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Atlantide
Posté par jainakolem le 10/06/2005 00:00:56
Tout en marchant, il regardait ses pieds. Anaktos n'aimait pas être reconnu et assailli de toutes parts, ou évité, cela dépendait du lieu. Le titre de demi-dieu était déjà assez difficile à porter comme ça, à 17 ans, c'est pourquoi il traversait le marché d'Héliopolis à pied, seul, habillé en simple paysan et parfaitement méconnaissable.
Fils de Phobéros et neveu de Progonos, les Dieux-Rois de la cité Atlante, Anaktos n'était pas souvent au palais ni au Temple, en effet, il préférait la moiteur de la foule qui grouillait dans la partie commerçante de la ville au froid glacial de ses appartements pourtant somptueux...
Sans compter que, par la même occasion, cela lui permettait d'éviter son cousin Katharos, dont l'inimitié était réciproque ; et qui, pour sa part, à 19 ans passés, occupait encore et toujours son temps à déambuler dans les couloirs du palais en se demandant quelle serait la victime de sa prochaine farce.
Anaktos parti en quête de son ami Makarios, le fils du propriétaire de la fonderie d'orichalque, Polumétis. Pour rejoindre l'atelier il dut traverser la moitié des rues commerçantes, déjà très animées en dépit de l'heure matinale.
En arrivant devant la boutique, mansarde encastrée au milieu de tant d'autres échoppes semblables (mis à part cette statue des deux dieux ou, face à face, ils tenaient en main les serpents sacrés, emblèmes de la cité, qui faite de métal Atlante, surmontait l'entrée) Anaktos écouta attentivement avant d'entrer, pour voir si il y avait des clients. Rien. Il écarta le rideau qui faisait office de porte et franchit le seuil du magasin.
L'intérieur était toujours aussi surprenant, différent à chaque visite ; les effigies des membres de sa famille resplendissaient et semblaient presque incongrues dans la poussière ambiante. Elles étaient toutes magnifiquement sculptées, avec une habileté dont Anaktos savait Polumétis seul capable.
Ne trouvant personne, il ouvrit la seconde porte en bois branlante qui menait à la fonderie proprement dite, dans l'arrière-salle, une pièce encore plus sombre et sale que la première, et dont la seule source de lumière était un foyer rougeoyant de braises encore chaudes. Il n'y avait personne.
Makarios et son père était sans doute partis chez Taichy, leur fournisseur de bauxite, le métal brute qui, après de multiples et complexes transformations devenait de l'orichalque pure.
Tant pis, ils iraient au Stade demain. Le soleil était encore bas sur l'Océan au loin : Anaktos avait toute la journée pour trouver quelque chose à faire.
Il ressortit rapidement ; quand son ami n'y était pas cet endroit le mettait mal à l'aise ; il n'aimait pas se retrouver seul face à toutes ces représentations de sa famille et de lui-même tels des surhommes, arrogants et puissants, cela lui faisait presque honte.


Adelphos aurait du s'y attendre, Anaktos n'était pas dans ses appartements, décidément, il était toujours dehors celui-là. Tant pis pour lui, il mangerait seul. Adelphos se fit amener son repas dans les appartements de son frère car il les préférait aux siens et Anaktos n'y était jamais dans la journée : c'était tout juste si il y revenait dormir. Adelphos soupira en pensant que nul n'aurait pu s'imaginer qu'Anaktos était l'aîné, et dire qu'il était un demi-dieu alors qu'on ne pouvait même pas le différencier des simples paysans parmi la foule. Adelphos avait parfois l'impression que son frère n'avait absolument pas conscience de ce qui l'attendrait quand il serait monté sur le trône, il était tellement... Humain.
Peut-être n'avait-il pas tort, après tout par un temps pareil se promener dehors ne pouvait être qu'agréable. Il irait le chercher lui-même cette après-midi pour les leçons d'Eudoxos. Il serait inutile d'aller chercher Katharos, il refuserait de venir, selon son habitude et il en serait de même pour ses amis, Kolos et Dunatos. Ce serait plus calme sans eux.


