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Solaris

Soderbergh en mission spatiale. Quand le talentueux réalisateur américain aborde la SF, c'est sans effets spéciaux mais avec une approche ultrasensible... Et son acteur fétiche, George Clooney.


Non content d'être un des cinéastes les plus talentueux de sa génération, Steven Soderbergh fait figure de stakhanoviste ! Qu'on en juge : moins d'un an après "Ocean's Eleven", polar élégant qui a remporté un succès phénoménal partout dans le monde, et cinq mois après "Full Frontal", fantaisie expérimentale sur les moeurs de Hollywood, notre homme signe un troisième opus, "Solaris", qui confirme la diversité de son inspiration et son amour pour les projets improbables. Grâce à la réussite commerciale rencontrée ces deux dernières années par "Erin Brockovich", "Traffic" et "Ocean's...", Soderbergh, épaulé pour l'occasion par son confrère James Cameron, est parvenu à convaincre un grand studio (Twentieth Century Fox) de produire ce film de science-fiction à vocation métaphysique qui n'entretient aucun rapport (doux euphémisme !) avec les blockbusters mitonnés à longueur d'année du côté de l'usine à rêves.
"Si mes films récents n'avaient pas remporté de tels succès, produire "Solaris" dans ces conditions aurait été impossible, confirme Soderbergh. Ce n'est pas un film conçu selon les normes en vigueur. D'ailleurs, la SF telle qu'on l'envisage habituellement ne m'intéresse pas. L'anticipation, les effets spéciaux, ce n'est pas mon truc. "Solaris" parle de la mémoire, de la mort, et plus généralement de la façon dont nous percevons l'autre. Ce ne sont pas des thèmes abordés fréquemment à Hollywood. Je crois que la Fox était séduite par l'originalité du projet. Et rassurée par le fait que James Cameron et George Clooney y étaient impliqués." (Cf. Premiere du mois du Février 2003)
Libre remake du "Solaris" d'Andrei Tarkovski (lire ci-contre), le nouveau film de Soderbergh se situe dans un futur indéterminé. Chris Kelvin (George Clooney), un psychiatre, est chargé d'enquêter sur le comportement paradoxal d'un groupe de scientifiques en mission dans un vaisseau spatial baptisé "Prométhée". Sur place, Kelvin s'aperçoit que les occupants de la station sont tous victimes de troubles psychologiques et perceptifs. L'homme subit à son tour de sévères perturbations. Bientôt, il pénètre un espace-temps qui n'entretient plus aucun rapport avec la réalité extérieure mais reflète les tumultes de son intériorité. L'homme revit ainsi des expériences de son idylle passée avec Rheya (Natascha McElhone), son épouse défunte, qui lui réapparaît en songe, mais aussi dans le "présent" du vaisseau. Entrelacs suprêmement ambigu où le personnage est confronté à sa culpabilité et à la volonté dérisoire mais bouleversante de modifier son existence antérieure. "Je ne voulais pas donner au spectateur des explications toutes faites, explique Soderbergh. Mon film parle des fantômes qui vivent en chacun de nous. Il me fallait respecter une cohérence apparente dans le récit pour que le public puisse être captivé, mais, en même temps, le film pose des questions si intimes que cela aurait été un contresens de rationaliser l'expérience vécue par Kelvin. En un sens, j'ai conçu "Solaris" pour qu'il continue de vivre en vous après la projection..."

Steven Soderbergh ne s'en est jamais caché, il a toujours éprouvé une réelle fascination pour un certain cinéma européen qui privilégie l'expérimentation et la recherche quasi théorique sur la mise en scène des états intérieurs. Grand amateur de Michelangelo Antonioni et d'Alain Resnais, le cinéaste de "Sexe, mensonges et vidéo" n'était jamais allé aussi loin dans cette voie. Ne pas en conclure que "Solaris" est une oeuvre abstraite, difficile, destinée à une poignée de happy few. Si le film pose des questions essentielles, il n'en demeure pas moins une expérience sensorielle envoûtante. La mise en scène de Soderbergh excelle à créer une atmosphère indécise, à inventer des correspondances visuelles qui dispensent le film de toute paraphrase explicative. "Solaris peut paraître cérébral, insiste Soderbergh, mais je crois que c'est avant tout un film ultrasensible."
"Je vais m'accorder un break d'un an"
Poursuivant sur "Solaris" la collaboration féconde qu'il entretient avec George Clooney depuis 1998 et "Hors d'atteinte", Steven Soderbergh, comme son acteur fétiche, semble plus que jamais décidé à surprendre : "George et moi apprécions les expériences hors normes, explique Soderbergh. Nous partageons la même attitude par rapport au travail et détestons la routine. Aux Etats-Unis, je trouve que les critiques n'ont pas suffisamment loué sa prestation dans "Solaris". George excelle dans tous les registres : la comédie, le polar, le drame intimiste." (Cf, Premiere du mois de Fevrier 2003)
La collaboration entre les deux hommes ne se limite pas à leurs relations metteur en scène-acteur. Désormais associés dans la production (au sein de la compagnie Section 8), Soderbergh et Clooney contribuent à financer des cinéastes américains qui privilégient les projets ambitieux, comme Lodge Kerrigan, Todd Haynes (dont on découvrira prochainement le somptueux mélodrame "Loin du paradis") ou... Clooney, qui vient d'achever le tournage de son premier film en tant que réalisateur, "Confessions of a Dangerous Mind". Concernant ses propres projets, Soderbergh semble indécis. Une première !"Comme vous le savez, j'ai beaucoup travaillé ces derniers temps... Après avoir tourné "Heroes", film à épisodes auquel collaborent aussi Wong Kar-wai et Michelangelo Antonioni, je vais m'accorder un break d'un an. J'ai besoin de faire le point. De réfléchir sur ma carrière, que je crois devoir être de plus en plus aventureuse, et sur la possibilité de la mener au sein de l'industrie du cinéma américaine."
En attendant de savoir dans quelle direction l'imprévisible Soderbergh va entraîner sa filmographie, découvrir "Solaris" demeure une expérience singulièrement troublante. Un film adulte et subtil qui touche au plus profond...

Pour les amateurs de Cinéma qui veulent découvrir de nouveaux films, ou enrichir leur culture cinématographique, je vous conseille vivement de consulter le site http://www.quillhill.fr.st, qui est un site amateur assez complet et bien construit sur le 7e art.
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Re: Solaris
Posté par kevin17 le 20/08/2004 07:50:20
la fille c'est natscha McElhone, on l'a vu dans le truman show, dans ronin entre autre...
Re: Solaris
Posté par someone else le 20/08/2004 07:50:20
L'article est bon, mais selon moi le film est...bizarre. En tout cas, j'ai vraiment pas aimé : j'aimerais dire que les acteurs sont bons, ce qui je pense est vrai, mais comme leurs dialogues doivent tenir sur une copie double... De belles images, c tout ce que j'ai retenu du film, où pour la première fois, j'avais une réélle envie de quitter la salle (autant dans Taxi 3, on pouvait rire du film, mais là...).
Je ne pense pas que Solaris soit un mauvais film, mais je conseillerai néanmoins, si vous avez envie d'aller au ciné, d'aller voir le superbe Arrête-moi si tu peux, dans lequel on ne s'ennuie pas, et où il y a de nombreux acteurs tous aussi géniaux (même les seconds rôles).
Quand je vais voir un film, c pour me changer les idées, pas pour me prendre la tête et me poser plus de questions à la fin du film qu'au début.
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Publié le 23 février 2003
Modifié le 23 février 2003
Lu 857 fois

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