Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Je vois et je fuis...


Voici un texte que j'ai écrit. C'est ma première histoire, en fait la première que je publie. Elle ne relate pas un fait précis de ma vie à moi. Simplement que j'étais inspiré à écrire cette histoire...



J'ai vu le ciel s'ouvrir et se fermer. Une fois, dix fois, mille fois peut-être. Je ne sais plus. J'ai vu tant de choses. La pluie, le beau temps. Les étoiles, les nuages. J'ai vu tout ce que j'avais à voir. J'ai vu plus que personne au monde n'a jamais vu. J'ai vu l'amour, j'ai vu la peur. J'ai vécu l'amour et la peur. Le désarroi en amour, la peur en amour, le bonheur en amour, la fin de l'amour. J'ai vu. J'ai vu l'Afrique, l'Europe, l'Océanie et l'Asie. J'ai vu et je veux tout voir. Je veux te voir, je veux t'avoir. Il y a déjà si longtemps que je te regarde de loin. De trop loin et de si près à la fois. Je te vois, mais je ne te vois plus. Je suis là, et je n'y suis plus. Je fuis. Je fuis comme je l'ai toujours fait, comme je le ferais toujours. Je fuis pour voir le monde et pour ne plus te voir toi. Je fuis pour voir le sentiment de la découverte et pour fuir le sentiment de l'amour. Je fuis tes yeux qui croisent trop souvent les miens. Je fuis ses yeux à elle. Ceux que tu vois, mais que je ne vois pas. Je fuis tes yeux que j'ai trop souvent vu. Je fuis ce lien qui nous unit. Je le vois. Je le vois comme j'ai vu le regard de tant d'enfants. Je le regarde comme j'ai regardé tant de fois la souffrance. J'ai fuis pour aider. Pour voir la pauvreté, pour aider les démunis, pour fuir ma pauvreté. Pour voir la pauvreté de mon cœur ou pour la fuir ? Pour voir que tu n'es plus là où pour le voir et ensuite retourner vers toi ? Je fuis pour voir que tu me manques. Je fuis pour tomber en amour. De quelqu'un d'autre ou à nouveau de toi ? Je me laisse aller à toutes sortes d'histoires. Pour voir ou pour vivre ? Pour te fuir ou pour t'avoir ? J'ai trop souvent vu et fui. J'ai vu cet amour qui nous unissait, j'ai eu peur, j'ai fui. Loin, dans le monde. Pour me dire que j'ai tout vu, mais il me reste quelque chose à voir encore. Moi. Toi. Nous. Cet amour que je fuis, que je redoute, que je crains, que je veux. Je le veux, mais je veux le monde aussi. J'ai besoin de voir. De parcourir les regards comme on parcourt le temps. De calculer chaque seconde, de la voir avancer, de m'ennuyer de toi. De voir le soleil se lever, se coucher, s'ouvrir, se fermer, à un, à dix et à mille endroits peut-être. Me dire que je fuis le même soleil qui se lève près de toi chaque matin. Près de toi, et près d'elle. Je fuis ce que j'ai été. Ce que j'ai peur de ne plus être. Celle que je suis devenue. Celle que je regarde d'une vue extérieure. Je fuis ce que je pourrais devenir. Ne rien comprendre. Être celle qui clame haut et fort qu'elle hait le monde et être en même temps celle qui ne fait rien. Je fuis toutes ces peurs qui sont là derrière moi. Je te fui toi. Je fuis ton amour, je la fui elle. Je fuis celle qu'elle est que je ne suis pas. Je fuis cette attirance, je vois cette attirance. Je la vois dans tes yeux, dans mes rêves, dans chaque soleil qui se lève. Je fuis les étoiles, mais elles me rattrapent toujours. Elles me hantent dans chaque endroit où tu n'es pas. Dans chaque lit ou tu n'es pas près de moi. Dans chaque nuit ou je te fui de loin, ou je fuis tout par la distance. Distance que j'aime. Distance que je vois. Je vois tout mais n'agit que très peu. J'ai vu tout ce que j'avais à voir. J'ai vu l'amour, vécu l'amour, pleurer l'amour, mais jamais le tien. Et je ne le vivrais jamais parce que je fuis. Je vois et je fuis, mais je n'agis que très peu. Trop peu, jamais assez. J'aurais fait de grandes choses si je n'avais pas fui. Si j'avais vu que tu ne voulais pas me voir fuir. Je ne serais pas revenue près de toi, loin de toi puisqu'elle avait pris cette place. Je l'ai vu, et j'ai fui. J'ai fui le plus loin que je n'aie jamais été, loin de toi. J'avais toujours vécu si près de toi malgré la distance. Je t'avais toujours vu comme mon repère, comme mon guide, comme mon étoile. Depuis déjà tant de temps, de matins, de soirs et d'années. J'avais tout vu à tes cotés, sauf la distance. J'ai fui, comme je l'ai toujours fait. Comme je le ferais toujours. Mais si je n'avais pas fui, c'est moi qui serais loin de cette distance. Qui fuirais le monde pour me retrouver près de toi. Je n'aurais pas besoin de tout voir pour combler ce vide en moi. J'aurais tout vu en te voyant toi. Tu m'as vu, tu ne m'as pas fui. Je t'ai vu, je t'ai fui. Tu m'as aimé, tu me l'as dis. Je t'ai aimé, je t'ai fui. Je le ferais toujours. J'ai vu le ciel s'ouvrir et se fermer. Une fois, dix fois, mille fois peut-être. Je ne sais plus, mais jamais je ne verrais le soleil se lever près de toi.
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