Anaktos continua d'errer au hasard dans la cité. La ville était située sur le versant Est de l'île, l'ouest étant montagneux et recouvert en grande partie de forêts, seules quelques plaines s'étendait sur de petites vallées. La ville occupait malgré tout plus de la moitié de l'île. Elle étaient découpée en trois parties par des canaux d'eau concentriques alimentés par l'unique fleuve, via un ingénieux système d'aspiration d'air ; sur l'îlot central se trouvaient le Temple et le palais, entourés par de vastes parcs ; l'anneau médian était en grande partie occupé par le Stade, le Gymnase et l'Hippodrome, qui en faisait le tour complet ; enfin sur l'anneau principal au bord de l'Océan se tenait le cœur de la ville : commerces, quartiers d'habitation, ...
Tous étaient reliés par des ponts massifs placés aux quatre points cardinaux. Le port de pêche était placé sous un contrôle très strict, aucun bateau ne devait s'éloigner plus que nécessaire, à cause des monstres marins disait-on.
Anaktos quitta la foule compacte du marché, où il commençait à étouffer, pour s'engager dans une des multiples ruelles transversales à la grande Avenue. Il s'y avançait depuis quelques minutes quand il entendit des bruits de bagarre et tomba sur quatre garçons violemment engagés dans un combat peu équitable à trois contre un.
-Lâchez-le ! S'écria- t'il
-Non mais regardez le celui-là ! Qu'est-ce qui te permet de me donner des ordres ? Ricana celui qui semblait être le chef de la pitoyable bande en s'approchant d'Anaktos
-Ca, répondit-il en dégageant de son poignet le bracelet en orichalque entremêlé d'or qui indiquait son ascendance. Les trois garçons partirent en courant.
Anaktos prenait toujours soin d'emporter son bracelet quand il sortait du palais, cela lui avait déjà plusieurs fois sauvé la vie, mais il évitait de le sortir de sa manche tant qu'il n'en avait pas besoin.
-Qu'est-ce que tu leur à montré ?
-Rien mais ils sont tellement bêtes qu'ils ont du s'attendre à ce que je sorte une arme
Le garçon assis à terre sourit. Anaktos s'agenouilla près de lui.
-Comment tu t'appelles ?
-Tuphlos
-Tu es le fils de l'armurier Démothèpe ?
-Oui
-Viens je vais t'aider à rentre chez toi, dit Anaktos en soulevant Tuphlos pour le remettre debout.
Ils marchèrent un moment à travers la cité avant d'atteindre la villa de l'armurier royal
-Bien je vais te quitter ici, annonça Anaktos comme ils arrivaient presque sur le pas de la porte
-Tu ne vas pas partir comme ça ! Rentres au moins un moment, tu peux manger ici si tu veux
-Après tout pourquoi pas
Ce fut Démothèpe lui-même qui les accueillit.
Tuphlos lui raconta ce qui c'était passé, l'armurier remercia chaleureusement Anaktos et les prévint qu'il faudrait patienter un peu car le repas n'était pas encore près, avant d'envoyer Tuphlos se faire soigner par sa mère et ses sœurs. Anaktos se mit à inspecter la pièce tout en discutant avec Démothèpe. Elle était d'une architecture assez classique ; les murs étaient en brique recouvertes de chaux et encastrées dans des cadres en bois. Le sol était recouvert de larges dalles de terre cuite décorées. La pièce comportait deux niveaux différents, séparés par une marche en bois de quelques dizaines de pouces de sorte que l'on pouvait s'y asseoir. Au niveau le plus haut se trouvait la cheminée et des cousins répartis autour d'une table à manger Atlante, située presque à raz du sol. Les murs du niveau inférieur étaient parsemés d'armes et de boucliers en tous genres, le sol aussi était jonché d'armes reposants sur de vastes tapis de peaux et de fourrures qui y remplaçaient les dalles sur le sol en terre battue, au centre se trouvait la forge ainsi que divers outils et matériels nécessaires à n'importe quel armurier. Dans un coin de la pièce on trouvait une petite réserve de métaux dont la majeur partie était simplement entreposée dans la cour que l'on apercevait par une des ouvertures sur lesquelles étaient tendus de très fins voiles de lin qui filtraient la lumière de façon agréable sans pour autant la masquer.
Anaktos arrêta son regard sur une épée posée à même le sol. La lame était en acier trempé et le pommeau en triclas, un alliage presque impossible à réaliser entre l'argent et l'orichalque qui produisait un métal d'un gris vif aux reflets cuivrés. Il s'en saisit pour l'observer de plus près quand une voix retentit, venue du mur opposé ou un passage donnait sur une autre pièce :
-Elle est à moi !
-Je te présente ma fille, Cléia, annonça Démothèpe avec un soupir
Anaktos aperçu une silhouette de garçon se détacher du fond obscur de la pièce et s'avancer vers eux.
Il lui tourna le dos un instant pour ramasser l'épée, que de surprise il avait laissée retomber à terre.
-C'est une belle épée, dit-il en la maniant, lui tournant toujours le dos de façon presque insolente.
-Je sais, c'est moi qui l'ai faite
Anaktos eu un subit moment d'effarement, elle forger une épée en triclas ?
-Tu veux l'essayer ? Proposa Cléia en se choisissant une autre épée
-Pourquoi pas, je suis curieux de voir si tu te débrouilles aussi bien pour manier les armes que pour les forger...
Elle lui laissa à peine le temps de finir sa phrase avant de l'attaquer. Il para sans difficulté puis se contenta de se défendre pendant de nombreuse minutes, jusqu'à ce qu'a force de reculer, il butte sur la marche en bois et manque de tomber en arrière, à partir de cet instant il l'attaqua franchement, bien décidé à lui rendre la pareille. Mais Cléia n'était pas si mauvaise qu'il le pensait et il mit un certain temps pour atteindre son but ; d'un mouvement souple du poignet il fit tourner son épée et envoya l'arme de Cléia à l'autre bout de la pièce puis la fit trébucher à son tour sur la marche ou elle tomba lourdement sur le dos. Elle resta stupéfaite. Il eut un sourire en coin et dit :
-Pas mal, pas mal du tout ...
Il n'ajouta pas lepour une filleauquel Cléia s'attendait. Il la releva, elle ne dit rien.
-Tu devrais venir t'entraîner au Gymnase
-Ils n'acceptent pas les filles, rétorqua- t'elle sur un ton tranchant
-Okapa me connaît bien, je te ferais entrer, viens demain matin, demande Anaktos
-D'accord, répondit-elle d'un ton neutre
-En fait je pense que je vais partir, mon frère doit m'attendre
-Comme tu veux mon garçon, dit Démothèpe, d'une voix où l'on percevait une pointe de regret, alors au revoir et encore merci pour Tuphlos
-De rien, à demain, ajouta- t- il en s'adressant à Cléia
-A demain, oui.


