Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Lettre ouverte à tous les jeunes...


Ceci est, comme son titre l'indique, une lettre, adressée à tous les "jeunes" et aux visiteurs de ce site en particulier, qui offrent un echantillon des plus interessants du cheptel ciblé...



Je précise avant de commencer, que non, je ne suis pas une vieille anti-jeunes, je ne suis qu'une étudiante en droit, ordinaire, qui a dix-neuf ans et qui n'aime pas les endives.
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Tout a commencé un soir de printemps, durant la soirée du premier tour des élections.

Nous étions trois.

Que je vous dise encore : chez nous, les élections sont, traditionnellement l'occasion d'une soirée fromages-pinard-plateau. Ne me demandez pas. Moi-même, j'ignore les origines de cette singulière coutume.

Il avait donc mon père, vautré dans le canapé, un cognac dans une main, une tartine bien coulante dans l'autre, ma belle-mère, qui se tenait déjà un peu mieux et moi, assise par terre, sans fromage (digne, donc).

Ma belle-mère prenait ça très au sérieux, affolée à la vision du groin haineux de "l'homme de ver" sur toutes les chaînes. Etant américaine, elle planifiait déjà son exil, c'est dire.

Mon père commentait la soirée électorale, avec l'intérêt qu'on porterait à la dissection d'un cafard, bramant avec une certaine auto-satisfaction que "personne (n'avait) voté autant que (lui)", mais que cette année, lassé de voter *contre* un quidam et non pour un candidat, il ne s'était même pas inscrit sur les listes.

Et, ajoutait-il encore, entre deux tartines, "la France bascule à droite".

Moi, partageant son manque d'enthousiasme pour la scène politique française, je commentais l'émission avec un égal manque de complaisance.

Puis vint l'apothéose d'une des soirées télévisuelles les plus faux-cul de l'histoire de l'humanité.

On nous montra des étudiants, "engagés", "révoltés", "pas contents, pas contents!!".

Et là, je n'ai pas pu me retenir, j'ai éclaté, un peu de rire, un peu de rage. J'ai dit, l'écume aux lèvres (pas à cause du vin, je ne bois pas), que c'était pitoyable, que "la moitié de cette bande de rastas-chics pas finis ne s'étaient même pas inscrits."

Ma belle-mère s'insurgea, fustigeant mon cynisme cruel et excessif.

La vague estudiantine se poursuivit.

Les jours suivants, nous les retrouvâmes dans les rues, notamment des lycéens. Là encore, je ne décolerait pas, rappelant à ma belle-mère que MOI j'avais déjà vu l'envers du décor d'une manifestation de lycéens "engagés et pas contents".

Grosso modo, çà donne : "Allez les mecs, venez avec nous à la manif! Si on sèchent tous, y nous mettrons pas de mot d'absence."
Et encore, j'ai tiré mes trois ans de purgatoire dans un établissement réputé, qui s'enorgueillissait de la réussite et de l'intellect de ses jeunes pousses. Bonjour les pousses...

Une fois de plus, ma belle-mère s'opposait violemment à cette analyse "odieuse". Mon père, par contre, qui a vingt ans de plus qu'elle, se laissa séduire par ces remarques venimeuses.


Soyons sérieux les enfants, vous avez alimenté le vingt heures durant une campagne "dont la totale platitude n'était pas sans évoquer les plus belles pages de Philippe Sollers." pour citer le regretté Desproges (qui n'aimait ni la politique, ni les étudiants engagés)

Mais personne ne vous a pris au sérieux. d'ailleurs, Leslie et ses compères ont rapidement corrigé l'image désastreuse que vous aviez failli donner de la jeunesse. Intelligents, engagés, éveillés? Pfouh! Heureusement que non!

Vous devez vous demander où je veux en venir?

A ceci : Rassurez-vous les moins de 25 ans! Vous ne devez ni vous inquiéter ni vous étonner du fait que personne ne vous prenne au sérieux, que tous enterrent vos coup d'éclats en deux coups de pelle!

C'est normal, il suffit de passer 10 minutes sur un chat pour se convaincre que la jeunesse ne mérite rien de mieux.

Honnêtement, comment voulez-vous qu'on vous croie sincères (l'êtes-vous??) dans vos élans politiques et pédestres, quand on voit le niveau "habituel" (c'est-à-dire hors révoltes électorales).
Qu'il est beau, votre univers de "SMS", de "boudins", de "Knons", de "pusso" et d' "asv"(s).
Si je n'étais pas si occupée à essayer de ne pas devenir quelqu'un comme ça, je vous jure que j'adorerais!


Alors le voilà mon coup de gueule, à vous tous qui nous discréditez aux yeux des "grands".

Sortent la tête de votre slip, apprenez à parler français (c'est urgent!), tentez d'afficher un minimum de respect pour autrui, et peut-être qu'alors, vos "prises de conscience" seront moins pitoyables et vos manifestations moins anecdotiques.


Mes respects.
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