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Neyla Fëanarion |
Ceci est un roman que j'ai entamé =) alors j'attends vos impressions, ce que vous aimez, ce que vous n'avez pas aimé et surtout des conseils pour m'améliorer et corriger ce qui ne va pas, voili voilou ;) |
— Eh bien Nelya, ton histoire m’a fait frissonner, dit Mademoiselle Lei. Elle est très belle. Neyla ne put s’empêcher de sourire. Un sourire qui laissa voir ses dents jaunes. Un sourire qui fut suivit d’un ricanement de la classe. — Cependant, reprit-elle, je ne peux te mettre plus de cinq sur vingt, mon bonhomme. Je suis désolée. Tiang Lei était une jeune institutrice. Ses cheveux noirs de jais étaient longs et fins, ils semblaient fluides comme l’eau. Sa peau métisse faisait ressortir ses yeux perçants comme deux billes noirs au beau milieu de la lumière. Son petit nez droit et fin remuait lorsqu’elle était stressée ou énervée. Melle Lei était chinoise et était dotée d’une douceur incomparable. — Tu as fait un hors sujet, poursuivit-elle. Il fallait faire un exposé sur un sujet libre, d’accord, mais réaliste ! — Où est le problème ? protesta Neyla. Puisque les elfes existent ! La classe éclata de rire. — Et le Père Noël aussi tant que tu y es ! lança un élève. — Et les éléphants roses aussi, ricana un autre. — Eh ! blanche – neige sort de ton délire ! Les moqueries ne cessaient de fusionner dans la classe. Et une insulte par ci ! Et une moquerie par là ! — SILENCE ! hurla l’institutrice. Tout le monde se tut. — Neyla…, dit Tiang de sa voix la plus douce. J’ai remarqué que tu avais une réelle passion pour les elfes, n’est ce pas ? — Oui, répondit l’enfant. — Tu dessines des elfes, tu nous racontes leur histoire… Une telle passion que tu en arrives à croire en leur existence. Mais même si leur univers est merveilleux, tu devrais savoir que… eh bien qu’ils n’existent pas. — Si, ils existent ! trancha Neyla. Je le sais ! Ils vivent tout près de nous, on ne les voit pas, mais je les sens, ils sont là ! — Neyla… — Pourquoi ne croyez vous pas en eux ? Leur monde est bien meilleur que celui-ci ! Eux en plus, ils ont sept vies, si nous, on en avait sept, ma mère serait encore parmi nous ! Neyla sortit de la salle en furie. — Reviens ! cria Tiang Lei. Où vas-tu ? — En Alvheim ! Le garçon s’enfuit de l’école. Il courait de toutes ses forces, droit devant lui. Où allait-il ? Il ne savait pas. Il entendait la voix de Melle Lei derrière lui, elle lui ordonnait de revenir. Il en était hors de question. Sa voix s’estompait petit à petit jusqu’à ce qu’il n’entende plus rien. Il courait mais ne sentait plus ses jambes. Il sentit la sueur lui couler sur le visage. Ou était-ce les larmes ? Il ne savait pas, peut être les deux. Il courait. Son cœur saignait. Il avait mal. Encore un éclat de verre était venu se planter dedans parmi tant d’autres. Il souffrait. Oui, sa peau était particulièrement pâle, et alors ? Était - ce de sa faute ? Était-ce une raison pour l’insulter de “ Blanche - Neige ”, “ cadavre ” ou encore “ mort vivant ” ? Oui, ses cheveux blonds étaient gras et épais, ses dents jaunes, ses yeux bleus, ternes. Oui, il était laid, il le savait, alors pourquoi lui rabâcher sans cesse ? Pourtant il se brossait les dents trois fois par jour mais elles restaient jaunes. Il se lavait les cheveux tous les jours mais ils restaient gras. Il n’y pouvait rien, c’était comme ça et chaque jour il en souffrait. Auparavant sa mère le consolait quand il pleurait, ça lui redonnait courage. Maintenant qu’elle était morte, il était seul au monde. Seul avec son père qui ne l’aimait pas. Depuis combien de temps courait-il ? Il ne savait pas. Longtemps certainement car le soleil commençait déjà à se coucher. La fatigue s’empara soudainement de lui et il s’écroula par terre. Il ne pensait plus. Il sentait la légère brise lui caresser le visage, il entendait les feuilles d’arbres bouger avec le vent et les ailes des oiseaux battre dans l’air. Tout était calme. Les derniers rayons de soleil séchaient ses larmes qui n’arrêtaient pas de couler, mais c’était le seul moyen d’évacuer sa souffrance et sa haine. Il était allongé là, par terre. Il se sentait si bien. Ses paupières étaient lourdes, il ferma les yeux, puis s’endormit. Neyla avait chaud, horriblement chaud. Tout était rouge. L’atmosphère l’étouffait. Il y avait des flammes, beaucoup de flammes, des flammes partout. L’épaisse fumée l’empêchait de respirer. Tout était flou. Il voyait des ombres, des visages, des regards. Il avait peur. Ses vêtements étaient trempés par sa sueur. Il avait l’impression que son corps était en feu, qu’il brûlait. Il sentit quelqu’un s’approcher derrière lui. “ Ne te retourne pas“, lui murmura une voix, la voix de sa conscience. Il ne se retourna point. Il posa sa main sur son ventre. Du sang… du sang coulait entre ses doigts. Du sang… c’était le sien. Et c’était douloureux. Tout devint noir. Il ne voyait plus rien, il n’avait plus mal, il n’avait plus chaud. Il se sentait libre. Il regarda en bas, il ne voyait rien sauf un corps, ensanglanté, au milieu des flammes. C’était le sien. |
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