Anaktos s'éloigna rapidement de la villa et s'arrêta dans une ruelle déserte à la limite du quartier des nobles, il n'avait pas envie de retourner au marché. Il s'assit sur une des caisses qui traînaient un peu partout (en général mieux valait ne pas chercher à savoir ce qu'il y avait à l'intérieur) pour réfléchir plus posément. Il avait bien cru entrevoir le signe profané sur sa paume quand il avait ôté son épée à Cléia. Le signe maudit que même son père craignait. C'était pour cela qu'il lui avait donné rendez-vous au Stade pour le lendemain ; sans trop savoir pourquoi, il mourrait d'envie d'en savoir plus sur les profanés et il tenait une occasion unique, en effet l'entraînement était une excuse parfaite, d'autant plus que Cléia semblait vraiment douée à l'épée et qu'il était réellement fasciné par sa maîtrise du triclas même si à priori cela n'avait rien d'absolument extraordinaire pour une fille d'armurier.
Mais tout cela ne changeait rien au fait qu'il ne savait pas quoi faire de son après-midi. Il décida d'essayer de rencontrer Makarios et son père sur le chemin entre la fonderie et la maison de Taichy, à défaut de les croiser, il pourrait toujours les rejoindre chez le fournisseur. Il se dirigeât donc vers le quartier industriel, au pied du pont Ouest, autant dire à l'autre bout de la ville.

