Mon Maître a voté Sarko

Au niveau de ma conscience, les présidentielles ont donné lieu à un terrible conflit dont l'origine se trouve dans la personne, que je trouve fort désagréable, de Nicolas Sarkosi. Je ne supporte pas ce mec. Quand je vois sa gueule de con à la télé, dans les journaux, sur les murs, bref, en peu partout dans notre pauvre pays, j'ai vraiment beaucoup de mal à réprimer un mouvement de saine et utile colère. Cependant, même si ce n'est pas facile, je le réprime, ce mouvement, car un esclave digne de ce nom ne doit pas se laisser emporter par la violence. Un bon esclave doit être doux et calme, comme un agneau.

Bien évidemment, mon but dans la vie est de devenir le meilleur esclave possible, pour que mon Maître soit fier de moi. Je lui ai donc parlé de ce conflit qui me rongeait, seule façon pour lui de pouvoir m'aider car divin il l'est mais pas omniscient. Il a eu l'amabilité non seulement de m'entendre mais aussi de m'aider à voir plus clair en m'expliquant comment ça marche la politique. Mon Maître n'avait jamais voté de sa vie. Ça ne l'intéressait pas. Mais lorsqu'il a entendu sarkosi commenter son programme, il a toute de suite été séduit par les avantages qu'il pourrait en tirer. Mon Maître avait entendu dire à Sarkosi qu'à la fin du mois les bénéficiaires du RMI avaient plus d'argent que les travailleurs qui gagnent le smic. Comme mon Maître fait partie des smicards, il a aidé Sarko a devenir président.


Il a pu aider sarko mais il avait du mal à m'aider moi, tellement ma nullité est grande. Malgré tous les efforts de mon Maître pour m'aider à voir plus clair en m'expliquant le programme de sarkosi, je trouvais toujours que la politique était très compliquée. Je lui ai dit ce que j'avais compris : qu'à la fin du mois lui, mon Maître, aurait toujours la même quantité d'argent, parce que son salaire ne serait pas augmenté. Qu'est-ce que tu peux être simple ! S'exclama-t-il, ce que tu dis n'est pas faux, mais les rmistes, eux, ils seront baisés ! Et il rajouta, à la fin de notre conversation, tout en souriant : tu n'as qu'à faire comme moi, vote sarko.

Sous l'apparence d'une cordiale invitation, j'ai tout de suite vu l'ordre. Un ordre qui aggravait mon conflit et me faisait plonger dans une mare de désespoir. Non seulement je devais réprimer ma colère à chaque fois que je voyais l'image de l'autre con, mais je devais voter pour lui de surcroît !

Pris par un mouvement de compassion suscité par le désespoir peint sur mon visage, tout en souriant, mon Maître m'a apporté la solution, comme à son habitude. Et j'ai beau remercier dieu tous les heures de l'avoir crée, ce ne sera jamais assez. Avec la conviction de l'oracle de Delphes, Mon Maître me dit : arrête de vouloir réfléchir et tu n'auras plus de conflits.

Je l'ai regardé intensément; j'étais captivée par la simplicité, la clarté, le naturel de cette solution. Pourquoi n'avais-je pas été capable de la trouver toute seule ?


P. S la faute d'orthographe dans le patronyme du président des français est une coïncidence. Indulgent comme il est, j'espère que mon Maître me pardonnera