mener à l'entrée du théâtre située légèrement en contrehaut). On les monte [en courant], on sautille d'excitation sur place, on prend de l'élan chacun à notre tour, pour en fin de compte se jeter tels des jeunes sans avenir dans le gouffre béant se présentant devant nous. Tout ça pour s'amuser, hein, pas pour réussir quelque chose de spécial ; d'ailleurs je pense que si tel avait été notre but, nous nous serions bien vite aperçu de notre incompétence. Toujours est-il qu'après trois minutes de négociations perdues d'avance, nous continuâmes notre chemin, sur le marbre (?) de ces jolis trottoirs. 30 mètres plus loin, j'ai un appel : tous deux en profitent pour s'entraîner à grimper un trottoir d'une vingtaine de centimètres, j'raccroche, j'essaie, je le rentre peu après, et on est reparti, direction La Carterie, étape forcée sur le chemin de skaters assoiffés "tin j'ai trop soif ! " [gigo]. On traverse le vigan et son superbe revêtement pour arriver à la rue Timbal, et son sol indescriptiblement inskatable, ce qui n'empêche pas ce cher grat de tenter le coup, d'ailleurs.

La Carterie. Faisant à fr un bref résumé de la situation nous ayant amené à inventer le "boardmask", on entre ainsi affublé de nos planches dans le mag', en tentant le plus possible d'éviter les présentoirs à cartes postales, disons bjour au dad de gab (qui est le gérant de la carterie, mais vous l'avez compris) et faisons sa fête à la réserve d'eau potable de la ville, armés de l'estomac indéfiniment extensible de notre pote françois. On s'assoit un peu, regardons des photos sur les tubes cathodiques du PC de gab, et repartons. En sortant du mag, boardmask oblige, je tombe planche à nez avec une dame âgée dont l'épaule et le pied porterons désormais une trace de mon adn "scuzez mdame ! ". Mais continuer notre route nous devions. Sur le chemin du sk8 park, on rencontre un véritable champ de bataille typique de la ville : la zone de travaux de la place Ste Cécile ; ennuyés par ce léger obstacle, nous sautâmes sur une rue située en contrebas d'un muret bordant la route que nous skations. Tout ça pour rien, d'ailleurs, puisque il fallait ensuite contourner le-dit muret pour arriver au park. Descente de la descente (qui descend beaucoup) menant aux modules, arrivons sur le lieu où tous les adeptes du bout-de-bois-qui-roule se reunissent : et c'était d'ailleurs le cas de le dire, puisque tout le monde étaient au rendez-vous, petits, moyens, grands, débutants, experts et toute leur quinquaillerie tintinabulante.

Tout d'abord rebutés par cette foule (disons, une 20aine de personnes), on décide de retourner vers la ville pour s'amuser (?) en street. Mais c'était sans compter un type relativement doué qui nous aborda quelques secondes après notre décision "vous partez ? Trop de monde ? On s'en fout de ça, on est là pour skater ! ". On y retourne, phase classique de reconnaissance "lui il est fort, lui il est comme nous, lui il débute... Woaoh, qu'est-ce qu'elle fait avec ses heelflips sur la pyramide, celle-là ? ! ". On reste un peu dans un coin du park a tenter des tits shove-it à l'arrêt, je demande au type de d't'aleur comment faire le flip, il m'explique la position des pieds etc, gab en tente pour lui montrer (le bougre), le type dis "ouais, c'est bien, le timing est pas trop mauvais". On discute un tit peu avec un autre gars, on lui montre ce qu'on sait faire, inversement, on apprend, il apprend, utile en tous points : pas de timidité les gars, on skate ! Peu après je dis que c'est dommage de vnir au park pour rester sur un coin de bitume alors qu'on a plein de modules qui nous attendent, on va donc un peu plus loin, on s'eclate a faire des boardslides (ben ouais, boardslide = glisse de planche [sans nous dessus donc (enfin si, mais juste au début de la glissade) ]), je dessens un bon plan incliné : "qu'est-ce que t'as a perdre de toute façon ? ", me dit le type du début. On reste un peu sur place, à regarder deux filles faire des trucs assez éblouissants pour nos jeunes âmes si peu initiées, jusqu'au moment où ju (Fabre) et loïc arrivent pour nous reconduire a l'endroit où nous allions nous délecter d'une récompense bien méritée : le repas. Mais s'était sans compter sur notre volonté de rouler jusqu'à l'endroit voulu avec notre objet favori : rendez-vous là-bas, avec tous les participants de cette soirée ciné, donc. C'est reparti, même parcours qu'a l'aller, mais en sens inverse (gn ?), pour retourner au vigan place du centre ville.

Qui dit vigan, dit sol superbement roulable, et fontaine (héhé, c'est ça le plus drôle, je crois que c'est ce qu'à pensé gratin lorsqu'il a vu sa board s'engouffrer dans les profondeurs des jets d'eau de la place...). Sidéré par le nouvel aspect légerement humide de sa planche, gabin nous accompagne jusqu'au Kangoo (sandwichs, pizzas, carrafes d'eau, lieu mythique où tous les jeunes qui ne savent pas où manger vont se remplir l'estomac), et c'est après quelques fusions pain-garniture réduites en purées par des machoires puissantes que nous nous dirigeâmes vers le cinéma.

Le résumé du reste de la journée ne dépend que de votre capacité (surtout envie) de lire ceci.

Lexique
AllStarGum : gomme de texture légèrement plus solide que du dentifrice lors de l'application, elle seche totalement en 6h, mais 24h seront recommandées. Servant à réparer les chaussures trouées par les frottements du grip planchaire et les chocs bitumiens. Généralement de couleur noire, existe aussi en (pseudo-) transparent. Vraiment très utile, et peu chère (une douzaine d'euros) pour le temps que le tube dure.


End ?

Enfin, je me décide à mettre ça ici, ça fait bien longtemps que c'est écrit. Déjà, tout est fini. Chacun vogue sur la mer agitée qu'est sa voie, sa vie, celle qui nous sépare désormais, même si le contact demeure, seuls les souvenirs resteront toujours. Seulement deux chapitres, même plus l'envie d'écrire un éventuel troisième qui se serait déroulé en Ardèche sur un terrain de pétanque, motivation perdue car sans espoir. Mais tout reste en nous les mecs, forever
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Publié le 02 janvier 2006
Modifié le 31 décembre 2005
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