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V pour Vendetta


Après un an d'attente, les frères Wachowski dévoile leur deuxième bijou après "Matrix". Liberté ! Toujours !



21ème siècle, Londres. Cette dernière est devenue un espace clos régie par un régime totalitaire dirigé par le glacial Adam Sutler (John Hurt). La répression fait rage, les médias sont entièrement contrôlés et servent de support de propagande, un couvre-feu est installé, les milices rôdent dans les rues, les libertés sont bridées. Son meilleur atout ? La peur qu'il inspire et lui permet de ne pas générer d'opposants.

C'est dans ce climat qu'un homme masqué nommé sobrement V décide de réveiller le peuple assoupit par tant de rigeur en commettant bon nombre d'actes terroriste. Il voue sa vie pour son but. Mais un jour, il rencontre la belle Evey Hammond (Nathalie Portman) qu'il sauve de justesse des mains d'une milice. V va tenter de révèler en elle son côté rebelle mais la jeune femme n'aspire en aucun cas à cela et préfère ne pas avoir de contact avec celui-ci...


Après le scénario incroyable de leur "Matrix" que nous livra les deux frères Wachowski, les compères reviennent avec une adaptation d'une bande dessinée signée Alan Moore (ou plus particulièrement David Lloyd, le dessinateur). La réalisation fut donné à un débutant du nom de James McTeigue, 1er assistant sur la trilogie "Matrix" et sur "Star Wars II : l'attaque des clones".

Passons au film en lui-même. Nous avons affaire à un film d'action, c'est un fait. Or laisser tomber ce dernier en raison de l'étiquette que l'on lui donne serait une erreur. En effet, la réflexion prend le pas sur l'action à tel point que l'on se retrouve avec une seule scène d'action sur une durée de près de deux heures. Le véritable enjeu du film se trouve dans son histoire et plus particulièrement du thème qu'il aborde : le soulèvement d'un peuple face à un pouvoir strict. Les références aux régimes totalitaires anciens que nous connaissons sont nombreuses, et plus particulièrement sur celui des nazis. Nous retrouvons des expériences scientifiques faîtes sur des prisonniers qui les mènent à la mort, les corps étant empilés comme de vulgaires sacs de viande. La similitude va plus loin en présentant un dictateur ressemblant assez à Hitler, poussant même le bouchon en s'appelant Adam Sulter proche du nom du dictateur nazi. Par ailleurs, tous ce qui fait la spécificité d'un régime totalitaire est présent : propagande, couvre-feu, rigeur... On a vraiment mal pour la population.
Parlons à présent du thème du soulèvement. Nous avons un régime totalitaire ignoble. Face à lui se tient V, symbole de la pensée que tout un peuple dévoile tout bas et n'ose révéler tout haut. Mais pour combattre le gouvernement, V utilise des moyens parfois peu orthodoxes et qui pourrait ressembler à ceux utilisé par son ennemi : propagande, destructions d'édifices... Il ressemble à un terroriste mais en se contituant une armée à son efigie, on a l'impression de troquer un régime pour un autre. La position du personnage devient alors ambigue. Il propose d'annihiler le régime par le chaos, seule méthode pour retrouver la liberté. Par ailleurs, le message anarchiste du film est brouillon face à un "Fight club" et aurait mérité d'être affiné. Le film passe alors du brûlot attendu à un film distillant un message gentilet sous forme de divertissement. De ce côté là, "V pour Vendetta" déçoit.

Même si la réflexion prend le pas sur la réflexion, l'on retrouve une seule scène d'action magnifiquement filmée en ralenti style "Matrix". Côté réalisation, "V pour Vendetta" assure. Visuellement travaillé avec une alternance entre des décors sombres pour retranscrire la noirceur dans laquelle le pays est tombée et profusion de lumière pour marquer une révolution. La musique est également soignée avec un morceau des "Rolling Stones", des slows magnifiques comme "Cry me a river" ou même "l'ouverture de1812" de Tchaikovski. Les deux se combinent pour donner un travail léché. Voir un bâtiment exploser et donne lieu un feux d'artifice, le tout sur du Tchaikovski ! Orgasmique !


Les acteurs sont également bons. Malgrè le port de son masque, Hugo Weaving donne une personnalité propre au personnage de V. Ce dernier se montre comme un personnage ambigu voulant rétablir la justice avec des moyens peu conventionnels. Par aileurs, il donne à quelques moments une touche d'humour ironique et parfois un comique de situation qui le montre à certains moments immature. Mais son aspect dandy anglais avec son maintient rigide et son côté d'homme lettré apporte une touche de culture et de subtilité à un personnage qui n'en manque pas. Le bougre va jusqu'au point de porter un masque de la "Comedia delArte" affichant un sourire à la fois ironique et effrayant. V est un super-héro n'ayant aucun pouvoir mais cherchant à atteindre le but qu'il s'est fixé dans la vie. Quant à Nathalie Portman, elle donne une démonstration de son talent à travers une jeune femme cherchant à rester anonyme mais étant impliquée contre son grè dans la révolution en marche. Les autres acteurs donnent un jeu interessant et satisfaisant.



Un an d'attente et voici enfin le résultat sous nos yeux. Même si le film s'emêle les pinceaux dans un message anarchiste flou, "V pour Vendetta" reste tout de même un divertissement de qualité qui ravira les fans de super-héro et d'action-réflexion. A voir absolument !

N'oubliez pas : "People shouldn't be afraid about the government. Government should be afraid about their people"






V, à quoi ressembles-tu sans ton masque ?

V, ce n'est pas une personne mais bel et bien quatre !
Le premier acteur a avoir enfilé le costume fut James Purefoy. Cet anglais révélé dans la petite série "Rome" sur HBO avait toutes les qualités requises pour incarner V. Utilisant aisément le langage élisabéthain et arborant un maintient digne d'un dandy de ce nom, James Purefoy l'incarna au début du film. Mais en avril 2005, l'acteur confia dans la presse : "Jouer avec un masque est très dur. J'ai mis vingt ans à apprendre à contrôler mon visage et aujourd'hui, je ne dois plus m'en servir. On est très isolé derrière un masque : personne ne sait ce que vous pensez ou ressentez". Un mois plus tard, l'acteur abandonna le projet. La Warner Bros déclara également que James Purefoy n'avait pas une voix assez puissante pour parler à travers le masque et que l'acteur serait doublé par Hugo Weaving possédant une voix plus convenable.
Or après le départ de James Purefoy, Hugo Weaving fut choisi pour le rôle de V. L'agent Smith incarne son personnage vers la moitié du film, la première moitié étant assuré par James Purefoy.
Les deux autres personnes ayat enfilé le masque du justicier se retrouvent à la fin du générique car ce ne sont pas réellement des acteurs, mais des cascadeurs. David Leitch (doublure officielle de Brad Pitt) et Chad Stahelski (doublure officielle de Keanu Reeves) assurent les rares scènes d'action du film.
Quatre acteurs, un seul costume, le spectateur ne voit pas la différence : c'est ça la magie du cinéma !


Note : n'ayant aucune connaissance de la bande dessinée originelle, je fais donc abstraction de la comparaison entre les deux supports. Toutefois, si quelqu'un s'en sent capable, il peut si il désire établir cette comparaison.
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