Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Piers Faccini


Tous les ans, Les Inrocks organisent les Chroniques Lycéennes; douze CD sont mis à disposition des élèves dans les lycées participants, qui doivent les retourner dans tous les sens et dire ce qu'ils en pensent. Les meilleures chroniques (ou du moins les chroniques sélectionnées, parole de frustrée :P) sont publiées dans un numéro spécial, et voici Piers Faccini :)



Piers Faccini dit de lui même qu'il était "un peintre qui chantait", et qu'il est maintenant un "chanteur qui peint".
J'écoutais le CD contenant les 12 albums à critiquer, les chansons dans le désordre : suffle. La première de Piers Faccini que j'ai entendue, c'était "catch a flame", et bon, si je n'avais pas peur de paraître usée, je dirais que ce fut le coup de foudre, mais un coup de foudre un peu étrange (un peu malsain ?). Comme à peu près tout dans cet album, "catch a flame" paraît simple dans son premier abord, guitare voix. Si on écoute les paroles, "dream a dream, fight no fight", ça n'est pas très poussé non plus. Et pourtant, pour peu qu'on se laisse un brin aller, même sans fermer les yeux, la mélodie nous rattrape, nous retient, plus dense. Quand c'est fini, on est surpris, on ne sait pas trop ce qui s'est passé, on a envie de recommencer : instant fatal ! J'ai réécouté. J'ai écouté les autres. J'écoute encore. "Leave no trace" ; mon œil ! J'ai encore un peu mal au ventre...


Piers Faccini dit de lui même qu'il était "un peintre qui chantait", et qu'il est maintenant un "chanteur qui peint".
Peut-être fait-il la distinction, pourtant ses chansons avancent par petites touches, elles ne sont pas hésitantes, mais appliquées, sa voix porte leur couleur, comme un pinceau sur la toile. Il est probable que s'il avait été autre chose plutôt que peintre, j'aurai trouvé de même matière à comparaison. C'est trop tentant. Pourtant, cela ne m'a pas étonnée lorsque j'ai appris cette autre activité, c'était un peu comme si je m'y attendais ; peut-être est-ce juste à cause de ces photos qui font sa pochette (et qui jouent sur la perspective et la lumière), ou peut-être est-ce parce que ses chansons avancent vraiment à la manière du pinceau sur une toile... ?
Enfin, tout cela pour dire que cet album porte mal son nom, qu'il chamboule et ne laisse pas indemne. Qu'il est beau, et un peu dangereux. Qu'on s'y perd, un peu comme un regard sur une étendue trop vaste, ou au contraire sur un point trop petit ; ça donne flou comme sur la jaquette. Voyez, mais ne regardez pas, entendez mais n'écoutez pas ; voici Piers Faccini.
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