Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Carnets de voyage


Un film humain, sensible, respirant l'aventure et la jeunesse, à voir pour s'émerveiller, s'émouvoir, rire, et réfléchir sur notre monde...



"Carnets de voyage" (Diarios de Motocicleta) décrit avec talent le chaotique itinéraire initiatique d'un jeune étudiant en médecine, cultivé, rêveur, poète, sensible, et consumé d'un ardent désir de mordre à pleines dents la véritable essence du monde. Ce garçon débordant de fougue, de compassion et de générosité, Ernesto Guevara (le Che), et son ami Alberto, s'engagent intrépides sur leur vieille bécane, dans le sombre inconnu plein d'alléchantes promesses de la mystérieuse et intriguante terre sud-américaine. Vamos, vamos, semblent-ils crier au nez de la société bourgeoise pantouflarde ! Gonflons nos voiles du puissant souffle du voyage ! Déployons enfin librement nos jeunes et amples ailes et volons, loin, loin, et surtout haut, jusqu'aux confins de ces contrées nouvelles, étrangères... Leur tortueux périple les entraînera au travers d'une multitude d'expériences, folles, cocasses, instructives, et sculptera à jamais leurs personnalités que la vie sans majuscule n'avait jusqu'à présent qu'esquissées. Le malaise social, le fossé insondable entre nantis et démunis, l'exploitation des locaux impuissants, la peur injustifiée que fonde l'ignorance têtue, la misère inqualifiable et implacable, les totalitarismes d'opinions, autant de souffrances, de maux rencontrés au hasard de la route, qui transformeront en profondeur leurs êtres, que le vécu leur rendra inadmissibles, insupportables.


Le film est riche, immensément riche, et par bien des aspects dont en voici quelques bribes.
De l'histoire contée en premier lieu, en grande part biographique, fondée sur des textes de la plume même du Che, de son compagnon Alberto et de divers biographes, et dans laquelle apparaît, comme fondement de la vocation du Che, cette expérience de jeunesse, marquante, capitale, décisive pour ses engagements à venir, ses actions menées avec témérité, ses combats historiques, les causes parfois perdues qu'il défendra âprement.

Accompagnant la narration de la pérégrination du "mythe" (l'admiration du réalisateur transparaissant en filigrane des splendides images de cette oeuvre), l'offre au spectateur d'une vision réaliste et riche d'enseignement de l'Amérique latine, amère, lucide, et hélas toujours d'une cruelle actualité, ces états n'ayant joui, depuis cette déjà triste époque, que d'un semblant dérisoire d'évolution.
Enfin, surtout, une formidable leçon de vie, dont la pertinence se voit chaque jour accréditée. Savoir n'est pas ressentir. Le contact aseptisé avec les dures réalités de notre monde que nous procurent à compte-goutte les média ne pourvoira jamais au vécu, au cotoîment de ces problèmes, seuls a priori valables à la naissance des émotions de rage et de révolte qui incitent à l'action. En ce sens, l'exemple du Che grouille d'optimisme et d'espoir. Suite à sa confrontation à la vie, son constat exhale une âcre amertume, mais il persévèrera et se battra farouchement, conservant sa foi en la possible émergence de ses, peut-être chimériques, mais magnifiques et dignes de combats rêves idylliques d'égalités.
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