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Si Cendrillon avait chaussé du 41...


Si Cendrillon avait chaussé du 41...



Perrault ? Hum hum... Encore un qui ne s'est pas foulé ! Est-ce qu'il a au moins imaginé que Cendrillon aurait pu chausser du 41 (comme moi !) ?? Encore une porte qui se ferme à mon nez... Je ne pourrais jamais être Cendrillon, merci mes pieds ! Pourtant, c'est promis, j'aide (parfois) chez moi (à la limite de l'exploitation, si si je vous assure !!).

Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vu. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple, et qu'on reconnaissait de loin grâce à ses pieds énormes...
Les noces ne furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur et chargea Cendrillon des plus viles occupations de la maison.
Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu'il y invita toutes les personnes de qualité : Nos deux demoiselles et leur mère (les plus perspicaces d'entre vous auront compris que je parle de la belle-mère et de ses filles) en furent aussi invitées, car elles faisaient grande figure dans le pays.
Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes : on ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien.


Enfin l'heureux jour arriva, on partit, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine Mme La Fée, qui la vit toute en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait.
Après avoir écouté sa filleule, elle la vêtit d'une robe splendide, la para des plus beaux bijoux du pays, et lui trouva un attelage digne de princesse, un carrosse (comme quoi les signes prémonitoires ne manquent apparemment pas !).
Avant que Cendrillon ne parte, Mme La Fée prit la précaution de lui recommander de quitter le bal avant minuit, heure à laquelle tout redeviendrait comme avant.
La jeune demoiselle ne s'ennuya point de la soirée, s'amusant de la cour que lui faisait le prince, à tel point qu'elle oublia les avertissements de sa marraine, de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit, lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures : elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper; elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre, que le prince ramassa bien soigneusement.

Cendrillon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissée tomber.
Quand ses deux sœurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties. Elles lui dirent que oui, et qu'elles avaient vu la plus belle princesse qu'on eut jamais vu mais que celle-ci s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses pantoufles de verre géantes, la plus jolie du monde, que le fils du roi avait ramassée.
Elles dirent vrai, car peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle.


Malheureusement, tout ne peut pas toujours être parfait...
Toutes les princesses, toutes les duchesses, et toute la cour, se prépara à l'essayage, mais inutilement. Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle fut surpris de constater qu'elle alla à la première qui l'essaya. En effet quoi de plus facile, la pantoufle était en pointure 41 !
On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était : ce dernier, prince mais peu futé, dit qu'il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après il l'épousa. Ils vécurent heureux, mais n'eurent pas d'enfants (en plus d'être une impostrice (imposteuse ??) la nouvelle reine était stérile).

Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, mais qui avait de grands pieds, fut condamnée à passer le restant de ses jours à servir ses deux ignobles sœurs et son affreuse belle-mère. Ainsi va la vie Cendri !
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