Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'internat, punition, ou rigolade ?


J'ai fais ma classe de sixième en internat, perdue entre les montagnes des hauteurs niçoises, pourquoi ne faut il pas voir la pension comme une prison.



Quand je dis à quelqu'un que j'ai fait ma classe de sixième en pension, il me regarde avec effroi et pitié, pourquoi ?
L'idée que se font la plupart des gens de la pension, c'est celle d'il y a une centaine d'années, avec des chambres immenses, contenant cent lits collés les uns aux autres, les réveils à coups de seau d'eau, les méchants surveillant pervers, voire pédophiles, et j'en passe et des meilleures.

Mais non, que diable, c'était une réalité pendant la seconde guerre mondiale, ça a évolué, heureusement.

Bien sûr, pour certains, la pension est une punition, ils y ont été envoyés par des parents démissionnaires, qui n'en pouvaient plus de leur gosse et ont trouvé la solution idéale.

Mais ça reste des cas isolés, mon frère et moi, avons nous-mêmes fait la demande d'y aller. Pour nous, la pension était une version longue de la colonie de vacances.

Imaginez, vous restez toute la journée avec vos potes, vous avez toujours quelqu'un sous la main pour discuter, vous dormez ou passez des nuits blanches avec eux, tout ça sans vos parents.
Dans ma pension, à Saint Sauveur Sur Tinée, près de Nice, nous étions 7 par chambre, trois lits superposés et un simple. C'était vraiment le pied. La surveillante avait sa chambre juste en face de la notre, ce qui était u peu moins le pied, sauf quand elle passait ses soirées avec les troisièmes, à regarder la télé et boire de la bière.

Bien sûr, il y avait extinction des feux, et des lignes à copier si on la fermait pas. Voire même faire la chaise dans le couloir, pour ceux qui n'ont pas été initié, vous devez tenir contre le mur, comme si vous étiez sur une chaise, sauf qu'y'en a pas. Mais il y avait aussi la vente de bonbecs à domicile, le foyer avec la télé, et surtout des surveillants géniaux, qu'on apellait par leur prénoms, et les "grands" qui quand ils ne nous piquaient pas nos places dans les files d'attentes pour aller à la cantine, nous initiaient au roulage de pelles et autres douceurs.

Quelque fois, le soir, on se réunissait, avec des provisions de bouffe, et on passait la nuit à se raconter des histoires d'horreur, mais on a arrêté car on se faisait tellement flipper qu'on en dormait plus de la nuit. De plus, l'une de nous en fit une crise d'épilepsie, et il fallu chercher la surveillante partout, car on se savait pas qu'elle se planquait dans les chambres des troisièmes.

Dans le style, il y avait aussi les expéditions dans le village en pleine nuit, et/ou au cimetière d'en face. Mais ces festivités étaient réservées aux plus grands d'entre nous.

Bref, tout ça pour dire que la pension, ça peut être le pied, l'extase, la jouissance extrême ! Oui, je sais, j'en rajoute, mais c'est pour bien insister !

Sur ce, vivez votre vie, et carpe diem, bande de pêcheurs !
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