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Une amitié virtuelle mais tellement réelle...

Avoir un véritable ami est quelque chose de rare, le fait qu'il habite à 1000 km de chez sois l'est encore plus, le perdre... Est terrible.


Je me souviens la première fois que je t'ai parlé, j'avais récupéré ton adresse ICQ sur un forum parlant d'anciens ordinateurs, c'était en Mars 2001. Je me suis dit : ah enfin quelqu'un qui s'interesse à la même chose que moi. On a commencé à parler informatique puis au fil des mois une véritable confiance s'est instaurée entre nous et les sujets ont variés vers des choses plus personelles : tes différentes opérations, ta greffe de reins, tes parents, tes études. De même que moi je te parlais de choses que je ne disais à personnes concernant mes problèmes avec mes petites amies, ma sexualité et on se conseillait mutuellement.

On s'était promis qu'un jour l'un viendrait chez l'autre, mais à 1000 km séparé ce n'était pas facile à gérer avec nos études.

Tu étais un étudiant briant, tu as eu ta maitrise avec les félicitations du jury puis tu as commencé ton travail à la bibliothèque de l'université.

Mais nous sommes toujours resté en contact par messageries instantanées, mail et téléphone. J'avais besoin de toi et j'ai le sentiment que c'était réciproque...
Quand j'ai eu 18 ans, j'ai eu un nouvel ordinateur portable, tu étais le premier à qui j'ai parlé avec cet ordinateur et ce jour là tu m'as annoncé que tu avais une boule sous le bras et que tu avais peur que ce soit une tumeur mais ce n'était pas la première fois et tu avais confiance. Tu allais faire une biopsie
Les résultats de la biopsie était encourageante et ton traitement à commencé en Décembre, ton traitement te fatiguait mais c'était tout à fait normal.

Plus le temps avancait plus tu étais fatigué, tu m'as annoncé en Juin que ce matin tu t'étais reveillé mais que tu ne pouvais ni ouvrir les yeux, ni bouger. Les médecins mettaient cela sur le compte de ton traitement qui chamboulait ton système nerveux...

En Juin, je suis parti en vacances avec ma petite amie, je n'étais pas trop loin de chez toi et j'ai hésité à venir, mais le détour était important et on avait pas beaucoup de temps, j'ai du y renoncer.

Ton dernier mail, je l'ai reçu le 17 Aout 2004, tu m'anonçait que tu allais acheter un nouvel ordinateur portable pour pouvoir me parler depuis l'hopital. Tu avais déjà flashé sur un ibook et que tu allais l'acheter avec ta mère mis septembre.

Le 3 septembre 2004, je dormais avec ma petite amie quand j'ai reçu un coup de téléphone. Je n'y ai pas prété attention au vue de l'heure mais je me résignat à l'écouter... La suite je m'en rappelle comme si c'était hier : "Antoine, c'est R. Le frère de Pascal au téléphone... " A ce moment là je montais l'escalier pour rejoindre ma chambre où ma chérie m'attendait... "je t'apelle pour te dire que Pascal est décédé hier"... Là je ne me souvient plus trop, j'ai senti mes jambes se dérober et j'ai du m'accrocher à la rampe pour ne pas tomber... (en écrivant ces lignes je ne peux m'empeicher de pleurer, encore aujourd'hui)... Je suis arrivé dans ma chambre dans un état certainement indescriptible. Ma petite amie (qui connaissait Pascal également) m'a vu et m'a demandé ce qu'il se passait et je lui ai dit... Là dans les bras de ma petite amie j'ai pu laisser exploser ma tristesse et ma colère...

Mon meilleur ami venait de mourir...

Peu après, la mère de Pascal m'a appellé pour que je vienne avec des amis de Pascal chez elle... Pour parler... Ce fût en février.

Là nous avons visité les lieux où tu travaillais, où tu vivais, j'ai rencontré ton frère ainsi que tes parents, ce fût particulièrement douloureux.

Le pire moment était quand je suis venu avec son frère au cimetière israélite, quand j'ai vu sur ta tombe ton nom et
ton âge, et après avoir prié pour toi, et ce que je t'ai dis ne regarde que toi, j'ai cru m'effondrer.

Je venais de me rendre compte que la seule fois où je t'ai vu... Tu étais déjà parti...

Tu avais 23 ans...

Tu me manques Pascal...
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Re: Une amitié virtuelle mais tellement réelle...
Posté par bohème le 18/02/2006 00:10:01
Un article très touchant et profondément triste...
Les mots me manquent pour t'exprimer à quel point ton texte peut m'atteindre, atteindre une inconnue. Cette histoire est tragique et on a du mal à comprendre comment des choses aussi douloureuse peuvent exister.
Je crois que pour moi, si je devais vivre une telle épreuve, mon plus grand regret, ce serrait de ne pas l'avoir vue au moins une fois. Découvrir son univers alors qu'il est mort... je crois que je ne pourrais le supporter.
Je te souhaite bien du courage, et de ne jamais oublier, me^me si parfois celà serrait plus facile.
Re: Une amitié virtuelle mais tellement réelle...
Posté par morphine le 03/02/2006 19:31:47
c'est toujours difficile, je vis à peu près la même chose en ce moment....
sauf que mon ami je le connais très bien, ça fait des années qu'on se voit, on ne s'est pas rencontrés via internet
bref l'histoire est de toute façon compliquée

quand on apprend qu'une personne importante pour nous, c'est toujours dur
que ce soit par surprise ou que l'on sache qu'elle va mourir, on souffre
et soulager cette souffrance est difficile
Re: Une amitié virtuelle mais tellement réelle...
Posté par kitty le 30/01/2006 20:31:47
sincerement c'est vraiment touchant et ça me fait penser à ma meilleure amie qui habite au canada (avant ell abitait près de chez moi) et que je n'ai revu qu'une fois depuis qu'elle est là bas .. et si il lui arrivait quelque chose je ne sais pas comment je réagirais..
Re: Une amitié virtuelle mais tellement réelle...
Posté par lyrilyn le 30/01/2006 17:39:21
vraiment touchant, c'est dans ces moments là, lorsqu'on llit des choses aussi belles et atroces qu'on se rend compte qu'il faut dire à nos proche qu'on les aime, sur le moment présent.
les mots sont manquants mais, prends soin de toi...
Re: Une amitié virtuelle mais tellement réelle...
Posté par antjac1 le 30/01/2006 16:36:16
Merci pour vos messages,

C'est vrai que l'on a besoin de soutien à ce moment là car mes parents n'ont pas compris de suite comment on peut être aussi proche de quelqu'un que l'on a jamais vu...
La douleur de perdre un proche est très importante (et je ne parle pas de la douleur de sa famille)...
Le plus dur était que ni lui ni ses parents n'étaient au courant que ça allait être sa fin avant la veille de son décès...

Moi je n'avais pas pris conscience de la dureté de sa situation et j'ai même blagué sur sa maladie avec lui (oh comme je le regrette)...
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Publié le 30 janvier 2006
Modifié le 29 janvier 2006
Lu 3 953 fois

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