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Dans l'herbe fraiche et verte était allongées deux petites filles... |
Dans l'herbe fraîchement verte était allongées deux petites filles, à peu près du même âge, Joue contre joue, nez contre nez, le sourire aux lèvres et le rire léger. Dieu que cette image était jolie, imaginez vous les. Une des petites, portait une robe blanche, de fines boucles blondes entoure sa petite bouille ronde, elle a de magnifiques yeux bleus qui rayonnent de bonheur, ses joues sont rosies sous l'effet de la chaleur. Tout en elle évoque la légèreté et le bonheur jusqu'à son prénom, sa peau est blanche, aussi blanche que les dents de l'autre petite fille. L'autre porte une jolie robe colorée dans les tons orangée, une cascade de petites tresses aux élastiques multicolores encadre son visage beaucoup plus fin. Elle a une petite fossette au creux de la joue, que dévoile un sourire coquin. Ses grands yeux noirs pétillent de malice, mais malgré son bonheur, malgré son rire, on sent qu'elle est passé par beaucoup plus d'épreuve que l'autre qu'elle s'en sort grandi et que son envie et sa joie de vivre, n'apaiseront jamais tout à fait les craintes qui sommeillent en elle. Sa peau est noire. De l'une émane une sorte de tranquillité, de douceur, de bonheur du à son enfance choyée, et de l'autre, un savant mélange de rage de vivre, d'orgueil et de fierté qui lui a toujours permis de garder la tête haute malgré les coups. L'une pleure pour un rien, l'autre serre les dents et ne pleure que lorsque que la douleur dépasse les bornes. L'une a passé les premiers mois de sa vie au en France, l'autre au Rwanda. L'une a appris à marcher entre ses deux parents, l'autre a appris à se défendre et a faire ses armes contres la vie, seule dés ses premiers jours. Ces deux fillettes ne se ressemblent pas, mais pourtant elles sont sœurs... Au contact de cette petite sœur du bout du monde, chacune va apprendre des choses, de ses différences va naître une complémentarité : L'une relativisera ses peines et apprendra à partager, l'autre apprendra le bonheur et la joie d'être aimer... Et moi... J'aime tellement ces week-end, les enfants sont tous heureux de se retrouver. Tous ensemble, ils jouent, ils courent, ils dansent, ils chantent, ils crient et ils pleurent, aussi ! Toutes ces choses ils auraient put le faire auparavant, mais quand ils étaient tous ensemble au Rwanda, ils ne pensaient qu'à crier le plus fort, qu'à taper le plus fort, toujours plus fort, parce que c'était en étant le plus qu'ils avaient le plus de chances de s'en sortir, et là ils sont enfin heureux, enfin aimé, enfin insouciant comme devrait l'être chaque enfant de leur âge. J'aime ces week-end parce que l'on rencontre pleins de gens, pleins d'enfants, et qu'une partie de notre vie se rejoint dorénavant grâce au Rwanda. J'aime ces week-end parce que cela me fait relativiser, moi qui ai toujours connu le bonheur, qui ne sait pas ce que sait vraiment un orphelinat, qui se l'imagine, mais en mieux, qui ne connaît pas le manque d'amour ni la loi du plus fort pour survivre, ni la crainte que le rêve se brise, ni la peur d'être abandonné une deuxième fois. Et enfin j'aime ces week-end parce qu'en deux ans tous ces gens, tous ces enfants, grâce à tous ces moments, ces discussions, ces instants magique, et bien en deux ans c'est presque devenu une seconde famille... |
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