Polumétis négociait le prix de son chargement avec Taichy tandis que son fils gardait la charrette devant la boutique :
-Comment veux-tu que je baisse les prix avec le peu que je ramène en ce moment ! Tiens, pas plus tard qu'hier encore un autre de mes mineurs a démissionné !
-Ce n'est pas étonnant, vu leur salaire ! Tu veux donc que je te paye plus pour moins de marchandise ? Que veux-tu que je fasse avec si peu de matière ! J'ai mes commandes moi, j'ai des contrats à tenir !
-Tu sais bien que le rendement n'est pas fixe, c'est pareil pour tout le monde en ce moment, tu ne devrais plus passer de contrats ! Tu n'arrives déjà pas à assumer tes commandes en cour !
-Evidemment, je n'ai rien à fondre ! Que veux-tu que je vende ? Toi au moins tu n'as pas de problème pour écouler la marchandise à en croire les prix que tu te permets !
-Mais tu plaisantes, je vais bientôt faire faillite moi ! Je vends de moins en moins cher !
-C'est parce que tu vends de moins en moins tout court !
-Comment veux-tu que je produise sans ouvriers !
-Et moi donc, sans matière !
Makarios avait dételé l'âne sachant que la discussion allait durer une bonne heure. L'animal broutait sagement l'unique carré d'herbe de la ruelle que le mineur avait planté spécialement à son attention. Lecarré vertétait d'ailleurs l'indication que Taichy donnait la plupart du temps à ses nouveaux clients pour distinguer son magasin des dizaines d'autres agglutinés au pied de l'immense pont Ouest suivant un quadrillage de rues crasseuses et tortueuses qui donnaient l'illusion d'une organisation qui était en réalité à la limite de l'Anarchie. C'était surtout la large avenue qui découlait du pont et rejoignait le centre ville en ligne droite qui faisait ressortir ce désordre environnant. Malgré le nombre impressionnant de boutiques, on ne trouvait pas deux façades identiques, ni même une seule façade présentable, c'est-à-dire constituée des mêmes matériaux sur toute sa surface. Celle de Taichy comptait parmi les plus pittoresques : à l'origine en fines lattes verticales de bois vernis, elle avait subis un nombre incalculable de modifications, de réparations etd'améliorations', ainsi un trou occasionné par une charrue trop chargée et mal calée appartenant à un client avait du être rebouché horizontalement avec des lattes de bois (de la mauvaise teinte évidement) prévues pour être verticales mais qui avait été mal coupées, puis une partie du bois ayant pourri, Taichy l'avait recouvert de chaux, un autre encore avait été bouchée à l'aide d'une plaque d'orichalque fournie par Polumétis, et tout cela sans compter les réparations mineures.
Polumétis sortit enfin du magasin et il commençait le chargement de sa marchandise tandis que Makarios râtelait l'âne quand Taichy ressortit de la boutique :
-Je persiste à croire que c'est du vol !
-J'allais revenir te dire la même chose figures toi !
-Vous n'allez pas recommencer ! S'écria Makarios alors qu'ils repartaient de plus belle dans la discussion.
Il s'apprêtait à finir seul le chargement quand Anaktos arriva :
-Ca fait combien de temps aujourd'hui ? Demanda- t'il en désignant Polumétis et Taichy
-Je ne compte même plus ! Tu m'aides ?
-Bien sur, répondit Anaktos en se joignant à lui tandis que les deux marchands continuaient leur dispute.
-Bon, il n'a plus besoin de moi, tu crois qu'on peut y aller ? Demanda Makarios en contemplant la charrette qu'ils venaient de finir de ranger pendant que son père et Taichy retournaient à l'intérieur pour négocier à nouveau
-Je suppose que oui
Ils s'engouffrèrent dans les ruelles en direction du centre.
-Qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Makarios alors qu'il devenait urgent de trouver un but sans quoi ils n'allaient pas tarder à tourner en rond
-J'ai passé toute la matinée à me poser la question alors tu as intérêt à avoir une idée...
-Tu as mangé ?
-Non
-Alors passons d'abord chez moi chercher à manger
-Tu comptes allez où après ?
-Boire
-Imbécile !
-Peut-être, mais moi j'ai soif après avoir mangé même si ton organisme royal ne peut pas comprendre les notions de faim et de soif ...
-Plains toi ! Je préfère la cuisine de ta mère à celle du palais !


