Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'Homme programmé pour croire en Dieu ?


Depuis toujours, l'Homme a inventé des religions. Pourtant, une étude récente démontre que l'Homme est programmé pour croire en Dieu. La responsable ? Une molécule contenue dans notre cerveau...



Les neurobiologistes en sont presque convaincus : le besoin de l'Homme à adérer à une religion est dû à une molécule contenue dans le cerveau.
C'est du moins ce que démontre une étude scientifique approfondie sur le sujet. En effet, après avoir remarqué que les transes vécues par des croyants étaient toutes semblables, les neurobiologistes décident de s'interesser de près à ce qu'ils appellent la "religiosité" (tendance à voir le monde comme habité par le divin), donnant ainsi naissance à une nouvelle discipline : la neurothéologie. Pour Andrew Newberg, neurobiologiste directeur de la clinique de médecine nucléaire de l'université de Pennsylvanie et pionnier de ce nouveau concept, "l'objectif est d'identifier les mécanismes cognitifs (relatif à la faculté de connaître) qui régissent la croyance en Dieu. "
Les résultats, bien quà approfondir, sont néanmoins très impressionnants : la foi serait donc due à la sérotonine, une substance neurotransmettrice (qui transmet une information d'un neurone à l'autre) qui est impliquée dans les sensations de faim, de soif et de fatigue. C'est en 2000 que les neurothéologiens découvrent enfin que cette molécule a des effets similaires à certaines drogues : elle modifie les perceptions sensorielles, provoque des hallucinations et des sensations de fusion avec le monde. Cela correspond exactement à la description d'une transe.
Afin de prouver que la sérotonine agit bien sur la religiosité, Jackeline Borg, neurobiologiste à l'université Karolinska en Suède, décide avec son équipe de procéder un test sur 15 volontaires. Les résultats sont spectaculaires : il apparait que plus le taux de sérotonine est élevé, plus la conviction religieuse est renforcée. Borg en conclut que : " Le système de production de la sérotonine pourrait bien être vu comme l'une des bases biologiques de la croyance religieuse [... ]"
Mais doit-on en déduire que la sérotonine est la "molécule de la foi" ?
Pour Catherine Belzung, bioogiste à l'université de Tours, la réponse est claire : "Certainement pas. Si la croyance en Dieu peut certes être favorisée par l'action de'une molécule comme la sérotonine, elle ne peut en aucun cas se résumer à l'action exclusive de cette dernière. " Ce que Borg confirme : "Une étude allemande menée en 2002 suggère que d'autres neurotransmetteurs pourraient être impliqués dans la religiosité [... ]"
Donc la croyance ne se limite pas seulement à l'aspect chimique ?
Non, en effet.


Les autres responsables de la religiosité

Ainsi, alors que certains étudient la chimie du cerveau, d'autre se penchent, avec succès, sur sa structure.
C'est comme ça qu'il est apparu qu'une zone cervicale bien précise était encline à la religiosité : le cortex pariétale supérieur (parite arrière haute du crâne). Plus l'activité de ce fameux cortex ralentit, plus le sentiment de transe s'intensifie. On doit cette découverte à Andrew Newberg qui, en 2001, analyse l'activité cérébrale de 8 moines tibétains plongés dans une méditation. Il s'aperçoit alors que plus la méditation semble profonde, plus le cortex s'assombrit. Cela correspond à une chute de l'irrigation sanguine due à une baisse d'activité. Newberg explique : " L'une des fonctions du cortex pariétal supérieur est de permettre à l'individu d'effectuer la distinction entre son corps et l'environnement et de s'orienter dans l'espace. "Et le cortex ne serait pas le seul impliqué ! "D'autres travaux indiquent que c'est tout un réseau qui est mobilisé", nous dit Newberg.
Et selon Laura Koenig, université du Minnesota, nos gènes seraient aussi de la partie ! Son étude (publiée dans le Journal of personality), menée sur 546 volontaires dont 169 paires de "vrais jumeaux" et 104 de "faux jumeaux", révèle que, pour la période adulte, de "vrais jumeaux" ont plus souvent une attitude similaire face à la religion que de "faux jumeaux". Cependant, aucune différence notable n'est remarqué entre les deux types de jumeaux durant l'enfance. Cela prouve donc que, une fois affranchis de l'environnement parental, les gènes responsables de la religiosité se développent.

Est-il possible qu'après des années de cofrontations, la science parvienne enfin à l'emporter sur la religion ? Pas sûr...
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