Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Uriah Heep : Spellbinder (live)


Uriah Heep, ce groupe trop longtemps resté dans l'ombre et l'étiquette injuste de "sous Deep Purple". Pour ceux qui ne connaissent pas, voilà la chronique d'un album live récent qui prouve que le groupe n'a rien perdu de son énergie (et avec un bon chanteur par dessus le marché, ça change de Ian Gillan).



Après 25 ans de carrière, Uriah Heep pète encore le feu sur scène et tient à le faire savoir à travers ce live enregistré en Allemagne en 1994. De tous les vieux groupes de hard rock des années 70, Uriah Heep est certainement celui qui dégage le plus de puissance, plusieurs décennies après leurs heures de gloire dans les années 70. Que ce soit Deep Purple, Black Sabbath, Blue Oyster Cult ou Wishbone Ash, aucun n'arrive à la cheville d'Uriah Heep en concert (on parle de ces groupes dans les années 90 et 2000 là).

La plupart des chansons jouées ici sont les vieux classiques d'Uriah Heep, tous écrits par le claviériste Ken Hensley à la grande époque et le "nouveau" line up les interprète à la perfection, ce qui n'était pas le cas du line up précédent avec Peter Goalby (chant) et John Sinclair (claviers) dans les années 80. Bernie Shaw au chant fait honneur à la légende David Byron et les autres musiciens laissent tranparaitre rien que dans leur jeu un plaisir communicatif énorme.

Les nouvelles versions de ces vieux titres sonnent comme de la dynamite et ont été modernisé juste ce qu'il faut, tout en conservant l'esprit des versions originales. Je pense à la performance de Lee Kerslake qui a acquis une puissance de frappe impressionnante à la batterie, mais sans tomber dans le piège de jouer trop carré et professionelle, sans saveur, comme c'est trop souvent le cas pour les batteurs expérimentés qui oublient la fraicheur de leurs débuts. Son jeu conserve sa folie caractéristique des vieilles années comme on s'en rend aisément compte sur les classiques Easy livin', Devils daughter (rarement joué en concert celle-là) et Look at yourself, dans des versions plus rythmées que jamais.

Pas de guitares accordées plus grave pour faire "d'jeuns" à la Judas Priest ou de chanteur à la rue, à peine capable d'assurer un concert normalement comme ces vieillards d'Ozzy Osbourne et Ian Gillan. Un concert avec un vrai bon chanteur, on fait tout de suite la différence ! Aux claviers, Phil Lanzon a définitivement laissé tomber les synthés démodés des années 80, que l'on retrouvait sur le Live à Moscou paru à la fin des années 80. Ses solos de claviers n'atteignent ni la classe ni la technique d'un Jon Lord, mais on ne peut que féliciter le retour du bon vieil orgue Hammond. Toute cette débauche d'énergie peut paraitre "too much" lors des moments plus porgressifs comme Circle Of Hands où on aurait aimé un peu plus de finesse. Mais bon, ils ont la banane et ça va être difficile de les calmer.

Les titres plus récents, au nombre de 2, ne font clairement pas le poids face aux classiques mais bon, c'est normal, ils n'ont pas choisi les meilleurs, loin de là. Déjà avec Bad bad man, j'ai toujours eu du mal avec titre rock à cause des claviers "80's". Words in a distance est également bien rock et sympathique, il sert de test à l'album Sea of light qui n'était pas encore sorti. Mais là encore, Sea of light contient des merveilles et Words in a distance est son extrait le moins intéressant du lot. Spellbinder bénéficie d'une superbe pochette (ce qui ne gâche rien) et la fougue contenue dans ce live devrait sans problème convaincre les jeunots susceptibles d'apprécier Uriah Heep... si ça existe !

Note : 16/20
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