Extrait du site https://www.france-jeunes.net

J'ai perdu le goût


J'étouffe. Chaque jour est plus pesant. Mon mal de vivre est là, juste sous mon nez. Pourquoi cet article ? Pour partager, car c'est jusqu'a présent le seul moyen curatif qui m'a été disponible. Peut-être aussi pour ouvrir les yeux de ceux qui les ont fermé.



Au début c'était chouette, je crois.
Au début on s'amuse.

Mes bons moment ont été bons, autant que mes mauvais moments le furent.
Les classes maternelles et primaires. Et ensuite le college et le lycée. Tout ça c'est pareil. On a des bonnes années et des mauvaises.

Et puis c'est de pire en pire, on est la "tete de turc" sur plusieurs années, on souffre sans savoir pourquoi. On voudrait qu'ils comprennent, qu'ils arretent.

Et puis ça passe, enfin on est tranquille, mais toujours on est seul. Cette langoureuse experience n'aura toutefois pas été sans effets.
Car c'est là je situe le départ de mes maux.
Car c'est là que depuis ma coquille j'ai observé, sans jamais rien dire.
A force des prends des coups, cette coquille devient vitale. Mais quelque chose se passe :
On en devient prisonnier. On arrive plus a en sortir. Et puis on se débat plus, on la garde.



J'ai perdu le goût de vivre. Original n'est-ce pas ?
Et c'est dans ce pole pulsionnel que je suis que toute l'ambiguité est faite.
Mon "Sur-Moi" et mon "Ca" reunis.
Moi.
Moi qui vit, ici et maintenant.
Moi, homme mais avant tout Homme.

Je déteste la vie.
Je déteste l'Homme, je hais son orgueil, son égoisme.
Je suis devenu insensible, bien malgré moi.
Une bombe nucléaire serait lancée sur la Chine je m'en moquerais éperdument.
Chirac serait tué par un extremiste, de meme.
Certains appeleront ça de l'égoisme. Je ne suis pas égoiste, c'est simplement que je m'en moque. Appelez ça du "Je-m'en-fout-isme"
Et bien là est le problème, je moque de bien trop de choses.
De beaucoup trop...

J'aurai simplement pu être un égocentrique de plus.
Mais non.
En fait je me deteste encore plus.

D'abord parce que je me noye. Chacune de mes pietres tentatives pour m'en sortir m'ont a chaque fois enfoncé un peu plus. A chaque fois j'allais plus mal. Et a chaque fois j'aurais voulu sauter de la fenetre du troisieme étage de mon bahut pour qu'ils comprennent enfin, tous, que j'en ai marre.

Et ensuite parce que je suis lâche. Je n'ai jamais essayé de mettre fin à mes jours même si j'avoue avoir perçu ça comme une solution. Pourquoi ? Parce que ma mère ne s'est jamais remise de la mort de ma soeur. Ca l'aurait tué.


Lucidité

Je n'ai jamais songé à cette idée auparavant. Mais peut-être qu'après tout je suis simplement trop lucide, et que de ce fait, je vois ce qui se rapproche le plus du "vrai", à savoir de la médiocrité de monde.
Toujours est-il que je ne vois plus que ca.
Et pourtant j'aime des choses, dans ce monde.
Lesquelles ? Ce n'est pas le sujet.
Pourquoi ? Je ne sais pas. Et je ne veux pas savoir.

J'ai cessé de réflechir trop longuement. Oui, mais alors, j'ai bien réfléchis pour écrire tout ça ? Oui, bien sur, mais pas aujourd'hui, pas maintenant. Il y a quelques années. Car cela fait quelques années que chaque an, chaque mois, je me noye un peu plus.

La personne que tout le monde voit est sympa et marrante, des fois. Cette personne joue aux jeux de role, achete des mangas, fait preuve d'un profond respect pour la musique (la vraie), le théatre et tant d'autres choses.

Mais ce n'est pas celui que je suis chez moi, seul, assis sur un bord de lit, la tête dans les mains, laissant échapper une larme sous la houlette de la musique de Yann Tiersen.
Et tout à coup, tout est plus vrai.
Je deviens plus sensible au vivant.
Tout ces objets autour de moi, ce tapis, cet ordinateur, ces jeux videos, ils deviennent ternes et perdent leur sens.
Et tandis que je mets un morceaux de bois dans mon poele à bois, je saisis le moment délectable ou la douce flamme, fébrille, s'agite à dévorer chaque nouveau morceau de bois.
Cette flamme, je voudrais l'admirer, je voudrais la toucher.


Fin

Et quand les choses qui me font exister cesseront d'exister, ce sera mon tour.
La vie qui est en moi n'est pas mienne. Comme chacun de vous, je ne possede pas la vie, c'est elle qui me possede.
Je ne mourrais pas de vieilliesse, je mourrais quand je n'aurais plus de raisons de vivre. A quoi bon vivre 100 ans ?
Et en attendant je vis dans cette melasse avec laquelle j'empoisonne l'une après l'autre chacune des personnes qui se sont trop interessées à moi.
Une de ces personnes est trop loin pour que je lui dise de vive voix tout ce que je voudrais lui dire.
Citons simplement son pseudonyme.
Rikku.
Excuse-moi.
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