Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Reflets argentés


Une nuit d'insomnie, un homme au balcon, un regard sur la ville... Un vagabondage dans les méandres de la méditations.



Il est 4heure et demi du matin. J'écoute Sting, "Tea in sahara". Je me sens enveloppé de cette douceur soyeuse qu'est la sérénité. Cadeau de la nature que je déguste dans ces moments face a moi-même. Je pense à ce monde qui dort, qui se réveillera dans quelques heures pour vaquer à ses occupations. Chaque matin, je l'écoute sortir de sa torpeur, courir vers ses habitudes, cette roue de fer qui écrase tout sur son passage, ce monde qui tourne et tourne, sans moi.

Comment leur dire que j'ai tout essayé et je n'y arrive pas. Me fondre dans la masse est une épreuve qui dépasse mes dispositions et aliène mes penchants... Oui marginalité, tu es bien là ! A l'aise chez toi. Tu es la mer de flou dont la houle caresse mes flancs. Silencieusement depuis toutes ses années, tu t'es glissé jour après jours en moi pour prendre les commandes. Eponge des rêveries d'ailleurs, miroir de l'être en émoi, prends-moi ! Je préfère suffoquer dans les vapeurs toxiques de mes doutes que de courir me réfugier dans les certitudes chimériques de ce monde plastique.

Et dans cette chambre fermée où tournoient indéfiniment de sourds échos, la capacité à s'émouvoir permet de distinguer, la raison force à rester lucide... Et même sans savoir que faire de ces vérités qui se bousculent, ni quelle place ou sens leur donner, émerge de nulle part l'envie de faire tomber les masques, la conviction que la franchise, la compassion, l'écoute de l'autre sont des trésors inestimables...


Imaginez !

Mais alors, à quoi riment tous ses mots d'apparence si fades et opaques ?

Et au moment où les guerres, la misère, les injustices de la matrice esclavagiste étouffent les besoins et les aspirations, les libertés et les espérances qu'on croyait à l'abri de l'aliénation, la colère et l'indignation deviennent des poches de résistance semant le vert de l'espoir, recouvrant les reflets argentés d'un jaune jouisseur, du rouge de l'envie et de la force d'affronter.

Plus jamais ça ! Ne plus reculer d'un pouce devant l'arrogance. Ne plus lâcher prise, ne plus renier l'humaine nature. On est là, autant arracher sa part de bonheur. Sans solidarité nous nous condamnons à mourir en ennemis suffisants. Avec un petit peu plus d'intelligence et en mettant l'orgueil de côté nous pourrions vivre en frères sans frontières.

Imaginez !
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