Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Pourquoi la bourse c'est mal, surtout pour tes bourses à toi


un point de vue humoristique mais sérieux qui n'engage que celui qui y croit sur les dérives de la bourse



A l'origine, il n'y avait rien à dire contre la bourse il s'agissait d'un système permettant de mutualiser le risque, ainsi l'investisseur n'assurait plus seul le risque, les actionnaires s'engageaient dans un projet risqué et il était normal qu'il aient un dividende correspondant à la rémunération du risque (je conviens qu'il est normal que les personnes qui prêtent leur argent à un agent qui gère un projet risqué soient mieux rémunérés que ceux qui ne placent leur argent qu'à la banque).
De plus, à l'origine la bourse servait à financer les révolutions industrielles (les industries qui nécessitaient une grande masse de capitaux initiaux) et les travaux que l'Etat se refusait à réaliser (le projet du Tunnel sous la Manche est le dernier projet qui avait cette optique), néanmoins il faut remarquer tout de suite que la présence de la bourse n'est pas une nécessité pour la société, même si elle permet de mobiliser des capitaux, l'Etat peut aussi assurer cette fonction (c'est d'ailleurs ce qui s'est réalisé lors de la révolution industrielle du Japon, l'Etat a lui-même prélevé l'épargne disponible et a investi dans des industries porteuses sous l'égide d'entreprises d'Etat, l'Etat s'est substitué au marché et la privatisation de ces ensembles n'est intervenue que plus tard).
Attendre un rendement plus élevé d'une action plutôt que d'un placement sur un compte bancaire est justifiable, ce qui est dangereux c'est que l'actionnaire n'est pas informé, l'actionnaire ne peut pas s'exprimer lors des assemblées des groupes, il est passif et subit les décisions des membres du conseil d'administration (membre qui au passage appartiennent tous à la même caste, les membres des conseils d'administration des firmes du CAC40 sont tous des patrons de firmes du CAC40), tout comme l'employé qui souscrit un plan épargne action dans son entreprise afin de bénéficier d'une retraite plus importante. Ces agents sont manipulés car, alors que les patrons et hauts dirigeants bénéficient de stock-options (il ne s'agit que d'option, elles ne seront exercées que si celui qui les détient peut en tirer bénéfice c'est-à-dire que le prix du marché est supérieur au prix de l'option) les salariés et actionnaires ont des titres bien réels et si ces derniers s'ils baissent réduisent d'autant la richesse des agents floués (Faut-il plaindre ces petits porteurs floués ? Dans un sens oui car ils sont victimes des choix et des manipulations de ceux qui ont le pouvoir mais en même temps ils s'étaient dits prêts à supporter un risque contre une rémunération plus élevé, il est vrai qu'en matière de risque ils auront été servis).
D'autre part, ces petits porteurs se font flouer une seconde fois par tous les organismes de placement et autres investisseurs financiers, en effet, les fonds de pension et autres organismes ne demandent qu'à rentabiliser leurs portefeuilles (cela implique pas que les firmes doivent être rentables et dégager en dividende [qui rémunérerait alors le risque encouru], les firmes doivent simplement augmenter le cours de leur action [l'action représente en partie la valeur future de la firme, les perspectives de profits ou de pertes] même de manière artificielle en utilisant un système de comptabilité opaque [Messier a inventé le concept de comptabilité créatrice, un concept un peu bancal lorsque l'on veut faire preuve de transparence et de l'on veut faire de l'économie une science plus dure] qui permet de masquer les pertes ou plus subtilement de faire passer les pertes pour des investissements) afin de rémunérer ceux qui leur ont fait confiance (on leur donnera le minimum) et se gaver de toutes leurs plus-values. La bourse n'est pas mauvaise si elle met tous les individus sur un pied d'égalité en fournissant la même information à tous, elle devient dangereuse lorsqu'elle exploite la crédulité des agents ou qu'elle fait preuve d'abus de confiance (plus que l'exploitation de l'homme par l'homme, c'est l'exploitation de l'information des uns sur le manque de connaissance des autres).
Dans une conception plus sociale, les agents dont l'activité principale est de jouer en bourse (jouer d'accord, mais avec l'argent des autres et surtout pas le leur, c'est trop risqué) ne produisent rien, ils ne rendent même pas un service utile et surtout si certains gagnent, il faut bien se dire que : ou d'autres perdent, ou d'autres gagnent moins pour un même service rendu (est-ce justifiable en terme d'équité ? ; rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme).
De plus, lorsqu'un actionnaire investit, aussi petit que soit cet actionnaire, il espère toucher un dividende mais il espère aussi que le cours de l'action augmente, c'est-à-dire qu'elle réalise un profit positif ou que le marché anticipe que cette firme réalisera des profits futurs positifs, hors si la firme réalise un profit positif, cela veut dire que l'on s'écarte de la concurrence pure et parfaite (en concurrence pure et parfaite tous les agents sont équivalents et ont tous la même information, de plus en concurrence pure et parfaite le profit est nul car il ne fait que rémunérer les facteurs de production [apport de l'actionnaire inclus]), en s'écartant de la concurrence pure et parfaite on s'achemine vers une situation où le surplus global de l'économie n'est pas optimal, une catégorie d'agents est favorisée (permets moi de penser de le producteur n'est pas le plus altruiste et qu'il pensera d'abord à son surplus avant de penser à la situation du consommateur, «l'homme est un loup pour l'homme», chacun pense à sa survie avant de penser à celle de l'autre car même si Jésus a dit «Aime ton prochain comme toi-même», c'est un peu du foutage de gueule venant d'un fils unique»).
Plus sérieusement, le problème que pose la bourse est la responsabilité de ses actes, l'actionnaire est souscrivant une action adhère aux principes développés par l'entreprise. Lorsque j'achète une action Nike je dis à Phil Knight : «j'aime bien votre façon d'exploiter les gamins de moins de 14 ans en Thaïlande, surtout continuez du moment que mon dividende reste supérieur au taux d'intérêt proposé par ma banque». Il ne faut pas se voiler la face, la bourse ne finance pas que des investissements éthiques et les dividendes versés ne sont pas toujours (pas souvent) le fruit d'un travail qui aurait été réalisé dans toute les conditions de salubrité et de santé minimales. Ainsi lorsque tu adhères à ce système tu es un complice de ces individus qui exploite d'autres êtres humains, j'ai hâte de voir un travailleur malaisien porter plainte contre un actionnaire pour complicité d'esclavage humain, de meurtre, ou d'homicide involontaire (inconscient au moins jusqu'à maintenant. J'ai déjà du mal à vivre en sachant que d'autres n'ont pas les mêmes chances que moi, alors je pense que j'aurais du mal à vivre en sachant que je suis complice d'un système abjecte.