Cléia se leva tôt, elle ne voulait pas être en retard sachant bien qu'Anaktos ne manquerait pas de le lui faire remarquer. Ce garçon lui avait laissé une impression étrange, comme s'il gardait un secret et s'amusait de l'ignorance des autres à cet égard, étrange oui, ce garçon était étrange.
Elle embrassa son frère encore endormi sur une paillasse située juste à coté de la sienne, dans la chambre qu'ils partageaient et dont elle s'apprêtait à sortir quand sa sœur apparu dans l'encadrement de la porte :
-Cléia ? Où vas-tu ?
-Nulle part, laisse moi sortir, on va réveiller Tuphlos
-Tu vas au Gymnase ? Continua sa sœur après s'être écartée, de sorte qu'elles se tenaient toutes les deux dans le couloir, je croyais que tu avais trouvé ce garçon orgueilleux. Tu veux passer la journée avec un garçon stupide et ennuyeux ?
-Orchéia, je t'en prie retourne dormir !
-Bon d'accord, mais la prochaine fois je veux le voir !
-Orchéia !
-Bon, bon, ça va à toute à l'heure...
-Hmm, bonne nuit.
Elle sortit. Les rues étaient encore froides et presque désertes, les portes des boutiques étaient encore fermées et les lumières éteintes, mais elle distinguait au loin les flammes du Stade.
En arrivant au Gymnase, elle inspecta les bâtiments, elle était déjà venue bien sûr, pour assister à des combats et des courses de taureaux, mais jamais par l'entrée des participants.
A l'entrée, voyant un jeune garçon, elle l'interpella et lui demanda si Anaktos était là.
-A cette heure ci, tu plaisantes ! Il est encore au Palais, et il ne sera pas là avant une heure où deux si tu veux mon avis !
-Merci
-De rien ! Dit-il en s'éloignant
Au Palais ? Anaktos était un prénom suffisamment courant pour que ce ne soit qu'une coïncidence, ceci dit, il ne devait y en avoir qu'un seul qui venait au gymnase puisque le garçon n'avait eu aucune hésitation quand il lui avait répondu alors qu'elle n'avait rien précisé, d'ailleurs, qu'aurait-elle pu préciser ? Elle ne savait rien de lui hormis son nom. Mais tout de même, de là à imaginer que ce soit cet Anaktos là, un demi-dieu, fils du plus grand des 5 dieux de l'Atlantide ? Ce ne pouvait pas être lui, c'était invraisemblable, pourtant elle voulu en avoir le cœur net, et se dirigea vers le Palais. Il faudrait ruser, on n'y laissait pas entre n'importe qui...


Anaktos n'avait presque pas dormi, troublé, songeur ; il avait pensé à cette fille toute la nuit. Cléia.
Il s'habilla puis descendit le grand escalier et alla chercher son frère pour déjeuner. Ils s'installèrent dans la grande salle, tandis que Nikos apportai leur repas. Soudain, alors que tous deux mangeaient en silence, Adelphos se mit à parler :
-Alors, tu vas y aller ?
-Bien sur, répondit Anaktos, un peu trop précipitamment se dit-il par la suite en se rappelant qu'il n'avait pas parlé du signe à son frère
-Elle est comment ?
Anaktos haussât les épaules.
-Elle est très très mignonne alors ?
-C'est plutôt un garçon manqué !
-Et alors, ça n'empêche pas, si ? Demanda Adelphos, l'air perplexe.
-Si, répondit Anaktos d'un ton catégorique, tournant son regard vers la fenêtre.
-Regarde ! S'écria-til
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda son frère en se retournant pour regarder dans la même direction que lui.
-je... Non... Rien.
Il avait pourtant bien cru l'apercevoir, l'espace d'une seconde, des mèches brunes tombant de part et d'autre de ses yeux vert turquoise.


