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Le ridicule tue
Posté par neela le 04/09/2005 00:00:56
Voici une dissertation qu'on devait faire en initiation à la philosophie sur un sujet de notre choix.


Le ridicule

Qu'est-ce, d'où cela vient-il et quelle est sa portée dans notre vie de tous les jours ?

petite note : J'utilise très fréquemment la définition des mots. Ce n'est surtout pas parce que je pense que vous êtes ignorant de leur signification, ce sont des mots extrêmements banals, mais je trouve toujours intéressant de m'y reférer. Je peut ainsi écrire le plus clairement possible, surtout pour moi-même. Les définitions me donnent des pistes extrêmement intéressantes et insoupsonnées.

Tout d'abord, voici un arbre de la signification du mot ridicule tel qu'inscrit dans le dictionnaire. Je ne pense pas que le dictionnaire soit la réponse à tout, mais il met une bonne piste sur les sens possibles d'un mot, et si on va à la source de la signification, on peut trouver des liaisons surprenantes. Ma démarche peut peut-être être considérée comme du sophisme, mais du moins elle m'aide à aller plus loin que ce que l'on prends comme compris et aquis. Je ne me baserai pas complètement sur cette démarche pour répondre à ma question.

Ridicule
I¨ Adj.
1¨ De nature à provoquer le rire, à exciter la moquerie, la dérision.
2¨ Par ext. Insignifiant

II¨ N. m.
1¨ Vx Personne ridicule.
2¨ Trait qui rend ridicule; ce qu'il y a de ridicule.

Rire
1¨ Exprimer la gaieté par l'expression du visage, par certains mouvements de la bouche et des muscles faciaux, accompagnés d'expirations saccadées plus ou moins bruyantes.
2¨ Se réjouir.
3¨ Ne pas parler ou ne pas faire qqch. Sérieusement (soit pour faire rire autrui, soit par ironie ou moquerie)
4¨ RIRE DE : se moquer de, tourner en dérision (ce qui est ridicule ou méprisable).


Moquer
Tourner en ridicule, traiter comme un objet de dérision ou de plaisanterie

Dérision
Mépris qui incite à rire, à se moquer de (qqn, qqch.)

Mépris
1¨ Mépris de : fait de considérer comme indigne d'attention; sentiment qui pousse à ne faire aucun cas (d'une chose)
2¨ Mépris de : sentiment par lequel on s'élève au-dessus de (ce qui est généralement apprécié.
3¨ Mépris (pour) : sentiment par lequel on considère qqn comme indigne d'estime, comme moralement condamnable.

Gaieté :
État ou disposition d'une personne animée par le plaisir de vivre, une humeur riante.

Plaisanterie :
1¨ Propos destinés à faire rire, à s'amuser.
2¨ Propos ou actes visant à railler, à se moquer
3¨ Action de plaisanter (I, 2o) ; chose dite ou faite en plaisantant.
4¨ Par extension. Chose si peu sérieuse qu'elle en est dérisoire

Lorsque j'emploie le mot ridicule, c'est dans le sens de la définition II-2. Mais je dois utiliser le sens adjectival pour continuer ma démarche.

Lorsque je faisais les liaisons entre les mots, je me suis rendue compte qu'au bout d'un moment, les définitions tournent en rond, par exemple, railler revient à tourner en ridicule, qui amène à moquer, puis plaisanterie, puis railler, vous comprenez le principe. Donc le champ de signification du mot Ridicule est assez complet.

Alors, on peut remarquer que le ridicule est causé par quelquechose qu'un personne peut trouver en général méprisant ou plaisant. Il est assez important, je pense, de bien voir la différence entre les deux. Le sens qu'on attribue le plus souvent au mot ridicule est celui du mépris, et c'est, dans le fond, le sens accepté. Nous utilisons le mot ridicule presqu'exclusivement dans le cas de choses méprisables. Par exemple, on dira que mettre des culottes par dessus ses pantalons est ridicule, parce que on considère cela comme moralement condamnable. Il y a une petite catégorie de gens plus ouverts, plus joyeux, qui trouveraient cela ridicule, mais dans le sens du rire de réjouissance. Les enfants sont dans cette catégorie, et je pense que c'est parce qu'ils n'ont pas de préjugés. Encore ici, je ne peut m'empêcher de me référer au dictionnaire...
préjugé : Croyance, opinion préconçue souvent imposée par le milieu, l'époque, l'éducation; parti pris, idée toute faite.

