Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Différente


Une petite histoire que j'ai écrite pour le concours de la nouvelle au lycée, ayant pour thème la différence. Elle est plutôt triste, mais toutes les informations données sont exactes.



Il y a deux ans de cela, dans un petit village du nord de la France, des enfants peignaient. Debout devant leurs pupitres, ils mélangeaient joyeusement la peinture sous le regard attentif de leur institutrice. Il n'y avait pas de bruit dans la cours de récréation, qui serait pourtant emplie de rires et de cris quelques minutes plus tard, après la sonnerie. Dans un coin, le bac à sable, où les premières sections de maternelles se plaisaient à faire de nombreux châteaux, qui s'écroulaient souvent, parfois écrasés par un voisin moins chanceux qu'eux. Les plus vieux, âgés d'à peu près cinq ans, se précipitaient toujours vers les grandes balançoires et les vélos, situés un peu plus loin.
La cloche retentit soudain, et résonna dans les longs couloirs vides parcourant l'école. Le lourd silence laissa la place au grincement des portes et au crissement des souliers sur le sol.
_ Sophie ! Tu viens faire du vélo ? Appela une fillette de grande section.
_Oui, j'arrive ! Répondit-elle. Une toute petite fille s'interposa.
_Je peux jouer aussi ? Demanda-t-elle. La dénommée Sophie regarda avec attention le visage rond et les yeux bridés remplis d'espoir de la petite Clara. Elle fit une mimique de dégoût et s'éloigna en courant. De grosses larmes coulèrent sur les joues rebondies de la jeune trisomique. Lentement, elle se frotta les yeux. Elle était habituée à ces marques d'antipathie, mais elle éprouvait toujours un pincement au cœur lorsqu'elle voyait les autres enfants s'amuser. Elle ne pouvait les rejoindre, ses membres courts et sa petite taille l'empêchant de faire du vélo et de monter sur les balançoires. En trois ans de maternelle, elle ne s'était fait aucun ami, et était souvent le sujet de moqueries toutes plus cruelles les unes que les autres. Elle se rapprocha du bac à sable, où elle espérait passer le reste de la récréation. Les premières sections de maternelles tournèrent la tête vers elle.
_Eh, regardez ! Voilà la débile ! s'écria une fillette. Clara fit comme si elle n'avait pas entendu la remarque blessante de la petite fille et s'assit dans un coin. Elle ramena un peu de sable vers elle et commença à monter une tour. Un garçon situé devant elle la regarda et se leva brusquement, avant de donner un coup de pied dans la construction de Clara.
_Pourquoi t'as fait ça ? Demanda celle-ci. Le petit la regarda dans les yeux puis lui jeta du sable au visage.
_Dégage ! T'as rien à faire ici. On veut pas de toi, ici c'est chez nous. O. K. ? Tristement la jeune trisomique se redressa et se dirigea vers les bancs.
Un jeune garçon passa derrière elle en courant et la bouscula violemment. Elle fit quelques pas pour se stabiliser, s'arrêta un instant puis tituba avant de tomber lourdement sur le sol, la tête en arrière. Des voix résonnaient dans sa tête et des silhouettes floues dansaient devant ses yeux. Quelques secondes plus tard, elle sombra dans l'inconscience.
* *
*
_Ah ! Tu es enfin réveillée ! constata l'infirmière d'une voix douce. Ta maman sera bientôt là.
_J'ai froid ! déclara la petite fille en frissonnant.
_C'est normal, tu as un peu de fièvre.
_Pourquoi je suis tombée par terre ?
_Quelqu'un t'as poussée, mais je ne suis pas sûre que se soit la seule raison. Ta maman va sûrement t'emmener chez le docteur. Oh ! Je crois que l'on a frappé à la porte. La jeune femme s'éloigna quelques minutes, et revint avec une personne qui semblait nerveuse.
_Clara ! s'écria celle-ci dès qu'elle vit sa fille. Tu vas bien ? Viens on y va. Vous avez ses affaires mademoiselle ? Demanda la jeune mère.
_Oui, répondit l'infirmière en lui tendant un cartable et une veste.
Madame Viale couvrit sa fille et la prit dans ses bras. Elle remercia chaleureusement l'infirmière qui lui répondit par un sourire.
