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Review UFC 177

Patatras ! Dans le registre remplacements de dernière minute, l'UFC a déjà donné, mais rien de comparable au forfait de Renan Barao le jour de la pesée. L'ancien Champion des poids coqs a dû renoncer à une revanche très attendue, obligeant la compagnie à recourir au système D. Et ce fut loin d'être la seule retouche d'une carte atteinte de malédiction.


Résultats Complets de l'UFC 177 (30 août 2014)
Sacramento, Californie (Sleep Train Arena)

Carte principale
*TJ Dillashaw bat Joe Soto par KO (5e round 2 : 20) et conserve le titre de Champion UFC des poids coqs.
*Tony Ferguson bat Danny Castillo par décision partagée (28-29,29-28,29-28).
*Bethe Correia bat Shayna Baszler par TKO (2e round 1 : 56).
*Diego Ferreira bat Ramsey Nijem par TKO (2e round 1 : 53).
*Yancy Medeiros bat Damon Jackson par soumission (Reverse Bulldog Choke, 2e round 1 : 54).

Carte préliminaire
*Derek Brunson bat Lorenz Larkin par décision unanime (30-27,30-27,30-27).
*Anthony Hamilton bat Ruan Potts par TKO (2e round 4 : 17).
*Chris Wade bat Cain Carrizosa par soumission technique (1er round 1 : 12).


Huit combats en tout et pour tout. On n'avait plus vu un si faible programme en pay-per-view depuis l'UFC 72, en 2007. Un autre temps, bien avant l'explosion médiatique et internationale de la compagnie. Pourquoi ? Et surtout comment ont pu être sauvé les meubles ?


Des causes multiples, y compris l'UFC 178 !

Demetrious Johnson, Scott Jorgensen, Renan Barao, Justin Edwards... À défaut de stars hyper bancables, ce dernier rendez-vous d'un mois d'août décidément maudit (annulation pure et simple de l'édition numéro 176 initialement prévue pour le 2) promettait de présenter sa dose de figures connues. Au moins par les plus acharnés amateurs de l'Octogone. Il suffit pourtant de regarder l'affiche promotionnelle d'origine de l'évènement pour se rendre compte du fossé avec ce qui a été présenté au final. La première épine dans le pied de ce show est un effet collatéral : le forfait de Jon Jones, censé défendre son titre Light Heavyweight fin septembre contre Daniel Cormier. L'UFC 178 perd son main event et voit débouler à la rescousse le championnat poids mouches entre Demetrious Johnson et Chris Cariaso, initialement prévu en deuxième combat principal de son prédécesseur d'un mois. Deux semaines avant son déroulement, l'UFC 177 perd aussi un match d'encadrement devant marquer les débuts du prometteur poids lourds Ruslan Magomedov, auréolé de récentes victoires sur les vieilles gloires Tim Sylvia et Ricco Rodriguez.
L'hécatombe se poursuit avec le jet d'éponge de l'ancien concurrent du TUF 13, Justin Edwards. C'est l'invaincu mais inconnu Damon Jackson qui prend sa place face à Yancy Medeiros.
Arrive enfin le jour de la pesée, placée sous le signe des problèmes de cutting. Adversaire programmé de Scott Jorgensen, le lutteur américain Henry Cejudo (médaille d'or aux JO de Pékin en 2008) n'est pas autorisé à combattre par le corps médical. Le délai est trop court pour lui trouver un remplaçant, d'autant que les matchmakers sont confrontés à une plus grave urgence : le malaise de Renan Barao, transporté à l'hôpital fissa. Objectif de l'organisation : trouver un poids coqs assez courageux pour challenger Dillashaw au pied levé. Alors qu'il devait réaliser ses débuts octogonaux en douceur contre un autre rookie (Anthony Birchak), Joe Soto, Champion inaugural de la catégorie plumes au Bellator, doit répondre au plus grand défi de sa carrière.
Une promotion rocambolesque à la Rocky Balboa, au fort potentiel niveau storytelling.


