Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Les pièges de la mixité scolaire


Faut-il considérer la mixité comme une règle fondamentale de l'ordre scolaire ?



Egalité des sexes : un constat d'échec

L'enquête de Michel Fize part d'un double constat d'échec de la mixité :
- Les garçons travaillent moins bien à l'école que les filles mais ces dernières n'accèdent toujours pas en masse aux filières scientifiques et sont victimes du sexisme inconscient des professeurs.

- La mixité n'a pas mis fin, loin de là, aux violences sexistes voire sexuelles des garçons sur les filles.

Pour Michel Fize, le grand tort de l'Education nationale est de ne pas avoir "pensé" la mixité, d'avoir cru qu'il suffisait de mettre garçons et filles ensemble pour assurer l'égalité des chances.

Alors faut-il pour autant revenir en arrière ? Donner un grand coup de canif à la loi Haby du 11 juillet 1975 qui rend la mixité obligatoire en France ?


Ecoles unisexes aux Etats-Unis, cours de travaux ménagers en Finlande

Les Etats-Unis, premier pays à avoir rendu la mixité obligatoire, ont choisi cette option surtout pour endiguer la violence. Résultat : 400 000 enfants du privé sont concernés par la séparation des sexes et il existe 47 écoles publiques qui la pratiquent.

L'efficacité est-elle prouvée ? Michel Fize reprend une étude anglaise réalisée par D. Spender au début des années 1980 : "Lorsque les garçons sont dans une classe non mixte, ils ont tendance à désigner un garçon comme bouc-emissaire (généralement celui qui présente des signes de moins grande virilité). En revanche dans ces classes, ils se montrent aussi souvent plus studieux et performants".

La Finlande a fait un tout autre choix. Lorsqu'elle a adopté la mixité dans les années 1970, elle a en même temps lutter contre les préjugés avec par exemple l'obligation de suivre pour tous les élèves trois heures de cours hebdomadaires de travaux ménagers.
De même les comportements "machos" sont interdits et sanctionnés.


Les "y'a qu'à"

Michel Fize ne donne pas de solutions miracle dans son livre, seulement des pistes de réflexion. Il les appelle les "y'a qu'à" :

- L'école doit s'ouvrir aux préoccupations que les élèves ont en dehors des heures de cours.
- Mieux adapter les matières enseignées aux exigences de la vie moderne.
- Relier les savoirs à l'actualité.
- En finir avec l'entité "élève", mais s'intéresser à la singularité et à la maturité propre aux enfants, aux adolescents, aux filles et aux garçons.
- Ou encore établir une vraie parité hommes-femmes dans le corps enseignant.

En somme le propos de Michel Fize n'est pas de faire l'apologie des classes unisexes mais de dire que "l'existence d'une crise de la mixité est une chose. Sa remise en cause globale en est une autre". Et que "Ne rien changer serait aussi condamnable que de tout changer".
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