J'insiste sur le "souvent imposée par le milieu" ! Une définition qui me vient à l'esprit, le ridicule est une joie transformée en mépris par la société. On pourrait se référer à Rousseau : l'homme est fondamentalement bon, c'est la société qui le corrompt... Il avait en tout cas raison pour le ridicule.
Idée toute faire, parti pris. Le préjugé, qui amène à trouver des choses ridicules, est en fait un chemin facile, une option pour celles et ceux qui ne veulent pas pousser leur réflexion plus loin. Ceux qui sont fermés d'esprit¸ bornés. La tendance à croire ce que les autres disent en se disant, pourquoi pas ? J'ai des préjugés, et il est impératif de tenter de les faire exploser, d'aller plus loin que "oui mais tout le monde dit que" "c'est bien connu" "on sait bien, les **** sont de même". En fait, sans préjugés, y aurait-il du ridicule ?


Le ridicule de l'opinion

Revenons au ridicule, relié au mépris. Le mépris, donc, est considérer quelquechose indigne d'attention, d'estime. C'est donc un peut faire preuve de snobisme et de gonflage d'ego. Se placer au dessus des autres et considérer leurs actes et leurs paroles commes inférieures, nous le faisons tous à un moment donné ou à un autre de notre vie. Moi aussi, cela m'arrive, et même souvent. D'ailleurs, j'essaye de relativiser tout cela en me disant : sur quoi je peux me baser pour affirmer que ce que je dis est plus important ? Est ce que le fait d'avoir appris plus de concepts me rend meilleure ? Est ce que mon opinion est la vérité ? Est ce que je juge ces paroles parce que je les trouves superficielles, sans personnalité ? Si oui, je devrai plus m'indigner contre la source de ce manque de personnalité, qui est, en général, le manque d'inspiration, de sources créatives qui excitent l'imagination, la créativité, et finalement qui forgent et solidifient la personnalité.
Bref, si je trouve l'opinion de quelqu'un ridicule, c'est souvent parce que cette personne n'a pas eu la chance, la possibilité d'éveiller son esprit, de voir l'immensité des découvertes possible hors des chemins déjà tracés.
Ou alors que cette personne a eu cette chance, mais qu'elle ne veut pas explorer ses avenues encore vierges et entreprendre des réflexions parfois troublantes, et où est le mal ? Que puis-je reprocher à cette personne qui a tout simplement peur ? Si elle vit et est heureuse, tant mieux pour elle, je ne suis pas supérieure à cette personne parce que j'ai décidé de penser un peu différement que ce que l'on me propose. J'ai tout simplement pris un autre chemin, qui me convient à moi, à mes convictions. À quoi servirai-il que je les impose aux autres ? Ce serait imposer un chemin déjà tracé, et je ne ferais que la même erreur que bien des gens... Alors je n'ai pas de raison de trouver quelqu'un ridicule à cause de son opinion.


