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Moi, Eléa... (4)


Voici donc la suite, avec quelques jours de retard, d'Eléa...



Que faire ? Cet homme continue de m'obséder, je veux le revoir, mais si je le revois qui sait ce qui arrivera ? Et pourtant... Malgré moi je ne cesse de penser à lui. Mais je ne dois pas, je ne peux pas... Je préfère ne pas y penser pour l'instant... Je vais plutôt continuer à vous raconter ma "vie", ou plutôt ma vie maudite...

Après avoir psalmodier ses paroles, ma mère mourut, comme toutes les autres, et je restai là, hagarde, dans un bain de sang. Je crois que je ne me suis pas rendue compte tout de suite de ce qui s'était passé. Quand je sortis de ma torpeur, tous ces corps exsangues autour de moi me firent paniquer. A ce moment j'ai voulu mourir, et je mourus...

Le problème, c'est que je me suis réveillée... Je m'en souviens encore, j'ai ouvert les yeux et j'étais là, sur une table d'embaumement, nue et seule... Ce que j'en ai conclu plus tard, c'est qu'à part les prêtresses, personne ne connaissait mon identité, et les serviteurs, entrant dans le sanctuaire et voyant le carnage, plus une jeune fille avec les veines ouvertes, ont cru que je faisais partie des victimes.

J'avais donc été amenée ici pour me fair embaumer. Normal, pour une morte... Seulement la malédiction de ma mère avait fonctionnée... J'étais morte, et pourtant vivante, une fille morte vivante. Et j'avais faim... faim de vie... Je me sui levée, et j'ai cherché des vétements. J'ai trouvé ceux qu'ils comptaient me mettre avant de me momifier, une magnifique robe de lin bleue ainsi qu'un châle blanc et je sortis.

Faim... si faim... Heuresement c'était la nuit ! Je marchais au hasard des rues, toujours affamée, lorsque je vis un homme, jeune et assez mignon je dois dire, sortir d'une maison. Lorsqu'il me vit, je l'avais déjà dépassé, et il m'interpella : " excusez- moi beauté, mais il me semble que vous avez besoin de compagnie !" Avec mon plus beau sourire, je me retournai en murmurant " J'ai besoin de bien plus que cela... " Mais à peine m'avait il vu en face que son sourire disparut de son visage pour devenir un rictus de terreur absolue. Avant que je me rende compte de la cause de sa peur, il se mit à balbutier " Mais... Mais... qui êtes vous... Que voulez vous... Laissez moi tranquille !" et sur ces mots, il s'enfuit... Hum hum...

Sans le savoir, cet homme venait de sauver sa peau... Mais il me restait à savoir pourquoi il avait eut peur en voyant mon visage ! C'est alors que je me rappelai des paroles de ma mère... Ainsi les hommes me voyaient avec des yeux ensanglantés de démon... Cela risquait d'être plus difficile que je ne le pensais.
J'étais donc condamnée à toujours regarder le sol ? Charmante perspective... De toutes façons j'avais trop faim, le prochain serait le bon... j'espere...

Celui là n'eut pas la chance du premier. Dès que je le vis, je fermai les yeux, feignant d'^tre aveugle, mais néanmoins prête à séduire...
C'était un homme d'âge mûr qui revenait de chez sa maîtresse, alors une de plus ou une de moins, quelle importance ? Il aurait mieux fait de rester chez sa femme, elle ne l'a jamais revu...
Je m'approchais lentement de lui : " Pardonnez moi, mais je suis seule, et comme je suis aveugle, j'ai un peu peur... " Feignez d'être sans défense, ils accourent tous... Idiots... " Mais bien entendu ma belle, laissez-moi vous faire ce plaisir"
Il avait sans doute une idée derrière la tête, pas de chance, ici c'est moi qui décide... L'homme du désert ne m'a pas violé, c'est pas toi qui va réussir...
Alors qu'il m'emmenait dans une écurie, souriant déjà en songeant à tout ce qu'il allait me faire, je réfléchissais à la meilleure façon de le tuer sans qu'il ameute d'autres personnes.
Il me jeta presque contre un tas de paille et s'assis à coté de moi.
Je me laissais embrasser, bien que cela me répugnait, mais ses mains commencèrent à caresser ma poitrine, à travers ma robe, puis sa main trouva une brèche et elle se fit plus pressante...

Il fallait que cela cesse... Maintenant ! Ma bouche s'approcha alors de son cou, là ou le sang palpite si doucement, puis je l'embrassai... Cela stoppa net ses caresses, car il était alors totalement abandonné dans mes bras... Il eut à peine un sursaut lorsque mes dents percèrent cette peau si fine et si douce, et que le sang bouillonant coulait dans ma gorge...
Je buvais avec délectation, c'était là ma première victime en tant que véritable vampire, je le savourais... Je bus jusqu'à ne plus pouvoir, et je le laissais là, les yeux exorbités, pas encore mort, car j'avais l'impression que je ne devais pas tout boire, et quitta la ville, sur un cheval volé dans l'écurie...


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