Anaktos arriva au Stade dans le courant de la matinée, il ne fut pas surpris de constater que Cléia l'attendait. Anaktos passa rapidement au vestiaire où il se contenta d'ôter sa tunique. Il était plus son aise torse nu pour manier une arme, bien que cela facilite la tache de l'adversaire quand ce dernier voulait le toucher. Ils accédèrent à la salle d'entraînement, presque déserte, comme d'habitude ; les habitués n'étant ni nombreux ni assidus. Tandis que Cléia saisissait son épée, il lui demanda, prenant un air aussi innocent et désintéressé que possible, où se trouvait son signe, puisqu'elle ne le portait visiblement pas sur le front comme la plupart des gens. Il lui accorda quelques secondes d'hésitation, puis brisa le silence :
-Inutile de mentir, j'ai vu le signe profané sur ta main hier.
Elle ne dit rien pendant un moment puis se rendant compte du pesant silence qui s'était installé, elle lui rétorqua :
-Et toi qu'est-ce que tu faisais au Palais ce matin avec Adelphos ?
Ce fut au tour d'Anaktos de ne rien dire. Ils restèrent un moment sans parler puis, pour une raison qui lui échappait et qu'il ne comprit que des années après, suivant son instinct, il pris la main de Cléia et l'apposa sur la marque qui ornait son front : le serpent couleur d'émeraude, signe de son père. Cléia ne bougeât pas pendant un moment ne comprenant pas ce qui se passait, puis elle retira sa main et resta stupéfaite devant lui. Le serpent avait disparu et l'on commençait à distinguer les traits d'un dauphin, la marque profanée apparaissait peu à peu ...
-Pourquoi tu as fait ça ?
-Je ... Je ne sais ... Avoua Anaktos, après avoir sentit la nouvelle marque en passant une main sur son front, j'ai eu l'impression de ... De devoir le faire ... C'était plus fort que moi.
Elle le regarda droit dans les yeux. Ils se fixèrent un moment.
-Et qu'est-ce que tu comptes faire ? Je ne te conseille pas de retourner au Palais...
-Pourquoi ?
-Je ne pense pas que ton père apprécie de te voir revenir avec une marque profanée.
Elle marqua un temps d'arrêt avant de reprendre :
-Anaktos, je ne sais pas comment on a fait ça mais ce que je sais c'est que ce n'était pas une bonne idée, tu n'aurais pas du faire ca, ça va nous attirer des ennuis...
-Hmm, on s'occupera de ça plus tard, pour l'instant on s'entraîne ?
-Tu es toujours comme ça ? Lui demanda-t'elle en saisissant son épée
-Ca dépend des jours, répondit-il en l'attaquant.


-On devrait faire une pause tu ne crois pas ? Lança Anaktos à bout de souffle après plus d'une heure de combat.
-Oui, acquiesçât vivement Cléia en se laissant tomber à même le sol en terre battue de la salle d'entraînement.
C'était une salle de taille respectable, quatre lourdes portes en fer forgé étaient située à chacun des quatre points cardinaux : celle de l'Ouest s'ouvrait sur l'animation de la rue principale, celle du Sud sur une petite rue perpendiculaire à la première, celle de l'Est sur l'Armurerie et enfin la porte Nord permettait quant à elle de rejoindre directement l'arène, en traversant les vestiaires.
Etant à ciel ouvert, la salle ressemblait en fait plus à une cour, à cette exception prés qu'une galerie couverte, séparée du centre par une simple colonnade, en faisait le tour complet. La façade extérieure était ornée sur toute sa longueur d'une fresque représentant des scènes de combat et de course, qui se prolongeait jusqu'aux murs du Palais et du Temple, où les scènes devenaient religieuses.
Anaktos s'assit à son tour.
-Tu as déjà essayé de te battre au sabre ?
-Ce n'est que pour les duels à mort, non ?
-Justement, ça peut toujours servir...
-Parle pour toi, espèce de demi-dieu ! Répondit-elle en riant.
-Viens, je vais te montrer, dit-il en l'entraînant.
-Attends ! On vient à peine de s'arrêter ! Protesta-t'elle en le suivant malgré tout alors qu'il se dirigeait vers la porte Est.

-Waou ! C'est grandiose ! S'extasia Cléia en pénétrant dans l'immense armurerie du Stade.
-Ton père ne t'a jamais emmenée ici ?
-Non... Dis-moi, ce n'est quand même pas mon père qui les a toutes faites ? Demanda-t'elle en contemplant les centaines d'armes disposées sur des rayons qui s'étendaient à perte de vue.
-Toute une vie ne suffirait pas à un seul homme pour forger autant d'armes, mais ton père en a tout de même forgées un certain nombre, les autres proviennent de petits ateliers privés possédés par de gros commerçants, des nobles ou des dignitaires.
Il se saisit de son sabre après avoir reposée son épée puis en tendit un autre à Cléia :
-C'est celui de mon frère, lui expliqua-t'il en lui présentant le pommeau de l'arme, la tenant ainsi par la lame, méfie toi il ne s'en sert jamais alors il est comme neuf... Et donc magnifiquement tranchant, ajouta-t'il en constatant que sa main était pleine de sang.
-En effet oui, confirma Cléia tandis qu'Anaktos s'essuyait la main sur son pantalon, ma mère te soignera ça tout à l'heure si tu veux.
-Ce ne sera pas la peine, je ne saigne déjà plus.