Joe Soto passe à côté d'un record sans doute imbattable

Si au moins la spirale des annulations pouvait déboucher sur une performance héroïque... Voilà ce qui constituait l'espoir de sursaut d'un gala voué à ne pas marquer les mémoires. En cas d'exploit, Soto établirait une situation inédite dans l'UFC de Zuffa : devenir Champion de l'organisation dès son premier combat. Même Anderson Silva avait dû infliger une dérouillée à Chris Leben avant d'être propulsé challenger de Rich Franklin. Ce qui serait un buzz sans précédent ne ravirait pas Dana White, toujours soucieux de décrédibiliser les combattants estampillés issus de compagnies concurrentes. Comment expliquerait-il qu'un Soto nettement dominé par Joe Warren au Bellator et Eddie Yagin au Tachi Palace Fights puisse tenir la dragée haute à Dillashaw, l'enfant du TUF ?
Malgré un finish intervenu seulement au 5e round (comme face à Barao en mai dernier), le Champion poids coqs n'a guère tremblé. Il a d'abord maintenu à distance son prétendant avec de larges droites, puis l'a maitrisé dans les corps à corps et phases de sol. Seuls les dommages infligés par la puissante boxe de Soto dénotaient du festival général. D'ailleurs seul le 2e round pouvait éventuellement être pointé en faveur du challenger. Le travail de sape de Dillashaw finissait par payer, une méticuleuse destruction des appuis de son opposant. Sans équilibre, Soto flirtait dangereusement avec le sol au fil des kicks et ne résistait qu'au mental. La dernière salve sera la bonne.
Les questions restent entières à l'issue de ce duel : Barao obtiendra-t-il sa revanche ou une sanction de la part de l'organisation ? Préférera-t-on accorder sa chance à Raphael Assunçao, seul tombeur de Dillashaw ces trois dernières années ?


Lorenz Larkin, nouveau flop from StrikeForce

Au moins un nom connu avait été épargné sur la carte préliminaire, celui de Lorenz Larkin. Encore invaincu en quatorze combats à l'orée 2013, le poids moyens s'était notamment distingué par une victoire par décision unanime sur Robbie Lawler à l'été 2012. Sa fiche parfaite en cinq apparitions au StrikeForce le destinait à concourir au titre si la compagnie californienne n'avait pas disparu. Depuis c'est la désillusion : un seul succès pour trois déconvenues avant cette joute de relance contre Derek Brunson. L'Octogone ne lui sourira pas plus ce soir : Brunson dirige les opérations de A à Z, par le biais de clinchs rugueux et de contrôles efficients en position montée ou demi-garde. Le spectacle n'est pas au rendez-vous pour ce qui se clôt sur une décision unanime, où aucun round ne tombe dans l'escarcelle de Larkin. Le licenciement parait imminent
Les autres oppositions de la préliminaire ont été ponctuées par le finish expéditif de Chris Wade, nouveau venu, laissant Cain Carrizosa inconscient suite à un étranglement en guillotine, ainsi que le TKO très poids lourds dans son style d'Anthony Hamilton sur Ruan Potts. Deux prestations à sens unique peu enclines à électriser un public floué par les circonstances précédant le show.


Yancy Medeiros, l'innovateur

Heureusement la carte principale s'est chargée de justifier l'achat du billet. Entre Yancy Medeiros et Damon Jackson, le spécialiste de la soumission n'était pas celui que l'on croit. L'élève de la Team Gracie ne comptait à son palmarès qu'un Rear-Naked Choke en douze rencontres, tandis que le Champion Featherweight du Legacy FC avait obtenu sept de ses neuf victoires par abandon. Ce fut bel et bien une guerre de grapplers stratèges qui les a opposés. Au rayon créativité la palme revient à Medeiros, auteur d'une guillotine modifié depuis le dos appuyé contre la grille. Sa tête et son corps enserrés, l'appelé de dernière minute rend les armes sans avoir à rougir. Espérons que l'UFC saura s'en souvenir. La bataille entre Diego Ferreira et Ramsey Nijem sera à n'en pas douter inoubliable aussi : une grosse variété dans le striking, des knockdowns de part et d'autre, des tentatives de soumission, pour au final un surprenant KO en faveur du brésilien, le premier de sa carrière.


Ronda Rousey peut dormir tranquille, ce n'est pas la faiblesse du duel féminin présent sur cette carte qui l'aura inquiété. En dehors de quelques gloires issues du StrikeForce et de l'Invicta, la compagnie n'a guère d'opposition de renom à faire valoir à la brillante judoka. Pourtant, Bethe Correia ne s'est pas démontée à l'issue d'un TKO debout sans relief contre Shayna Baszler, elle a réclamé ni point ni moins qu'un match de championnat. On n'ose imaginer le carnage auquel elle s'expose en cas de vœu exaucé.
Entre des catégories où les prétendants affluent, sans pouvoir être rassasiés au gré des blessures et indisponibilités, et celles où des combattants dominateurs ont fait le ménage, l'UFC va devoir rivaliser de trouvailles pour conserver de l'intérêt à son flux continu de galas. Pour cette fois-ci le couperet n'est pas passé loin.
L'auteur : Emilien Bartoli
41 ans, Toulouse (France).
Publié le 23 septembre 2014
Modifié le 14 septembre 2014
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