Collateral

La nuit commence à tomber sur Los Angeles lorsque Max (Jamie Foxx) chauffeur de taxi charge la jolie Annie Farrell (Jada Pinket Smith), procureur chargé d'un lourd dossier de trafic de drogue, qui lui demande de la déposer au palais de justice. Au cours du trajet tous deux discutent et finalement Max obtient le numéro de téléphone d'Annie. Alors qu'un séduisant homme d'affaire (Tom Cruise) l'interpelle, Max encore tout rêveur manque de rater ce client qu'il rattrape au dernier moment.
Lorsqu'il accepte les six cents dollars que lui propose Vincent qui a besoin d'être conduite à plusieurs rendez-vous pendant quelques heures dans divers quartiers de Los Angeles, Max qui mène une existence bien rangée, ne sait pas encore qu'il va passer une nuit effroyable. Il ne tarde pourtant pas à constater que celui qu'il prenait pur un businessman n'est en fait autre qu'un tueur à gages ayant cinq contrats à honorer avant l'aube. Il est malheureusement trop tard pour faire machine arrière, il et déja happé par une sombre équipée aux conséquences insoupçonnés qui ne le lâchera plus (et qu'il ne voudra peut être plus lacher lui même ne serait-ce que pour la belle Annie)...


Je vous laisse découvrir la suite et vous conseille vivement d'aller voir (avant qu'il ne soit trop tard) ce phénoménal face-à-face entre un tueur cynique, magnifiquement incarné par Tom Cruise (que l'on n'avait jamais eu l'occasion de voir dans le rôle du "méchant" et qui s'en sort a merveille) et le chauffeur de taxi "petitement humain", interprété par Jamie Foxx qui a réussi le defi de ne pas se laisser éclipser par un Tom Cruise froid et implaccable avec ses cheveux argentés, barbe drue, traits saillants et regard tranchant comme une lame.
De plus les scènes sont superbement filmées, nous laissant vaguement ressentir la petitesse des protagonistes et de leur action par rapport au gigantisme environnant mettant ainsi l'accent sur le portrait croisé des deux personnages, l'un se révélant au contact de l'autre, plutôt que sur le caractère "horrible" de la mission de Vincent. Ainsi on se laisse très vite envahir par l'atmosphère oppressante de la vie nocturne de cette ville tentaculaire (par exemple une scène avec deux petits loubards particulièrement bien menée). L'action nous entraine et nous happe jusqu'à ce qu'on ne puisse plus discerner le bien du mal, jusqu'à ce qu l'on s'attache au moindre trait de caractère des deux (trois ? !) personnages principaux, jusqu'à ce que l'on ne soit plus du tout sur de vouloir connaître la fin (peut être un peu prévisible)...



Il s'agit également d'une sorte de voyage initiatique, celui du petit chauffeur de taxi se contentant de son propre discours pour s'évader de la banalité du quotidien qui au coté de ce tueur "cyniquement humain" va se surpasser jusqu'à aller franchir la fragile limite du raisonnable pour survivre mais aussi peut être pour la belle Annie, et enfin pourquoi pas parce qu'il se sent malgré tout proche de ce client peu ordinaire...