Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Perdre son Amour


Perdre son Amour, c'est se perdre soi-même. Je l'ai compris lorsque j'ai perdu un de mes enfants.



La vie n'est pas toujours aussi simple, on essaie de faire face mais parfois c'est trop difficile. Je fais partie de ces personnes qui ne se laissent pas abattre facilement et comme la plupart d'entre vous je pense, j'ai eu mon lot de désillusions et de malheurs. Je ne sais pas par quels miracles, je suis parvenue à surmonter pas mal de choses mais à ce moment précis j'ai l'impression d'avoir atteint mes limites, l'impression d'être vide de moi-meme, d'être au fond du gouffre.
J'aimais tant la vie...
Tout a changé, si brusquement... Je ne sais plus, je ne vis plus.
J'ai l'impression d'avancer dans un brouillard épais et je ne trouve pas l'issue.
Je suis perdue et j'ai si mal au fond de moi, j'ai l'impression d'être à vif, l'impression que le douleur m'étouffe, qu'elle se répand dans tout mon corps, dans ma tête et dans mon coeur.
J'ai envie de pleurer mais les sanglots je les ressens à l'intérieur de moi.


Pourquoi ?

Cette question me hante et me hantera à jamais.
Je crois qu'on se la pose tous à un moment ou à un autre, quand le malheur s'abat sur nous et que l'on cherche une hypothétique réponse !
Je crois devenir folle à force de chercher à savoir. Pourquoi, pourquoi lui, pourquoi cela m'arrive-t-il à moi alors que j'ai tant souffert par le passé !! Je suis en colère et résignée à la fois, je n'ai plus de forces, je suis à bout.
Je ne dors plus, je ne mange plus, je ne sors plus... Je ne vis plus.
Je survis !
je survis pour les autres, car une partie de moi-meme s'est éteinte.
Je survis pour ceux qui sont vivants.


Il était si petit

Tout est arrivé si subitement...
Des contractions, très intenses, très proches alors que j'étais dans le 5ème mois de grossesse !!!
Ca ne pouvait pas être ça, c'était beaucoup trop tôt ! Et puis les 2 ainés étaient arrivés à terme, il n'y avait aucune raison que le 3ème arrive maintenant !
J'ai attendu...
Une heure plus tard, j'étais à la maternité. Les douleurs s'étaient intensifiées et j'avais peur.
L'équipe de médecins s'affolait autour de moi, je les voyais aller-venir, parfois courir...
J'étais en salle de travail, j'avais l'impression qu'il y avait une assemblée autour de moi; mais ce n'était pas qu'une impression;gynécos, anesthésistes, pédiatres, réanimateurs, sages-femmes... Et moi je me sentais si seule...
L'accouchement n'a pas duré longtemps.
Je n'ai pas entendu son cri.
J'ai vu quelqu'un l'envelopper dans une couverture et s'en aller en courant...
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à ce moment là, et je ne veux pas le savoir.
Je suis restée dans cette salle froide, j'ai attendu.
Une infirmière est venue à coté de moi, m'a pris la main et à cet instant précis, j'ai su, j'ai compris...
Elle n'a pas eu besoin de me parler, j'ai vu la compassion et la pitié dans son regard.
Je suis allée voir mon fils au bout de 3h. J'avais peur.
Il était si petit...
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