Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Virginie, jeune de la rue sortie de ma tête...


Encore un texte qu'on m'a demandé d'écrire sans préparation, cette fois on m'a donné un sujet, qui est quand même assez vaste : Une entrevue avec un(e) jeune de la rue.



Terminus. Je descends de l'autobus. Il est 11h00 P. M. Et je m'apprête à entrer dans un monde qui n'est pas le mien. C'est pourtant dans ce monde que vit Virginie.

Elle m'attendait à l'arrêt. J'en suis soulagée, car je n'aime pas me promener seule dans les rues de Montréal, le soir.


M-E : Bonsoir Virginie ! Comment vas-tu ce soir ?

Virginie : Salut... T'as dela chance de m'pogner ajeun, j'ai pas réussi à trouver de clients à soir.


M-E : Est-ce que tu consommes habituellement beaucoup ?

Virginie : Vivre dans la rue, c'est dangereux, et on a toujours quelque chose à faire. On a très peu de temps pour dormir. Une p'tite ligne de temps en temps, ça réveille...


M-E : Pourquoi vis-tu dans la rue ?

Virginie : C'est un choix que j'ai fait. J'arrivais plus à m'entendre avec mes parents et j'avais pas les moyens pour payer ma consommation, alors j'suis partie. J'ai jamais travaillé de ma vie... Sauf maintenant. Mais c'est pas le même genre de travail. En tout cas, j'ai plus besoin de personne, j'me débrouille par mes propres moyens pour avoir ce que je veux maintenant.


M-E Quels sont ces moyens dont tu me parles ?

Virginie : Bah, j'attends sur le trottoir qu'une voiture s'arrête... Je parle un peu avec la personne, question de savoir ce qu'elle veut et... Tu devines la suite. Ça me permet de me faire de l'argent, et c'est le seul moyen que j'aie pour payer mes dettes et ce que j'ai besoin.


M-E : D'accord. Y aurait-il quelque chose que tu aurais envie de communiquer aux gens ?

Virginie : Si vous avec une maison, une famille, ne les abandonnez jamais pour aller vivre dans la rue. Les règlements de comptes ici sont biens différents de ceux que vous pouvez vivre chez vous.


M-E : Merci Virginie. Je te promets de faire passer ton message.


Je traverse la rue, car mon autobus de retour est arrivé. Je m'assieds, et machinalement, regardai par la fenêtre. Ce que je vis me fit mal au coeur : Virginie était en train d'entrer dans une voiture noire, un viel homme au sourire mort lui ouvrait la porte. La jeune fille me jeta un dernier regard désespéré, puis la portière se referma, et la voiture disparut dans l'ombre.

Pauvre Virginie !
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