* *
*
_Je crois que c'est votre tour madame.
_Merci beaucoup docteur.
_Alors, qu'est ce qui lui arrive à ma petite Clara ?
_Elle s'est évanouie lors de la récréation, et l'infirmière a constaté une légère fièvre.
_Je vais examiner ça. Le médecin amena la fillette derrière un paravent et la fit asseoir sur la table d'auscultation. Il l'examina avec attention pendant plusieurs minutes, puis retourna à son bureau.
_Il faut qu'on lui fasse des prises de sang pour déterminer les causes exactes de sa faiblesse. Ce n'est peut être dû qu'à un manque de fer. Mais j'ai remarqué aussi de nombreuses taches qui parsèment son corps. Ce n'est pas exclu qu'il s'agisse de commotions dues à sa chute mais il n'est malheureusement pas impossible que se soit des taches de purpura, toutefois je ne peux rien affirmer sans examen plus approfondi.
_Euh... Je ne suis pas sûre de ce que je vais avancer, mais l'apparition de ces taches est bien due à une leucémie, non ?
_En effet, soupira le vieil homme. Il est possible que votre fille soit atteinte d'une leucémie aiguë. C'est une maladie qui se développe surtout chez les enfants de un à cinq ans. Elle frappe tout particulièrement les jeunes atteints d'une trisomie, et peut se caractériser par des pertes de forces, des montées de fièvres et des taches de purpura. Mais rien n'est certain, et il est fort possible que je me sois trompé dans mon examen. Je vais vous faire une ordonnance pour une prise de sang. Allez-y le plus vite possible, et en attendant les résultats, dispensez votre fille d'école, elle a besoin de repos. Il faudra ensuite revenir me voir pour que je prescrive à Clara un myélogramme, si j'ai des doutes, car avec une prise de sang, on ne peut que suspecter une leucémie.
_Qu'est ce qu'un myélogramme ?
_C'est une analyse de la moelle osseuse.
_Bien. Je... je vous amènerai les résultats dès que possible.
_Ne vous inquiétez pas madame, commença le médecin en attrapant la jeune femme par les épaules, vous savez de nos jours, peu de gens meurent de cette maladie. De plus, les gens atteints d'une leucémie aiguë sont très rares Vous n'avez pas à vous inquiéter. De toute façon, je ne suis même pas sûr de ce que j'avance.
_Ce n'est pas juste, Clara n'a rien fait pour mériter ça. Pourquoi ne peut elle pas vivre tranquillement ? Je l'ai inscrite dans une école normale, mais à cause de ses différences, elle se fait rejeter par tout le monde, et voilà que maintenant elle est atteinte d'une grave maladie. Ce n'est pas juste, lâcha-t-elle en pleurant.
_Je sais madame. Mais ne vous inquiétez pas, je vous ai déjà dit que rien n'est prouvé pour le moment. Bon, je crois que votre petite fille s'impatiente. Vous feriez mieux d'y aller, déclara-t-il en montrant la fillette assise par terre, qui regardait, étonnée, sangloter sa mère.
_Bien. Au revoir docteur. Conclut la jeune femme en essuyant ses larmes.
* *
*
Quelques mois plus tard, la petite fille retourna à l'école. Sa mère l'avait couverte d'un chapeau, mais cela ne choqua personne, car la température élevée de cette fin d'été avait donné la même idée à de nombreux parents qui avaient équipé leurs enfants en conséquence. La sonnerie retentit, et la fillette se rendit dans sa classe.
_Clara ! s'exclama l'institutrice lorsque tout le monde fut installé. Cela faisait longtemps que tu n'étais pas venue. Que t'est il arrivé ?
La petite fille rougit et baissa la tête, sans répondre. L'institutrice, quelque peu interloquée par la réaction de la fillette remarqua alors que celle-ci avait oublié de retirer sa casquette.
_Clara, tu veux bien aller poser ton chapeau près de tes chaussures, s'il te plait ?
_Non ! Répondit la petite fille, d'un ton déterminé.
_Comment non ? Va enlever ton chapeau tout de suite.
_Non, je veux pas, s'obstina Clara.
L'institutrice se leva furieuse et enleva la casquette de la tête de la fillette. Celle-ci se cacha immédiatement le haut du crâne avec ses bras et se mit à pleurer. La jeune femme, étonnée, s'agenouilla à côté d'elle.