Le ridicule de l'Acte et de l'Être

Vous marchez sur le trottoir et quelqu'un marche en chantant joyeusement très très fort, d'une voix éraillée, nasillarde et très fausse. Premier réflexe ? Sûrement d'ignorer cette personne et de ressentir une certaine gêne... Un certain malaise...
(je ne peux m'en empêcher... Sentiment pénible et irraisonné dont on ne peut se défendre.)
Pourquoi donc (je suis fatiguée de dire tout le temps quelqu'un ou une personne, alors changeons ceci pour Bobbie, nom fictif et hermaphrodite plus joli) Bobbie agit de la sorte ? POurquoi bobbie agit différement ? Cela semble un accès de joie, qui a brisé les barrières de la gêne et du "correct" en société. Pourquoi cette joie, elle me met mal à l'aise, pourquoi je la trouve ridicule ? Parce que bobbie chante faux, chante mal ? Et moi, vous ne m'avez pas entendue chanter. Seul les rossignols auraient le droit de chanter ? Parce que bobbie chante trop fort et m'indispose ? Alors cela ne tient plus du ridicule, mais de la sensibilité auditive. Alors QU'EST CE QUI FAIT QUE BOBBIE EST RIDICULE ? Je pense que c'est le fait que rare sont les gens qui prennent l'habitude de marcher sur le trottoir en chantant. Tout le monde marche sur le trottoir silencieusement, souvent en regardant par terre, dans toute les annonces, films, les gens agissent de la sorte (sauf les enfants et les fous). Tout le monde se tait, être apostrophé tient de la surprise, amène souvent une gène étrange. Les sourires aux passants sont singuliers, souvent mal interprétés en raison de la paranoia ambiante (je n'y échappe pas).
Gambader sur le trottoir ? J'ai tenté l'expérience seule, et je me suis arrêtée par la peur des regards de travers. La peur d'être jugée. La peur du ridicule. Le malaise de ne pas faire comme tout le monde. Comme tout le monde.
Le ridicule, être ridicule, c'est la créativité. C'est de faire quelquechose que les gens n'osent pas, que ce soit moralement innaceptable (se balader tout nu) ou indigne d'estime (être habillé en rose, vert, bleu, jaune fluo avec des leggings (hahaha ! Voyez, j'en ai plein, des préjugés.)) c'est de se dire : Hé basta, je vis, je fais ce que j'ai le goût de faire à l'instant, pourquoi pas, ça ne blesse personne. C'est faire un pied de nez aux conventions, aux règles écrites par les autres.
Je parles du ridicule causé par l'acte voulu, conscient, qui est causé par le gout de la personne. Le ridicule de l'acte plus ou moins inconscient, comme par exemple se jetter dans une flaque de bouette en hurlant de douleur parce que quelqu'un vous a légèrement poussé, revient quand même au fait que ce n'est qu'une facon différente d'avoir une réaction, et si ce n'est pas de la créativité brimée, c'est de l'expression naturelle brimée et méprisée, ce qui est pire, quand on y pense. Encore là, c'est l'entourage qui a décidé que réagir à une poussée ne se fait pas comme ça, donc c'est exagéré, ridicule. (exagéré : qui dépasse la mesure. Et une mesure, c'est dans un cadre bien déterminé, convenu et convenable, décidé à l'avance par des conventions) Combien de gens trouve-on ridicules à cause de leur comportement ? Nous les jugeons sévèrements, et nous nous placons au dessus-d'eux. J'ai un exemple en tête, et je suis présentement en train de me questionner sur mes raisons de trouver cette personne ridicule. Je vois que c'est essentiellement causé par ce que j'ai entendu de cette personne, et j'ai irrémédiablement filtré tout ses actes et paroles dans ce préjugé. Je vois tout ce qu'elle fait à travers des observations et des propos qui ne sont pas les miens. Je vois tout ce qu'elle fait à travers des convenances sur lequelles je ne me suis jamais questionnée. Présentement, à cet instant précis, je regrette. Je vois mon erreur. Je prends l'ascenseur et redescend. Mon orgeuil, mon Opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'une personne a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui vient avec moi.

Je me suis hissée, moi et mon orgueil sur un piédestal, ce piédestal a été fortifié par le ridicule, par le préjugé, qui m'ont fait croire, qui me font croire que je suis supérieure. Le ridicule tue. Il tue la victime première, la vistime visée, il tue ses idées folles, il tue ses envies créatives, il sème la peur, il tue l'homme, il tue l'original, il gangrène la société. Il tue les initiatives, il tue la personnalité. Mais il tue aussi celui qui juge les choses ridicules. Il tue son humilité. Il est partout, il s'infiltre en nous, nous sommes tour à tour victime et coupable. Et tout ça, parce que nous continuons à ne pas VOIR et COMPRENDRE la portée du ridicule, sous toutes ses formes. Pensez à toutes les choses que vous n'avez pas faites par peur du ridicule. Toute ces choses n'on pas vécues, et vous en faites le deuil chaque jour. Elles faisaient partie de vous, de votre âme, mais vous les avez, nous les avons étouffées. Pour quelle récompense ? L'assurance d'être dans le coup, d'être rattaché, d'être pareil aux autres, d'avoir des amis. De ne pas être seul.

Vaut-il mieux être seul et avoir vaincu le ridicule ou être plusieurs et s'étouffer un peu plus chaque jour ?


Le ridicule tue.

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Re: Le ridicule tue
Posté par maskevousonegaze le 04/09/2005 15:40:17
Enorme !!! Monstrueux ! Total respect neela !!!

Si tu me permet de m'etendre sur le proverbe "le ridicul ne tue pas", on peut ainsi l'utiliser comme celui "tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" Et voir ainsi la puissance de nos idées...

