Extrait du site https://www.france-jeunes.net

La colline a des yeux


Le retour de la critique dans les films d'horreur.



Afin de fêter son 25ème anniversaire de mariage, Big Bob Carter (Ted Levine) amène sa femme Ethel (Kathleen Quinlan) voir l'endroit de ses rèves : le désert. La petite famille au grand complet suit le vieux couple. Même Doug Bukowski (Aaron Stanford) suit son beau-père malgrè leurs disputes incessantes.

La famille s'arrête à une petite station service. Là des évènements bizarres mais sans conséquences se produisent. 10 kilomètres plus loin, la famille est victime d'un accident de la route plus ou moins prémédité. Derrière les collines et le sable, le désert abrite des individus bizarres et violents qui ne vont pas tarder à s'attaquer à la famille Carter-Bukowski...

Les remakes sont légions ces dernières années. Entre le "Massacre à la tronçonneuse", "La maison de cire" et "Amytiville", c'est au tour de "La colline a des yeux" de retrouver une seconde jeunesse. Exit Wes Craven à la réalisation qui laisse sa place à Alexandre Aja, le français qui nous donna le film "Haute Tension".


L'histoire n'a pas changé d'un pouce. Une famille qui se retrouve dans le désert accidentellement dans une zone d'essais nucléaire militaire et se retrouve confronté à des sortes de "mutants". Là où le film de Wes Craven se contentait de décrire une simple histoire, Alexandre Aja développe toute une réflexion critique sur le nucléaire et cela se ressent dès le générique. Des images d'explosions nucléaires de toutes les époques nous sont montrées sur une ballade des années 50. Le disque se raye et l'on voit les conséquences du nucléaire sur les hommes : déformations, maladies, etc... Mais cela continue dans le film. La scène où un personnage chante l'hymne américain avec un drapeau à ses côtés est lourde de sens. Comment peut-on faire des essais nucléaire dans une zone habitée sans que personne ne soit au courant ? Pourquoi sur des civils ? Au fond, les américains patriotent deviennent dès lors des moutons que l'on promène allégrement en leur faisant miroiter une certaine vision des choses alors que la vérité est tout autre. L'Amérique en prend un coup...


Esthétiquement parlant le film ressemble au remake de "Massacre à la tronçonneuse" avec le procédé du jeu de lumière. Ici, la lumière joue un rôle important dans les scènes en journée en donnant un aspect ancien à la pellicule comme si celle-ci fut abîmée. Lorsque les personnages rentrent dans une maison, la lumière de l'extérieur est le seul éclairage utilisé et donne ainsi une impression d'horreur permanente. Mais dans les scènes de nuit, l'éclairage se fait uniquement à la lampe torche sans une avalanche de lumière. Une réussite de ce côté-là. Les maquillages et les effets spéciaux sont vraiment excellent, à tel point que l'on peut être dégoûté par ce qu'il se passe à l'écran.

Malheureusement, quand on dit film d'horreur on parle forcément de son code. Ainsi le film pèche par en développant quelques clichés du genre : un héros invincible, des moments de surprises avec une musique adéquate, un frisson final et un happy-end. En ce qui concerne la musique, elle reste parfois discrète pour laisser les bruitages du moment faire office de "frissons naturels" auprès du spectateur.


Les personnages sont peu creusés psychologiquement parlant mais ces derniers retranscrivent à merveille leurs sentiments grâce à des acteurs qui s'impliquent. Aaron Stanford, vu dans "X-men 2" et 3 dans le rôle de Pyro, donne une belle démonstration de son talent. Changeant son physique, l'acteur est plus que crédible dans son rôle. Ted Levine de la série "Monk" fait une apparition sympathique. Les autres personnages sont tout aussi bons en partcipant à l'angoisse permanente du film.



Voila enfin un film d'horreur aux nombreuses qualités mais possédant quelques défauts mineurs qui renoue avec le travail de Roméro, à savoir un long métrage se servant d'une histoire fantasque afin de mener une critique (parfois acide) sur la société. Au milieux de tous ces remakes à la réalisation chancellante que l'on nous assènent, préférez celui-ci qui vous fera réflechir en plus de vous faire sursauter.
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