| Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Rome |
Dans un pays traditionnellement décentralisé, Rome concentre les critiques, surtout du Nord de l'Italie et en particulier des villes comme Turin et Florence qui furent capitales avant Rome en 1871. |
Au début du XIXème siècle, Rome etait une ville moyenne en pleine crise, dominée par une aristocrtie déboussolée. "Les patriciens de Rome sont assurément les plus fiers et les pauvres de toute l'Italie ; ils sont la plus fidèle image de Rome elle-même : rien ne caractérise plus exactement cette ville de morts que ces spectres vivants d'une gloire déchue, qui errent encore au milieu des ruines", écrivait en 1828 un voyageur anglais. L'italie fraîchement réunifiée (dont la capitale fut Turin, puis Florence) était prête à tout pour avoir Rome : la ville la plus aimée, symbole d'un passé chargé de gloire et située au milieu de la péninsule. Mais Rome (où les chassepots français ont protégé jusqu'en 1870 le pouvoir temporel des papes) est arrivée en retard au rendez-vous de l'unité italienne et le royaume de Savoie dut attendre Sedan pour y envoyer ses troupes. L'unité de l'Italie y fit tomber une pluie d'argent public et la ville s'enrichit et grandit. Dans le même temps, aux yeux du reste de l'Italie, elle devenait symbole de confusion et d'inefficacité. Les problèmes chroniques de la circulation romaine ( il a fallu des décennies pour réaliser une ligne de métro !!! ) illustrent le chaos de la capitale. Mais les polémiques n'ont pas cessé. Les incompréhensions et même les calomnies antiromaines sont devenues plus fréquentes dans les années 80, où l'Italie a connu une augmentation de la pression discale sans que les services publics ne s'améliorent de façon significative. La résultat fut une révolte antifiscale, antibureaucratique et donc anti-Rome, surtout dans le riche Nord (la troisième Italie), où certaines villes inventèrent l'expression "Roma ladrona" (Rome la voleuse, en français), pour qualifier la voracité de la bureaucratie étatique. Si Rome a été capable de digérer cette révolte, c'est que la cité est "fellinienne". fellini décrivit en effet à merveille sa capacité d'adaptation à tous les pouvoirs, qu'ils soient de nature royale ou papale. Aujourd'hui, la même classe politique portée au pouvoir par la révolte fiscale du Nord prend ses aises dans les palais de la capitale. Une fois de plus, Rome a su conquérir et ramener à elle ceux qui croyaient l'avoir conquise. |
| Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
| Tous droits réservés |