Alors maintenant camarade lecteur (c'est d'ailleurs sympa ou poli d'avoir lu jusqu'ici), tu vas me dire, c'est bien joli ces conneries mais dans l'hypothèse où la bourse 'ce serait mal' qu'est-ce que tu proposes ?
Ben, là y a un blanc... je vais pas dire qu'il faut tout nationaliser ni que les individus devraient tout mettre en commun et que l'on soit tous à égalité. L'idée du communisme s'était «à chacun selon ses besoins» (on est d'accord pour dire que le capitalisme c'est «à chacun selon ses moyens» cela permet de justifier les inégalités, on s'en fout que des gens ne puissent pas vivre, après tout ce sont des fainéants qui n'ont qu'à trouver un job) cela permet de justifier les inégalités, chacun vit pour assouvir ses besoins (y compris les besoins psychologiques du type «vouloir être habillé mode»), sachant tout le monde n'exprime pas les mêmes besoins ; pour l'instant il n'y a de différence avec le capitalisme, ben ouais y en n'a pas sauf que si chacun agit pour subvenir à ses besoins alors il n'y a plus de raison de procéder à l'accumulation de capital (une accumulation de richesses sur un accumulation de pauvreté, c'est la définition que Marx donnait du capitalisme), on a supprimé cette putain d'épargne (pourtant on a toujours les mêmes capitaux) et il n'y a ainsi plus cette bourse.
Y a encore une autre solution si on accepte pas ce système, le RER passe assez souvent pour se jeter sous l'un d'entre eux, mais là aussi, t'as intérêt à avoir les bourses sévèrement burnées, la vie ne serait-elle qu'une histoire de bourses finalement ? L'essentiel c'est que les bourses ne ballottent pas trop.
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