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Le Voyage de Chihiro |
Les films d'animation japonais fort heureusement commencent à se démocratiser en Occident, et même si c'est encore loin d'être l'avalanche, on peut néanmoins se vanter de pouvoir découvrir sous nos latitudes quelques petites perles et par la même côtoyer des réalisateurs talentueux trop peu connus en dehors des limites du Japon... |
Grâce à son studio d'animation Ghibli Production, MIYAZAKI a le privilège de travailler avec une équipe toujours très soudée qui jusqu'à maintenant a su retranscrire par cellulos interposés toute la magie de son univers et de ses oeuvres originales. Et avec « Sen To Chihiro No Kamikakushi » (« Le voyage de Chihiro »), sorti il y a quelques mois déjà dans les salles françaises (le film ayant rencontré un franc succès, vous pourrez peut-être encore le trouver à l'affiche de grands multiplex de grandes villes), le réalisateur remet une couche de féerie dans nos mornes vies à grands coups d'histoires palpitantes et de personnages magnifiques de sincérité. Petit récapitulatif... Chihiro est une petite fille que son déménagement avec ses parents ennuie plus que tout, et rendrait même malheureuse... Alors que ses géniteurs tentent tant bien que mal de trouver la route menant à leur nouvelle maison, ils s'égarent sur un petit chemin forestier au terme duquel ils vont trouver un tunnel abandonné. Curieux et malgré les réticences de leur petite fille, les parents vont s'y introduire pour découvrir à sa sortie un parc à thèmes désert et sans doute abandonné depuis belle lurette... Tombant sur une échoppe où les victuailles les plus appétissantes sont exposées, les parents ne vont pouvoir s'empêcher de faire un copieux dîner sans demander la permission à personne... Chihiro, quant à elle, préfère ne pas toucher cette nourriture et va flâner quelques dizaines de mètres plus loin... Et alors que la nuit tombe, d'étranges évènements se manifestent... Le parc abandonné se peuple petit à petit d'esprits et de fantômes, et les parents de Chihiro se sont faits transformer en cochons à force d'avoir trop manger cette nourriture sur laquelle ils n'avaient aucun droit... Mais Chihiro n'est pas au bout de ses peines... Mystérieusement coincée en ce lieu onirique, elle va devoir apprendre à s'en sortir seule après l'aide d'un jeune garçon qui semble ne pas tout à fait être comme le reste des habitants de ces terres... Je dois même avouer que j'ai trouvé dans ce film un symbolisme certain... S'agissant, je pense que tout le monde sera d'accord, d'un voyage initiatique pour la petite fille, on peut également en faire une sorte de parallèle avec l'entrée dans la vie active... En effet, pour commencer à s'intégrer à ce nouveau monde, Chihiro devra trouver du travail, se faire des amis, et fatalement des ennemis railleurs... En chaque personnage se trouve une espèce de représentation d'une épreuve de la vie active ou d'un de ses protagonistes à y rencontrer obligatoirement. L'amour, le travail, l'amitié, la complicité, les paradoxes, les affrontements, les bonheurs, les malheurs... Chaque élément du film semble avoir été calculé pour représenter quelque chose de précis, et faire un parallèle entre Chihiro et la femme qu'elle est vouée à devenir. Après ces considérations intimes qui n'auront intéressées personne, passons à la critique même du film. Avant tout, on ne peut parler animation sans parler... d'animation justement. Quelque peu déçu, je dois bien l'avouer, les précédentes productions de Ghibli ayant été bien meilleures à ce niveau-là à mon goût. Même si on est loin d'une série des années 70, « Tonari No Totoro » et « Mononoke Hime » ont bénéficié d'un travail d'animation brut plus poussé. Question scénario, rien à dire, vous l'aurez compris à la lecture des premières phrases. MIYAZAKI s'est creusé la tête pour imaginer un monde bizarre autant qu'enchanteur, et il faut bien avouer que le résultat est bluffant, avec ses personnages attachants et intéressants, et ses lieux magnifiques. D'ailleurs, la technique n'est pas en reste, puisque le travail graphique est tout simplement somptueux. Loin de la peinturlure insupportable des Disney, les couleurs sont tantôt vives, tantôt sombres, mais le résultat est toujours le même : bluffant de réalisme malgré l'aspect onirique général. En définitive, ce film est une perle, que je mettrais sur le podium des oeuvres de MIYAZAKI derrière « Tonari no Totoro » et « Mononoke Hime », plus aboutis à mon avis à tous les niveaux. Mais « Le voyage de Chihiro » reste une très belle production, qui saura ravir autant les grands que les petits. Tendresse, douleurs et courage sont au rendez-vous, avec l'inimitable patte de MIYAZAKI en guise de signature, ce qui, je vous le confirme, est à l'heure actuelle une véritable preuve de luxe cinématographique. On rit, on s'émeut souvent, on sourit, et on ressort de la salle des rêves et des images plein la tête... et que demander de plus après deux heures de vision SE VOULANT féeriques ? Rien d'autre, je vous l'assure. (A noter qu'ayant vu le film en VO comme tout bon fan de Japanime qui se respecte, je n'ai pas pu juger de la qualité de traduction et de doublage en français) |
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