_Qu'est ce qui t'arrive ? Demanda-t-elle doucement.
_Je veux mon chapeau, pleurnicha-t-elle. Prenant cette réponse pour un caprice d'enfant, l'institutrice refusa catégoriquement, et écarta les mains de la fillette, qui se cachait toujours la tête en pleurant. Un mouvement d'horreur traversa la salle. Quelques élèves se mirent à crier ou à pleurer. Clara, qui sanglotait de plus belle, avait perdu la moitié de ses cheveux lors des nombreuses chimiothérapies qu'elle avait du subir. Ayant refusé de raccourcir ceux restant, elle s'était retrouvée avec de nombreux endroits où l'on pouvait apercevoir son crâne.
_Elle s'est transformée en monstre, s'exclama Paul, terrorisé, apercevant les taches de purpura sur les bras de la fillette. L'institutrice déconcertée par la réaction générale redonna son chapeau à Clara, qui se couvrit précipitamment la tête.
Lors de la récréation, chaque fois que la jeune trisomique tentait de s'approcher de quelqu'un de sa classe, celui s'éloignait en courant et en criant "dégage, je veux pas devenir comme toi". Clara renonça alors à tout contact et se mit à pleurer au milieu de la cour.
_Je suis pas un monstre. Je suis comme vous, sanglota-t-elle.
_Tu mens ! T'es pas comme nous ! clama Sophie. Nous on a tous nos cheveux et on a pas de taches. T'es un monstre.
_Non ! C'est pas vrai ! Je suis normale. Me laissez pas toute seule ! gémit la fillette en serrant ses jambes contre son corps grêle. Mais les enfants ne se rapprochèrent pas, et restèrent tous ensemble de leur côté, jetant de temps en temps en regard inquiet vers la jeune trisomique, qui pleurait au milieu de la cour. Depuis la fenêtre de sa salle, l'institutrice regardait impuissante la scène, dont elle était responsable. En début d'après midi, alors que les enfants allaient entrer en classe, la jeune femme prit une décision. Elle s'approcha de Clara et lui parla à part pendant plusieurs minutes. Elle l'entraîna ensuite vers le tableau devant toute sa classe. La jeune femme prit la parole.
_Les enfants, vous devez tous vous demander ce qui arrive à Clara. Elle va répondre à vos questions, mais d'abord je voudrais vous dire que je ne vous félicite pas pour votre comportement envers elle. Pourquoi agissez-vous de cette manière ? Parce qu'elle est différente de vous ? Clara a un problème de naissance, qui fait qu'elle est plus petite que vous, et que son visage est différent du votre. Ses différences l'empêchent de faire certaines choses. Mais est-ce pour cela que vous devez la rejeter ? Elle a attrapé il n'y a pas longtemps une grave maladie, qui touche le sang.
_Pourquoi t'as presque plus de cheveux ? Demanda un petit garçon.
_C'est mes médicaments qui font ça. Ils marchent bien, mais ils font perdre tous les cheveux.
_Et pourquoi t'as plein de taches ?
_C'est à cause de ma maladie, j'ai pas assez de plaquettes.
_C'est quoi les plaquettes ?
_C'est comme des petites bêtes qui arrêtent le sang de couler.
_C'est comment à l'hôpital ?
_Tout est blanc partout. Je suis toute seule dans une chambre où je peux voir personne, à part derrière une vitre. Parfois il y a un clown qui passe et qui me fais rire à travers la glace. Mais je ne peux pas parler à d'autres enfants, car ils sont dans d'autres chambres. Je suis toute seule, ou avec les infirmières et le médecin. Sur les murs du couloir il y a plein de dessins. Moi aussi j'en ai fait un. Pour manger, il y a une infirmière qui vient avec un plateau, et je peux manger dans mon lit !
_Il est comment le clown ?
_Il a un costume énorme de toutes les couleurs, avec plein de poches, et il trouve jamais ce qu'il cherche. La dernière fois, il voulait me donner une peluche, et il trouvé une boite de gâteaux pour chien ! Il est trop marrant et trop gentil. En plus, il me raconte plein d'histoires, qu'il m'envoie sur un ordinateur qui est à côté de moi. Il y a sa tête à l'écran et il me parle. Mais il peut pas venir très souvent, car il y a plein d'autres enfants.
