Paroles de P.etite s.ociétéIl y a des fantômes dans ma ville, que dérangent les cris d'enfants,
Qui trouvent le temps inutile, si on le passe en s'amusant.
Ils ont vue sur mon jardin et ils ont l'écho du son
Des barbecues, des copains, si l’on sort l'accordéon.
Oh ! fantôme des villes nouvelles et de tes quartiers sans âme,
De tes centres commerciaux sans ciel, de tes faux plafonds infâmes.
Je m'enfuis pour une vie nouvelle où les marmots ne seront plus
Le prétexte d'une ribambelle d’idées loufoques et corrompues,
Et si tu pries gentiment, tu nous juges et c'est méchant
Toi, qui nous avais appris pourtant à ne pas perdre de temps !
Oh ! fantôme des idées "gratte ciel", ou doux rêveur dépassé,
Tu voyais la grande citadelle, le paradis dans les cités.
Pierre, je ne jette pas la pierre, je constate le gâchis
De petites maisons pas centenaires, recouvertes de crépis.
On fait du neuf avec du neuf, ni une ni deux, le neuf est vieux
De ta loi qui marchande et qui bluffe nos âmes d'imbéciles heureux.
Fantôme des quartiers résidentiels, que n'as-tu pas profité,
Tu vis la vie de moins en moins belle, quand tout te pendait au nez !
Pardonne-moi, ne prends pas tout cela comme une attaque trop sévère.
Tu es un fantôme au cœur qui bat, bien plus vivant que tes frères.
Eux, qui ont tout dévoré, tes premières idées, tes dernières,
Sans jamais avoir su estimer tout ce qui leur était offert.
Oh ! fantôme des bourgs artificiels, ils ne t'ont jamais dit merci.
Ils t'ont laissé te brûler les ailes, ils s'en mordront les doigts aussi !
Oh ! fantôme des villes nouvelles, on se recroisera sûr’ment
Dans ma vie bientôt devenue belle, près de mon village des vents ! |
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