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Etre bouc émissaire
Posté par mandou

le 20/08/2004 07:50:45

Ce que j'ai vécu durant mon année de 4ème en servant de bouc émissaire aux élèves de ma classe...

Je trouve cela maladroit mais je ne savais pas comment m’y prendre pour faire enfin sortir tout ça.

Je voudrais parler d’une chose qui arrive malheureusement bien trop souvent et qui peut pousser à un geste malheureux. C’est lorsque l’on sert de bouc émissaire à toute sa classe.
J’ai vécu cette situation et comme malgré moi je suis encore là pour en parler, j’en parle.
Tout à commencer en début de 4ème. J’ai toujours été un peu plus grande et plus “forte” (je parle physiquement) que les autres filles, parfois même que certains garçons. On pourrait même dire que je suis plutôt bien “portante” . Cela ne m’avait jamais dérangée. Ca ne me dérange plus aujourd’hui mais à cause de ce physique sortant un peu de l’ordinaire j’ai vécu un véritable enfer en 4ème.
Au début, tout allait bien, ou du moins je pensais que ça allait bien. Je m’étais fait des amies et des amis. C’était une chose de fausse car ces personnes m’ont mises en confiance pour mieux me traîner dans la boue et me rabaisser plus bas que terre. J’avais une soi disante amie à qui je confiais beaucoup de choses. Je pensais réellement pouvoir lui faire confiance. Tout ce que j’ai récolté en échange de mon amitié c’est une cuisante blessure. En effet cette “amie” racontait tout ce que je lui disais et mes propos avaient vite faits le tour de la classe. Par exemple, je lui avait confié que C***** me plaisait. Dans l’heure qui suivait, il me faisait croire qu’il voulait sortir avec moi. Ca a fini en crise de larme pour moi et en éclats de rire et “foutage” de gueule pour tous les autres.
Puis, les insultes ont commencé à pleuvoir, telles que “grosse vache” ou “espèce de truie”. C’était quotidien et de pire en pire. De temps en temps, ils ne s’arrêtaient pas aux mots. Mais je ne me suis jamais fait rouer de coups. Heureusement pour moi, j’avais des amies en dehors du collège, dans mon club de sport. Mais je ne les voyais que trois fois par semaine et j’avais plutôt du mal à leur parler de mes problèmes. Je préférais rigoler et passer du bon temps en essayant d’oublier mes problèmes. Elles ne savaient pas ce qui me pourrissait la vie. A cause de mes difficultés à m’ouvrir à quelqu’un et à ce que je subissais tous les jours au collège, j’ai commencé à déprimer. Je passais énormément de temps enfermée dans ma chambre et je me raccrochais à une seule chose, le sport. Je me repliais sur moi-même. Cela m’a même conduite à une tentative de suicide. Maintenant je regrette ce geste mais ce qui est fait est fait, on ne peut pas revenir en arrière.
Certains se demanderont peut être pourquoi je n’en ai pas parlé avec ma mère mais nos relations étaient plutôt tendues et le jour où elle a découvert que je n’avais pas d’amis dans ma classe, elle n’a même pas essayé de comprendre pourquoi, elle m’a tout simplement enguelée en me disant que j’étais asociale.

Si j’ai écrit cela ce n’est pas dans le but de me faire plaindre mais c’est pour dire à tout ceux et celles qui en sont là qu’il faut vous confier à quelqu’un de votre entourage. Si vous y arrivez, parlez en même à un prof en qui vous avez confiance, ça peut toujours aidé. Il ne faut surtout pas vous replier sur vous-même, même si trouver la bonne personne pour parler est difficile. Ne vous dites pas que tout va bien, que tout va s’arranger du jour au lendemain car souvent ça ne fais qu’empirer.
C’est aussi pour dire à tous ceux qui voient des gens mal autour d’eux, ne les laissez pas tomber! C’est lorsqu’on sent se sent épaulé, soutenu et aimé que l’on peut s’en sortir. Ne laissez personne couler, c’est la pire des choses.