_T'as un ordinateur pour toi toute seule ?
_Oui ! Comme ça je peux parler avec papa, maman et le clown.
_Il raconte quoi comme histoires ?
_La chèvre de monsieur Seguin, le petit poucet, et plein de légendes et de blagues.
_Nous aussi on peut faire des dessins ?
_Je sais pas. Je demanderais au clown.
_Et tu vas guérir ?
_Je... je sais pas encore. Mais normalement oui.
_On va devenir comme ça si on reste avec toi ?
_Non.
_Tu t'es pas transformée en monstre alors ? Demanda une petite fille.
_Mais non ! Ce n'est pas parce que quelqu'un est différent de vous que c'est un monstre ! Répondit l'institutrice.
_T'as pas un méchant esprit ?
_Mais bien sûr que non ! C'est parce qu'elle a des taches et qu'elle est petite que vous êtes méchants avec elle ?
_Oui ! Répondirent les enfants honteux.
_J'espère que vous allez changer de comportement, conclut l'enseignante. Tous les enfants hochèrent la tête, sauf Sophie.
A la récréation de l'après midi, alors que Clara allait de nouveau s'isoler, quelques petites filles de sa classe s'approchèrent timidement.
_Tu jures qu'on va pas devenir comme toi, hein ?
Clara hocha la tête, et sécha ses larmes lorsqu'elle aperçut tous les autres élèves qui la regardaient comme un animal étrange.
_Alors, tu veux venir jouer avec nous ? On va faire un cache-cache. Et puis après, tu pourras nous raconter des histoires ? Le visage de la jeune trisomique s'éclaira et elle se leva avec un grand sourire.
_D'accord !
* *
*
Mademoiselle,
Je vous prie de bien vouloir excuser ma fille Clara, qui doit retourner à l'hôpital la semaine prochaine, et qui ne pourra donc pas se rendre à l'école pour une durée indéterminée.
Je vous prie de bien vouloir accepter l'expression de mes salutations distinguées.

Madame Viale.


_Les enfants ! J'ai une proposition à vous faire. Comme Clara restera à l'hôpital pour un petit moment, j'ai pensé que ça lui ferait peut être plaisir qu'on lui rende visite de temps en temps. Tout le monde est d'accord ? Demanda l'institutrice. Toutes les mains se levèrent, excepté celle de Sophie, qui n'avait toujours pas accepté la jeune trisomique.
L'institutrice ignora la main restée immobile et distribua un papier pour les parents.
La vie s'organisa donc ainsi pour les élèves de cette classe, qui avaient enfin presque tous accepté les différences de la fillette. Celle-ci était toujours très heureuse de voir collés contre la vitre les visages intrigués de ses amis, qui ne pouvaient pas l'approcher. Ils communiquaient la plupart du temps grâce à l'ordinateur situé à proximité de la chambre. Les enfants emmenaient régulièrement des dessins, et parlaient avec Clara grâce à une Web Cam. La jeune malade leur racontait les histoires de l'animateur, qui lui rendait visite de temps en temps, et eux lui racontaient leurs journées.
Quelques semaines plus tard, Clara retourna enfin à l'école, où elle fut accueillie par de grands sourires. Certains pourtant ne l'approchaient toujours pas, de peur d'être contaminés et de devenir comme elle. Les élèves la pressèrent de question. Ils étaient désireux de savoir si la petite fille avait de nouvelles histoires à raconter, si elle savait quand elle serait guérie, et si le clown avait finalement retrouvé la peluche qu'il lui avait promis. L'institutrice sourit lorsqu'elle aperçut la fillette. Celle-ci s'approcha du portemanteau, et après quelques secondes d'hésitation, elle retira son chapeau, découvrant un crâne dépourvu de tout cheveu. Les joues légèrement rosées, elle alla s'asseoir à sa place, sous les regards étonnés des autres élèves.
* *
*
Il y avait ce jour là une grande agitation à l'hôpital, dans un des couloirs de l'aile réservée aux jeunes.