Prenons le coté positif tout de meme, d'un certain coté tout ceci vise a nous ramener dans un moule, Nous empecher de trop nous eloigner des autres... l'incongru est certes distrayant (je pensais a Bobbie), mais extrait de toute arriere pensée il est creux. Et suivant son orientation il seraplus ou moins apprecié ou deprecié.

Je crois que l'environement fait tout dans ce domaine..... Qu'il est bon d'etre seul et libre !
(ou bien accompagné par une bande de troubadours !)
Chapeau bas miss !

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Re: Le ridicule tue
Posté par jacqueschirak le 04/09/2005 20:11:50
J'ai pas tout lue! Je commence la philo la semaine prochaine (terminale oblige)! Alors, je lirais ça plus tard! Je reste en vacances pour le moment...

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Re: Le ridicule tue
Posté par fan_de_orlando_bloom le 04/09/2005 21:27:01
Wooooow !!
Epatant cet article, vraiment !
J'y avais jamais vraiment réfléchi, et c'est vrai, tout ce que l'auteur dit là est vrai, ça fait réfléchir !
Chapeau bas ! 10/10 bien mérité !

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Re: Le ridicule tue
Posté par mystique_777 le 04/09/2005 21:40:44
Rousseau a dit :" l'homme est fondamentalement bon, c'est la société qui le corrompt". Mais qui a créé cette société?
A part ça, tres bon article, clair et précis et c'est bien rare, mais aussi merci de ne pas oublier le language des mots en français, ca parait bizarre que je dise ça, mais interroge la nouvelle génération, ils sont illétrés et déteste la bonne littérature, ou tout court la lecture.

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Re: Le ridicule tue
Posté par fan_de_orlando_bloom le 04/09/2005 21:45:04
mystique_777 : beh, pas toute la nouvelle génération ! Je lis beaucoup et j'écris toujours en respectant au maximum la langue française ^^

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Re: Le ridicule tue
Posté par moontu le 05/09/2005 08:41:21
oui mais c'est oublier qqchose: souvent les gens font quelque chose qu'ils disent "original" ou "unique " ce que d'aures qualifierais de ridicule....
mais parfois, c'est vraiment ridicule! ce n'est pas parce que cela sort du commun, que ce sera bien! faut arreter de se dire que parce que c'est original eh bien cela va etre de qualité! s'il exoste des normes, c'est que souvent justement ces normes ont leur bien fondé!

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Re: Le ridicule tue
Posté par white-damon le 05/09/2005 16:32:40
moi je dirais qu'on juge ridiculke ce qu'on ne comprend pas, tout simplement.
faites l'experience, de chanter dans la rue, avec quelqu'un a vos cotés (si le personen est dans le moule, elle se chargera de vous demander d'arreter, et aura une sensation de gene.
j'ai une experience du genre: la mere de ma petite amie est gaga evec son chien. ducoup, quand elle se promenne avec sa mere et son chien, elle se cache, car elle est genée, et qu'elle a peur que les passants la juge aussi, car elel est avec sa mere.
le ridicule c'est juste etre différent des autres.

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Re: Le ridicule tue
Posté par neela le 05/09/2005 19:57:30
Moontu: Je pense que les normes ont été crées pour sécuriser les gens, mais si tu as assez confiance en toi, tu peux les dépasser. C'est vrai que ce que font les gens n'est pas toujours de qualité, mais là n'est pas tellement l'importance je crois. D'après moi c'est primordial de pouvoir exprimer sa créativité sans avoit peur de l'opinion des gens, sinon on arrive jamais à l'accepter et à la développer. Si les normes font que tu est gêné de faire ou de dire ce qui te paraît naturel, c'est que ces normes n'ont pas leur bien fondé justement, elles sont restrictives et contraignantes.