Ils s'entraînaient encore quand Makarios les rejoignit, tôt dans l'après-midi.
-Vous êtes encore là !
-Cléia, je te présente Makarios, un ami, c'est le fils de Polumétis
-Bonjour
-Bonjour, répondit courtoisement Makarios, vous ne l'avez sûrement pas remarqué mais l'heure du déjeuner est passée et je ne pense pas me tromper en affirmant que vous n'avez encore rien avalé, n'est-ce pas ?
-C'est vrai, tu n'as pas mangé non plus je suppose ? Demanda Anaktos à son ami.
-Non, mais je commence à avoir faim alors dépêchez-vous de ranger vos armes qu'on puisse aller voir s'il reste quelque chose chez moi...
-J'ai une meilleure idée, l'interrompit Cléia, allons chez moi, on pourras prendre ce qu'on veut il n'y a personne aujourd'hui : mon père est parti se fournir en orichalque chez le tien ce matin et il y a toutes les chances pour qu'il passe la journée en ville à refaire ses autres stocks de métaux, ma mère et ma sœur sont parties au Palais et mon frère n'est jamais là pendant la journée, je me demande à quoi il passe son temps d'ailleurs ...
-A s'attirer des ennuis
-J'en connais un autre ... Commenta Makarios, je pense que c'est une très bonne idée d'aller manger chez toi dans ce cas là, s'empressa-t'il d'ajouter pour changer de sujet après un court silence, sentant le regard noir d'Anaktos posé sur lui.

Cléia laissa un mot à l'intention de ses parents avant de partir chez Makarios après qu'ils se furent tous rassasiés. Tous trois passèrent la nuit à l'atelier, près de la forge, après avoir passé l'après-midi à explorer la ville. Ils ne s'endormirent qu'après avoir veillé durant une grande partie de la nuit en compagnie de Polumétis et Térène, les parents de Makarios.
Le bruit produit par la forge voisine ne les réveilla que très tard dans la matinée, alors qu'une bonne odeur commençait à s'échappait de la cuisine.
-Qu'est-ce que c'est agréable de se réveiller en sentant l'odeur de la bonne cuisine ! Commenta Anaktos
-Surtout quand c'est du poisson au champignons, ajouta Makarios en fronçant les narines pour mieux distinguer toutes les saveurs qui leurs parvenaient. Tous trois éclatèrent de rire tandis qu'une voix enfantine leur criait que le repas était près : c'était Navaja, la petite sœur de Makarios.
Après avoir mangé, ils se rendirent au gymnase.
Ils s'entraînèrent toute l'après-midi, puis Makarios les quitta et Anaktos ramena Cléia jusqu'à chez elle, dans le début de la soirée.
Ils arrivaient en vue de la villa de l'armurier quand une jeune fille surgit d'une ruelle voisine :
-Cléia !
-Parthena ?
-Il faut partir, vite ! Pas le temps de t'expliquer !
-Dis moi au moins qui et pourquoi !
-Les profanés, Phobéros les fait tous emmener au Temple, par la force si nécessaire et je ne pense pas que ce soit dans de louables intentions si tu vois ce que je veux dire !
Anaktos se tourna vers Cléia :
-Je viens, lui dit-il
-Je ne te connais pas toi, tu es un profané ?
-On t'expliquera plus tard, où sont les autres ?
-Déjà partis à l'Ouest, dans les montagnes
-Tu n'aurais pas du m'attendre... Dépêchons nous


Voila pour le moment, en fait le premier chapitre est plus long mais ça faisait trop pour un seul article. J'espère des commentaires de votre part !!!
Au fait, les deux images qui illustrent ce texte sont des scans de dessins d'une amie, je me dois de lui rendre hommage puisque j'utilise ses dessins à mon profit... C'est mon illustratrice personelle !! Je scannerais ses autres oeuvres pour illustrer mes prochains articles, merci de m'avoir lue, j'espère que vous avez aimé.>

Rapport d'abus     Modifier     Supprimer    
Re: Atlantide
Posté par cixi le 10/06/2005 10:11:15
C'est super !! Les descriptions ne sont pas trop longues ni trop courtes, les dialogues clairs, l'histoire géniale, j'aime beaucoup !!! dommage que les illustrations ne soient pas plus grandes...

