Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Une vie moderne (1)


Pour lutter contre les injustices de ce monde, il est important d'écrire. Beaucoup de personnes ne connaissent pas et ne peuvent pas imaginer ce qu'est l'anorexie, la dépression, la haine, la douleur, la mort, la perte d'un proche... Plus je cherche des sujets d'écriture, plus je découvre de nouvelles abominations.



J'avais quinze ans quand mes parents ont décidés de divorcer. Mon père, après avoir été licencié, s'était réfugié dans l'alcool. Ma mère qui ne pouvait rien faire, subissait des injures jusqu'à ce qu'il parte. Je ne pensais pas être confrontée à une telle abomination, je croyais que ma famille était solide, je m'étais grandement trompée... Je vivais alors dans un appartement malpropre avec ma mère, qui sombrait dans la mélancolie. Elle avait des aides mais je savais qu'il n'y avait pas d'argent, le frigo était vide et c'est à ce moment là que j'ai perdu l'appétit. Au début, cela ne me semblait pas grave...







Frigo vide, pas d'argent, juste des amies

Les premiers mois de l'année scolaire furent douloureux, j'avais du mal à cacher ma douleur, mes copines commençaient à le voir, elles auraient mit du temps... Moi qui ne m'intéressait jamais à la psychologie humaine, j'ai apprit que j'étais en proie à une dépression, et que ma perte d'appétit n'était d'autre que une sorte d'anorexie. Je ne saurais expliquer comment, mais je veux maigrir, toujours maigrir, jusqu'à mourir... Mes copines ne le savent pas, ils se contentent de me réconforter, cela me fait vraiment du bien.





Toute seule, la mort dans l'âme

L'année passa bien vite, ma mémoire ne retenait que les mauvais moments, les moqueries des autres, les mauvaises notes, les pleurnicheries de ma mère, la solitude d'un hiver... La saint valentin avant le printemps, horrible moment où on regrette de vivre. Mes copines ont toutes trouvées l'amour, quant à moi, des rumeurs courent que je suis folle. Face à mon intelligence, ce ne fut pas une surprise pour moi de ne pas avoir mon brevet. Mes amies partaient avec leur ami au lycée, alors que je redoublais. Au bout du troisième jour de vacance, je décidais de monter en haut d'un arbre pour m'y jeter... Je me suis réveillée quelques heures plus tard, avec d'atroces douleurs aux articulations...


Ma vie, gachée et insultée

Voilà que pour une nouvelle année, je me retrouve avec les gosses de l'an dernier, qui me prennent pour une folle. Ils ne m'adressent la parole que pour m'humilier ou m'insulter. Ces humains forment de petits groupes désorganisés, comme les cafards, qui envahissaient mon appartement sans que ma mère ne s'en soucie. Elle aussi, comme moi, ne faisait que pleurer le grand amour qu'elle ne connaîtra jamais. A cinquante ans, elle ne trouverait ni mari ni travail, nous vivions vraiment dans le désespoir.


Illusion

J'ai fait ce que j'ai pu, mais je suis devenue tellement bête, je suis restée la dernière de la classe, sans le brevet, sans amis... Heureusement, je passe quand même au lycée. Les professeurs ne voulant plus de moi, ils s'étaient décidés à m'envoyer à l'abattoir... Les élèves m'accusaient de nombreuses choses, j'étais la souffre douleur de la classe, les délégués étaient contre moi, pas étonnant qu'au conseil de classe je n'avais aucune bonne appréciation !
Alors je rentrais dans une seconde générale. Dès le premier jour, j'étais impatiente de retrouver mes amies qui étaient déjà là depuis un an. Illusion, elles s'étaient fâchés entre-elles, j'ai tout fait pour les voir mais je pouvais passer des heures à les chercher. Quand je trouvais l'une d'entre-elles, elle se trouvait avec son petit ami, sans aucune pensée pour moi. J'étais seule, dépressive, anorexique, perdue...


Les autres

Cette année, les professeurs sont plus sympathiques. Les élèves sont silencieux, certains me parlent, d'autres restent dans leur groupe en mettant de l'ambiance dans la classe.
J'avais prit l'habitude de superposer plusieurs vêtements sur moi pour ne pas qu'ils voient mes os, inutile de vous préciser que je ne vais jamais en sport... Un matin, j'ai perdu l'équilibre et le professeur à cru qu'on m'avait bousculée... A terre, je n'arrivais pas à me relever, même si je ne pesais que trente-quatre kilos. Le professeur me pris la main pour m'aider, ma tête me tournait et je ne voyais même pas les autres. Je ne comprenais rien, tout se passait tellement vite, je me souviens simplement de l'homme, horrifié de voir mon poids si faible. Une fois à l'infirmerie, l'infirmière prévenait le SAMU, puis me demandait le numéro de téléphone de mes parents. "Je n'ai pas de parents... "
Extrait du site https://www.france-jeunes.net
Tous droits réservés