valérie

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Re: Le ridicule tue
Posté par cdizen le 08/09/2005 00:33:32
Le "RIDICULE" se trouve-t-il là ou on croit le rencontrer ? !
D'abord, il faut rappeler que chacun(e),réfléchit, pense, juge en fonction de sa banque de données personnelle(s), des normes qui l'imprègnent, du sur-moi.
Si jamais on reliait un tant soit peu ce mot à un autre tout aussi évocateur : "l'ABSURDE", alors, soudainement, on changerait de dimension.
L'homme absurde ou ridicule ne serait pas l'acteur jouant dans un monde absurde à la Camus mais précisément celui qui ne veut pas se résigner à accepter le principe de réalité.
Qu'il y ait un Dieu créateur ou que tout soit sorti miraculeusement de rien, cela ne change rien à l'affaire dirait Georges Brassens !
Il n'empêche qu'il semblerait qu'il existe des règles, que les molécules n'improvisent pas en toute liberté ! Que ce Dieu hypothétique serait avant tout cohérent
Par exemple, peut-on continuer à dire que l'Homme a été créé à l'image de Dieu quand on sait que son patrimoine génétique diffère de moins de 2 % de celui du chimpanzé -sans paraître et ridicule et insultant- ? Les chrétiens (mâles) qui sont ridiculement privilégiés par les exégètes machistes de la Bible ont-ils conscience
qu'ils identifient leur Dieu à un chimpanzé boosté ? !
S'ils se servent du patrimoine scientifique disponible, ne savent-ils pas que Darwin a montré que la complexification du Monde vivant passait par le renouvellement du matériel, les sélections naturelles,
les mutations, etc. au fil des millions, voire milliards d'années ? (Et non pas en six jours !)
Le refus de la mort, la peur de l'inconnu (inconnue ? !) ne constituent-ils pas un indice on ne peut pas plus significatif ? !
N'avons-nous pas tendance à demeurer sur des acquis du collège, à savoir : le calcul de proportionnalité et la géométrie euclidienne où foisonnent des droites croissantes infinies ? !
La structure cyclique de la vie a-t-elle été assimilée ?
Tout prouve le contraire ! Et les "rationalistes" d'envisager d'accéder à l'immortalité ! Pour quoi faire d'ailleurs ? Pour exploiter le prochain ? Pour instituer l'enfer éternel ? !

Cette attitude ne ressemblerait-elle pas à celle des
adolescent(e)s ?
La construction de la personnalité ne s'effectuerait-elle pas par la méthode des essais et erreurs ?
Pour le moment, la Civilisation judéo-chrétienne de
consommation, faute de repères, ne placerait-elle pas en avant le jeunisme (beauté, performance, etc.) ?
En corollaire, la " vieillesse " (ou dernière phase de la vie) qui devrait être considérée comme la période de l'accomplissement, la plus riche, n'est-elle pas totalement dénaturée, rejetée ou dévaluée ? !
Et ne serait-ce pas ainsi que les matérialistes termineraient invariablement leur trajectoire par ce qui représenterait pour eux l'échec majeur : la mort ! (Au lieu de partir selon le désir dans la "dignité humaine"... !)
Mais les effets de cette interprétation ........ s'arrêteraient-ils là ?
Bien sûr que non !
Leur état d'esprit ne les encouragerait-il pas à foncer "toujours plus" ? A faire confiance en l'avenir ? A croire que le paradis terrestre est au bout du chemin ?
Ne serait-ce pas exactement ce qui se produirait en permanence ?
Prendrait-on le temps de maîtriser les découvertes scientifiques, les avancées technologiques ? ! D'observer le principe de précaution ? ! Les résultats ne seraient-ils pas patents ? !
Et ne commencerait-on pas seulement à mesurer les inconvénients du credo t. p. ? Serait-ce utile de livrer plus de précisions ? !

A noter que le mot "ridicule" est très utilisé pour tout et rien pendant une certaine période de méconnaissance, de présomption, c. à d. quand on croit tout savoir ou posséder les potentialités suffisantes pour acquérir le pouvoir de dominer, ... (voire la nature, la planète, si on est un dieu en devenir ...!).
Pourrait-on se libérer, s'affranchir du cycle de la vie ?
Ne faudrait-il pas que jeunesse se passât ?
L'espèce humaine ne serait-elle pas en pleine crise de
croissance ?
Si Freud n'est pas ridicule (à vous de décider), n'expliquait-il pas que pour devenir adulte, il fallait faire mourir (symboliquement) le "père", c. à d. tout ce qui représente l'autorité imposée, les normes, les assujettissements et dépendances divers ?
Prétendait-il que tous/toutes les humain(e)s âgé(e)s devenaient adultes ?
Si l'Univers n'est pas absurde, ridicule ; symétriquement, contrairement à ce que pensait Albert Camus, n'est-ce pas l'espèce humaine qui est en train d'essayer de se démêler avec ses préjugés de jeunesse ?