Rapport d'abus     Modifier     Supprimer    
Re: atlantide
Posté par lydichka le 10/06/2005 14:22:36
oui c bien mais bon fo engager kelk1 pr les corrections (comme tout auteur de roman d'ailleurs, c'est un processus normal) parce qu'il y a quelques petites gaffes (kelkes phrases un peu longues et des passages malheureux par exemple "il écouta pour voir s'il y avait quelqu'un" enfin des trucs ds le genre).
mais c vachement bien kan meme lol

Modifié le 10/06/2005 14:23:42

Rapport d'abus     Modifier     Supprimer    
Re: Atlantide
Posté par norbert vincent le 11/06/2005 18:03:49
Pa mal du tout : la seule question importante que "doit" se poser un auteur, c'est s'il se sent "les tripes" ; manifestement, c'est le cas.
Un détail : je pense que " l'orichalque" serait à rechercher plutôt du côté de l'électrum ( alliage connu depuis la plus haute Antiquité ) que de la bauxite, décrite pour la première fois au XIX° siècle .

Rapport d'abus     Modifier     Supprimer    
Re: atlantide
Posté par jainakolem le 11/06/2005 20:38:03
Merci beaucoup pour les commentaires, je suis contente que vous ayez aimé, concernant les illustrations, je peux te les envoyer par mail cixi si tu veux, pour l'orichalque, j'ai fait beaucoup de recherche dessus ( je suis une maniaque des details ) et je peux assurer qu'à ce jour, du moins d'après la dizaine d'études diffusées sur internet que j'ai lues, la bauxite est la piste la plus vraisemblable, mais je vais creuser aussi du coté de l'électrum aussi, merci pour l'info.
Par contre je suis désolée mais la suite va etre un peu longue à vous parvenir, je bosse mon oral de francais en ce moment, mais si ca peux vous faire patienter, je peux vous dire que 453 pages manuscrites attendent sagement d'etre tapées à l'ordi ( je pense le faire d'ici la rentrée ), désolée pour ce long delais, bisous et merci à tous.

Modifié le 11/06/2005 20:43:20

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Re: Atlantide
Posté par bodi_love le 11/06/2005 21:51:44
j'adore... j'aimerais la suite

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Re: Atlantide
Posté par norbert vincent le 12/06/2005 00:52:48
" Officiellement", la première communication sur la bauxite date de 1821. Un gisement aurait donc été exploité dans l' Antiquité ?... Moi, je veux bien ; ce serait comme la galvanoplastie : il est pratiquement acquis que les "piles électriques" découvertes dans les ruines de Babylone servaient à l'usage de cette sidérurgie électrique, (réinventée vers 1850. Mais on le savait confusément : plusieurs bijoux avaient été retrouvés présentant des traces d' opération de "plaqué". J'aimerai bien avoir les coordonnées de ces sites.
Merci

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Re: Atlantide
Posté par norbert vincent le 12/06/2005 00:56:21
euh... après les épreuves ( et la relax ) bien sûr. Ce mystère attend depuis un bon paquet de millénaires , il peut patienter quelque délai supplémentaire !...

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Re: Atlantide
Posté par jainakolem le 12/06/2005 15:28:29
D'accord , j'y penserais, faut que je retrouve les adresse, encore merci pour tes commentaires

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Re: Atlantide
Posté par juji le 12/06/2005 23:52:19
franchement ton debur de roman et très bien g hate de savoir al suite par contre je voudrai savoir une chose le demi dieu en posant la main de la fille sur son front est devenu profane

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Re: Atlantide
Posté par jainakolem le 13/06/2005 10:33:33
oui, c'est ecrit si tu reli, je pensais que c'était explicite, dsl

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Re: Atlantide
Posté par superchoum le 25/06/2005 19:01:04
Trop trop bien comme histoire !! On est emporté on veut savoir la suite : bref c'est génial !
Par contre je suis d'accord avec Juji on comprend pas trop le passage où Anaktos devient un profané !! Je n'avais pas très bien compris nn plus!! Donc j'espère qu'on comprendras mieux par la suite ..
Mais sinn chapeau vivement la suite

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Re: Atlantide
Posté par jainakolem le 26/06/2005 18:56:12
merci !!! contente que t'apprecie, dsl mais va falloir patienter un peu pour la suite, au fait souhaitez moi bonne chance c'est demain matin mon oral !!!

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