Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Hope. Projection.


J'ai essayé d'immaginer ma vie dans dix ans. Essayez, vous aussi.



Celui qui dira de ce que j'écris est une condamnation a mort de quoi que ce soit ment. Car la mort est ma pire ennemie. Pour un esprit équilibré, la mort n'est qu'une grande aventure de plus. Je crois que ne pas avoir peur de la mort défie les valeurs de la nature humaine, mais passons, car la n'est pas le sujet.

Je voudrais m'imaginer dans dix ans. J'ai besoin pour faire fleurir mon imagination d'une feuille de papier et d'un crayon comme un chasseur a besoin pour répandre le sang d'un fusil et de cartouches. J'aimerai me voir vivant toujours dans un espoir. Dans un espoir jeune. Un espoir différent de celui que j'éprouve aujourd'hui bien heureusement. Je ne décrypte pas ici les mysticismes révélateurs qu'un boule de cristal m'a envoyé. Je ne fait qu'analyser ce que mon imagination prend pour mon futur. Je me vois acteur, réalisateur peut être glorieux. Peut-Être pas sans doute. Mais le bonheur n'est-il pas de croire a ce que l'on sait impossible. Moi je crois en une chose qui se révélera être un fait parce que cette chose est impossible a cause d'une injustice. C'est cette injustice que je vais combattre. Tout une vie pour lancer une pierre sur un mur. Peut-Être serais-je marié, avec deux maisons, l'une a Los Angeles, l'autre a Paris. Parce qu'il ne me semble pas nécessaire de vivre dans la ville qui m'a vu grandir, de peur qu'elle ne révèle tout mes secrets. Une ville qui ne m'attire que peu a cause de la dite proximité de systèmes adéquats a ceux que j'entends utiliser pour ma vie professionnelle.
Est-ce normal qu'a mon age on songe plus a son futur métier qu'a sa future vie privé. Est-ce normal que la vie d'un adolescent éblouit par son rêve soit monopolisée par la réalisation.
Oui et non. Il est important de penser a son futur.
Je m'imagine ami avec Jules Sitruk, ce qui en fait une simple image pour moi. Retournant quelques week-ends par ans autour d'un feu, et chantant les chansons que j'aurais jadis composé. Aussi montrant a mon épouse, que je vois excentrique, les pages d'un album photo antique qui aurait été commencé des mon enfance, et qui aurait été achevé le soir même de notre retour de tour du monde en bateau a la voile. Tour du monde pour découvrir ce qui nous attend. S'arrêtant entre autres au Tibet, au Zaïre, aux Bermudes, a New York, Los Angeles, en Alaska, en Chine, Japon, Iles Kerguelen, Madagascar, Sechelles. Se souvenant des petits emplois qui nous maintenaient en vie. Se souvenant aussi a quel point la pauvreté nous touchait, comme nous essayons de ne pas nous attacher a ce qui nous accueillait. Raconter les innombrables anecdotes de ce mythique voyage d'une vie. Sortir le livre de bord, les photos de classes, le livre que j'aurait écrit, sortant de cartons poussiéreux deux de mes CDS préférés : Toxicity de system of a down, et Blankass. Je crois que je conserverais ce mode de vie a plusieurs facettes qui me maintien en constante curiosité. Je sortirais donc le carton un dimanche soir et exposerai les débuts d'une vie qui j'espère, auront été fabuleux. Vivant aussi chaque jour en respectant les enseignements que j'aurais appris lorsque je serais allé un an en Hermitage dans les profondeurs des landes celtiques, en Irlande.
J'ai des projets. Je m'efforce donc d'imaginer mon futur comme si ceux-ci se seront réalisés.
Et je regarderais les visages des spectateurs de mon premier film avec étonnement. Ne comprenant pas pourquoi ils ne pleuraient pas. Et je me rendrais compte que ce qui aurait été formidable pour moi serait banal aux yeux des autres. Et c'aurait été ma pire erreur que de croire que je pouvais faire partager des sentiments si personnels. J'en pleurerais.
Je ne serais plus fan de personne. J'en aurait eu marre d'être groupie. Cela a un coté amusant. Moi j'aime, en ce moment. Cependant il y aura au moins une seule chose pour laquelle je vouerais une admiration éternelle, c'est l'ouvrage qui a labouré les méninges des milliards de personnes qui l'ont lu, je veux parler du Petit Prince, de st Exupéri.
Je me souviendrais aussi d'un autre livre, La stratégie Ender. Je repenserais avec effroi a l'ampleur des changements que ce livre a provoqué en moi.
J'irais sans doute a l'enterrement de l'auteur. Orson Scott Card. Mais je vivrais heureux, sans me reposer sur des souvenirs fragiles, car vécus.
Et je lirais pour la première fois depuis dix ans, la lettre que je m'étais écrite a moi-même, parlant de touts ce a quoi j'aurais pensé. J'y déposerais, les yeux embués de larmes, une autre touche a cette lettre.
Je vieillirais heureux. J'aurais pleins de petits-enfants et je serais souvent invité dans des talk-shows télévisés. Et je mourrais paisiblement, discrètement. Ma mort sera une fête. La fête de la libération pour un corps, d'un esprit qui lui aurait fait bouger de façon hyperactive pendant tant d'années. Et je verrais le grand tunnel. Je poserais ma canne a un tournant et je courrais.
Le dernier livre que je lirais sera Ender.
Chaque personnes qui me regrettera lira alors, selon mes conseils, le livre Au revoir, Blaireau. Qui sera ci-joint. J'aurais appris bien tard moi-même a supporter la mort.
Et tout ceux qui l'auront lu, jetterons une page de ce livre sur mon cercueil qui s'en ira vers sa disparition.
Mon futur proche n'est en rien enviable.
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