Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Tobey Maguire [Spider Man]


Voici une interview de Tobey Maguire, l'acteur principal de Spider Man !



Combien d'interviews avez-vous donné pour la promotion de «Spider-Man», aux Etats-Unis et dans le monde ?

Une bonne centaine.

Peut-on encore penser quelque chose de sincère du film après un tel parcours du combattant ?

J'ai évidemment tendance à répéter les mêmes choses, mais je ne vais pas dire n'importe quoi sous prétexte qu'il faudrait varier les réponses. Depuis que le film est sorti, le cordon est coupé mais je garde intact le plaisir que j'ai eu à le tourner, à travailler le personnage de Peter PARKER, le long processus de la préparation physique (musculation, arts martiaux, chorégraphie...) et les cinq mois sur le plateau.

Le côté puberté en folie de la mutation du personnage était-il déjà dans le scénario ?

Peter est un type ordinaire, un peu ingrat, maladroit, socialement défavorisé, qui se réveille doté de pouvoirs et d'un physique avantageux. Ce changement le terrifie, le trouble puis le rend complètement euphorique. A quoi peut servir ce surcroît de force sinon à draguer les filles ? Cette structure fondamentale était dans le scénario, mais comme Sam RAIMI a instauré un climat de créativité très ouvert durant le tournage, on ne cessait de changer des détails, de remanier certaines lignes du dialogue, d'accentuer tel effet, d'inverser telle réaction... Il y avait un échange constant, Sam étant sensible comme moi à la fragilité du personnage, à son côté humain, on a tendu vers ça tout le temps.

Pourquoi admirez-vous particulièrement les acteurs des années 70 ?

NICHOLSON, AL PACINO ou De NIRO ne se contentaient pas d'être acteurs dans les films, mais s'investissaient passionnément dans chaque projet, en osmose avec les auteurs.

Cela est-il encore possible à Hollywood ?

C'est moins simple qu'à cette époque, bien entendu, mais il y a des metteurs en scène qui parviennent à imposer leur point de vue artistique dans des cadres commercialement rigides. Michael MANN ou Christopher NOLAN, qui a réalisé ''Memento'' et dont je viens de voir ''Insomnia'', un gros film Warner avec des stars, AL PACINO et Robin WILLIAMS. L'histoire peut ne pas sembler originale, mais le traitement cinématographique de NOLAN l'est. Je n'ai jamais été fan des blockbusters où l'action guide tout, qui ne sont souvent que le recyclage de recyclages eux-mêmes maintes fois recyclés, et où les personnages ne semblent ressentir aucune espèce d'émotion. Si j'ai accepté ''Spider-Man'', c'est en sachant que le personnage était la proie de toutes sortes de conflits intérieurs. Je savais que Sam RAIMI ne se contenterait pas d'un film bourré d'effets spéciaux.

Quels sont vos rapports avec les grands studios ?

Il y a beaucoup d'argent investi et énormément d'argent à gagner. Je ne crois pas être motivé par l'argent ou la célébrité, même si je ne les fuis pas ! Je ne vais pas perdre mon temps ou mon énergie à critiquer le système hollywoodien, j'essaie d'y trouver une petite place où je peux défendre ce en quoi je crois, faire des films dont je puisse être fier. Le reste est sans intérêt. Après ''Wonder Boys'', je n'ai pas tourné pendant un an et demi ; depuis ''Spider-Man'', j'ai lu beaucoup de scripts, mais aucun n'a suscité en moi cette étincelle de passion qui me donne l'envie de m'investir à fond. Cette nécessité rend difficile le choix des nouveaux projets. J'aimerais tourner davantage...

Comment définiriez-vous votre manière de jouer ? Minimaliste ?

Hum... je ne sais pas vraiment. C'est possible mais, dans mon travail, je fais attention à n'utiliser que le nécessaire en rejetant les éléments superflus, je tente d'être le plus honnête possible avec la vérité du personnage au moment de la scène. A la télévision, il y a un type de jeu exagéré qui m'ennuie, mais je ne suis pas contre une certaine dramatisation, comme chez Gary OLDMAN par exemple. Son jeu repose sur une constante intensité, mais j'y crois toujours. Au contraire, Robert DUVAL me paraît être l'exemple de ce jeu minimaliste dont vous parlez.

Etes-vous toujours végétarien ?

Oui, la viande me dégoûte et je ne mange pas de poisson. Si je dois manger un morceau de poulet, je vais bien vérifier d'abord qu'il n'y a pas de veines ou de taches de sang. Si je mords dans un hamburger et que je sens un truc dur, du cartilage, un os, je ne sais quoi, je pense à la vie spirituelle de l'animal mort que je suis en train de manger, aux produits chimiques qu'on lui a donnés et qui passent directement dans mon corps pour devenir une partie de moi, toute cette merde me monte au cerveau en une seule bouchée. La production de masse des boeufs, les poulets en batterie branchés sur des pompes à hormones, sans parler des dégâts provoqués sur l'environnement... Je ne milite pas, mais préfère m'abstenir et manger du tofu, des noisettes ou des légumes.
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