_On a besoin d'un docteur ! Il y a une urgence ! C'est la petite Clara Viale ! s'exclama une infirmière dans les couloirs. Un homme en blouse blanche sortit en courant d'un bureau et se rendit dans la chambre de la malade. Il en ressortit quelques minutes plus tard, le visage blafard. La mère de la fillette trisomique se précipita vers lui, en pleurs.
_Qu'est ce qui se passe docteur ? Qu'est ce qui lui arrive ? Je vous en prie, répondez moi !
_Evolution spontanée et aiguë.
_Que... Qu'est ce que ça veut dire ? Demanda monsieur Viale, anxieux.
_Qu'elle a maintenant moins de chance de s'en sortir.
_Mais... On m'a dit que peu de personnes meurent de cette maladie !
_En effet, il y en a peu, mais cela peut toujours arriver. Cependant, votre fille est vivante, et rien ne dit qu'elle va mourir.
_Il n'y a aucun moyen de la sauver ?
_Bien sûr que si ! C'est d'ailleurs ce que nous sommes en train d'étudier. On va choisir un nouveau traitement pour Clara. Ne vous inquiétez pas.
_C'est ce que m'a dit le médecin. "Ne vous inquiétez pas madame !"Eh bien j'aurai mieux fait. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'elle n'avait pas forcément une leucémie ! Et vous, vous me dites de ne pas m'inquiéter, qu'elle ne va pas forcément mourir ! Commença la mère de la fillette. Comment voulez vous que je vous croit ! Termina-t-elle, réprimant un sanglot. De grosses larmes coulaient toujours sur les joues de madame Viale tandis qu'elle s'approchait de la chambre de Clara. Elle posa ses mains et colla sa joue contre la vitre qui la séparait de Clara. La fillette, immobile dans son lit était livide. Elle avait les yeux fermés et semblait rêver. La jeune mère regarda, abattue et la vue brouillée par les pleurs, le corps étendu de sa fille. Son mari s'approcha et posa sa main sur son épaule.
_Nous devons y aller.
_Non... Je veux rester près d'elle. Je ne veux pas la perdre !
_Viens, tu sais bien que cela ne sert à rien de s'attarder. On ne peut pas l'approcher. Nous reviendrons demain.
_D'a... d'accord.
* *
*
Deux jours plus tard dans le hall de l'hôpital une femme s'impatientait.
_Je veux accéder à la chambre de ma fille ! La numéro 256 !
_Je suis navrée madame. Il n'y a personne dans cette chambre. Elle est vide depuis ce matin.
_Je suis bien à l'accueil ? On m'a dit de me rendre ici ! On m'a appelée ce matin.
_Ecoutez madame. Je vais demander à quelqu'un de vous accompagner là bas, et vous verrez bien, il n'y a personne. Vous ne vous êtes pas trompée de numéro ?
_Je... Je vais vérifier. Je suis désolée de m'être emportée. Je suis un peu tendue en ce moment. Madame Viale fouilla un instant dans son sac et en sortit un papier.
_Non, je ne me suis pas trompée ! affirma-t-elle. C'est bien la chambre 256.
_Il est possible que nous ayons un problème informatique. Je vais appeler une infirmière. Quelques minutes plus tard, la mère de Clara était devant le médecin responsable de sa fille.
_Je ne comprends pas monsieur. Pourquoi avez-vous changé ma fille de chambre ?
_Madame. Venez dans mon bureau, je dois vous parler. Pendant plusieurs minutes le médecin s'entretint avec madame Viale.
* *
*
Désormais sereine, Clara s'amusait. Son corps avait profondément changé et elle ignorait pourquoi. Fini la petite taille et les membres courts. Elle pouvait dorénavant courir et jouer comme tous les autres enfants. Dans ce jardin luxuriant, elle s'était fait de nombreux amis. Finies les moqueries et les insultes. Elle était cependant intriguée par cet endroit rempli d'animaux et de jeux où de nombreux enfants l'entraînaient tour à tour. Au dessus de sa tête, elle apercevait un ciel sans nuage. De nombreuses arches fleuries parsemaient le parc, et leur parfum embaumait l'air. Partout dans les plantes, elle apercevait des oiseaux, des écureuils, et des lapins, qui s'approchaient sans peur. Elle était arrivée la veille, sans savoir ni comment, ni pourquoi, ni où étaient ses parents mais cela n'avait pas d'importance pour elle, elle était heureuse.
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