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Re: Le ridicule tue
Posté par remy le 02/11/2005 14:18:47
Cdizen, je crois que j'ai enfin compris ton raisonnement, tu dis que le débat n'est pas là ou il doit être et que la question du ridicule rejoint un problème de normes, de jugement et de sens, duquel l'humanité encore jeune n'est pas sorti puisque partant sur de fausses bases.
Finalement tu es sur le même sujet mais à une échelle plus grande.
Sinon, je pense aussi que le ridicule est fonction de la norme ou des préjugés. Par exemples pour les jeunes, marcher avec son calebut à l'air et le fut sur les genoux c'est "trop top quoi", pour moi, ils ont l'air de rien franchement. De même les adeptes de la casquette vissée sur la tête avec les belles soquettes remontées sur le sur le survetement.(RI-DI-CU-LE à souhait).
J'ai pas l'air plus intelligent avec mon jean couvrant et mon slip, et mes chaussettes.
D'autres exemples moins vestimentaires iraient aussi mais pour moi ce sont les plus ridicules, enfin ca ne devrait pas

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Re: Le ridicule tue
Posté par cdizen le 06/11/2005 17:31:19
Bonjour,
Le contexte actuel me permet de présenter concrètement l'ambivalence des notions de ridicule, d'absurde.
La question à la mode qui interpelle légitimement les personnes
non initiées est : pourquoi ces jeunes brûlent-ils les voitures de leurs voisins alors que les leur ou celles de leurs parents, familles,
garées quelques quartiers plus loin, risquent alors aussi de flamber ?



Et les politiciens, journalistes, de faire semblant de ne pas comprendre (on leur souhaite, sinon leurs cas seraient plus
graves, préoccupants !) et de crier au ridicule, absurde, au fou !



Oui, effectivement, si on se réfère à l’activation du néocortex qui analyse et raisonne selon une procédure dite logique (mais variable, en fonction des conditionnements imposés par la culture environnante).
(Il n’y a pas qu’une logique !)

Non si on ne néglige pas les rôles prépondérants des deux autres composantes des hémisphères cérébraux.

A la base, est en action le cerveau dit reptilien qui assure la survie, la reproduction de l’espèce.

Les deux jeunes qui ont tenté de se réfugier dans le transformateur étaient en partie agis par cette force primaire et première.

Une seconde partie est composée par le cerveau des émotions ou limbique ou mammalien. Il est chargé de constituer une banque de données formant la mémoire en enregistrant tous les événements en les
affectant d’un coefficient variable selon l’impression agréable ou désagréable ressentie ; de gérer la recherche du ou des plaisirs tout en modifiant, suite à leurs consommations, les indices qui leur sont attachés.

D’où l’effet de renforcement ou l’inverse.

C’est aussi chez lui que sont emmagasinés les automatismes sociaux,
les conditionnements, tous les trucs qui permettent le pilotage automatique.



Si on prenait conscience que, en particulier, dès que l’insécurité apparaît, les participants ne sont pas ceux que veulent croire les rationalistes, es humanistes, les cartésiens, les binaires, alors ces notions de ridicule, d’absurde, de morale, du sens des mots, etc., se retrouveraient totalement dévaluées, remises en question.

C’est aussi à travers cette problématique que les pires horreurs, cruautés, passages à l’acte insensés, pulsions soudaines et irrépressibles, peuvent être décryptés correctement, objectivement.



Pourquoi ces hypothèses ne sont-elles pas présentées tous azimuts ?

Ce sont celles de la théorie des trois cerveaux de MacLean de 1971 (reprises entre autres par le biologiste et mi-philosophe pendant ses loisirs Henri Laborit). Elles ne semblent pas dépassées mais (en toute logique scientifique) devoir être affinées …

La société de consommation (chapeautée par le système capitaliste)
ne s’épanouit-elle pas sur la frustration, le manque à combler, le plaisir de compensation, sur l’ « avoir » qui devient l’ « avoir toujours plus » et non pas sur l’ « être » ? Expliquer aux client(e)s le mythe de la consommation, révéler l’engrenage qui les conditionne inexorablement, serait-ce une source d’enrichissement ?

Ne serait-ce pas absurde pour eux ? Et pour nous ? ! A chacun(e) de projeter l’avenir !

Bonne continuation.

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