Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Pourquoi devrions-nous aimer Bree Van DerKamp


Bree Van DerKamp est l'égérie d'une race de voisine a qui nous avons tous affaire : la "Madame Figaro". Elle est haissable et pourtant au final, nous devrions l'aimer.



Si 22 heures dans Wysteria Lane nous ont fait découvrir l'évidente incertitude de l'existence d'une forme de vie derrière les portes de chacune de nos rues, il ne nous en a pas fallut plus pour démasquer la Bree de notre quartier.
En effet, il s'avère que la "Madame Figaro" est finalement une espèce extrêmement répandue...
Souvenez-vous, c'est elle qui est toujours habillée comme si elle était l'égérie de Cyrillus, c'est elle qui est toujours impeccablement peignée, c'est aussi elle qui s'investit tant dans la vie sociale de notre quartier, c'est elle qu'on fond, nous haïssons aimablement.
Et pourtant, Desperate Housewives va plus loin, peut être sans le vouloir, dans la profondeur du personnage. En faisant de son fils un homosexuel, de son mari un heart-attack non-survivor, bref de son foyer une famille cible de Prozac S. A, les scénaristes ont satisfait notre envie malsaine de voir le sang couler de cette icône de la bienséance puritaine. Mais n'en ont-ils pas finalement fait un martyr, faisant de cette série un subtil cheval de Troie des Eglises Evangélistes Américaine ? Je ne pense pas que le raisonnement doit être poussé aussi loin, néanmoins quelque chose s'est manifester en moi à son égard : de la pitié, ou pire, de la sympathie...

Mais moi, je transpose ce sentiment à la "Madame Figaro" qui vit près de chez moi. Comment éprouver cela envers cette névrosée qui ne sait que diriger la chorale de l'école catholique de mon quartier et organiser le stand pâtisseries et fruits rouges de la kermesse annuelle au profit des enfants de Lima ?

Après réflexion, la vérité la voici : Madame Figaro mérite nos égards parce qu'au final, c'est elle la seule qui ose avoir une vie au-delà du seuil de sa porte, probablement pour compenser le manque derrière cette même porte, certes, mais qui peux se vanter d'en faire autant ?
La "Madame Figaro" est une espèce qui ne vit que dehors, par dehors et pour dehors, et c'est la dernière en son genre. Dans cette rue sans vie où les portes semblent toujours fermées, c'est elle là dernière qui, si elle ferme soigneusement la porte de chez elle à clef, ne vit que sous nos regards, et qui aujourd'hui accepterait d'en faire autant ?
La "Madame Figaro" est le dernier vestige des liens sociaux qui autrefois régnaient, et si l'on aime profiter des témoins d'époques passées, de Versailles aux Pyramides, on doit aimer la "Madame Figaro". On devrait même pouvoir la visiter.
Finalement, la "Madame Figaro" fait siennes sans le vouloir les paroles d'un grand homosexuel ; "Show Must Go On".

Alors, pur ce petit show, gratuit de surcroît, que vous jouez depuis toujours sous mes fenêtres, "Madame Figaro", Bree Van DerKamp, je vous aime.
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