Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Je ne peux, je ne puis plus


Fatiguée par la vie et ce qu'elle nous apporte, je ne peux plus. Chaque pas me tue, m'éloignant un peu plus de nos reves. Je creve de ce quotidien que rien ne bouleverse, je creverai de le voir bouleversé. Je ne puis plus.



Je ne vis plus. La vie m'ecoeur. J'ai un avenir, des parents, des amis, des projets d'études. Pourtant.

Je n'en peux plus, j'aime et je deteste, je fuis et je cours, j'arrete pour mieux recommencer.

A 18 ans, elle croit avoir trop vécu et pourtant pas assez. Tant de choses qui sont arrivées trop tot, trop vite. Et puis on voudrait tant vivre plus, se dire que bientot on ne pourra plus faire tout ce que l'on revait de faire "quand on sera grande".

On a la vie devant nous et trop peu de temps pour vivre, pour apprecier les merveilles de notre monde. Et se cacher ce que l'on ne veut pas voir. Detourner le regard.

Refuser d'accepter ce que nous impose la Terre, refuser de voir ce qui nous est montré chaque jours. Refuser car, sans ce recul, la douleur nous tuerai. Refuser car chaque jour un peu plus, cette avalanche de nouvelles dans un monde en décadance nous fait souffrir bien plus que nos p'tits bonheurs de la vie de tout les jours.

"J'ai mangé une glace avec ma meilleure amie, pendant ce temps, un gamin mourrait de faim, oublié de tous. "

Tu vois hier je me disais que la vie était belle, que rien ne pourrait éffacer le rire d'un enfant. J'avais raison. Et pourtant. Pourtant je ne peux m'empecher de me dire que chaque jour est un nouveau défi, une nouvelle raison d'avoir peur. Peur de ce qui pourrait nous arriver. Un nouveau drame.

Un nouveau coup de fil, une nouvelle lettre. Un nouveau drame.

J'ai peur chaque jour un peu plus, peur du lendemain.

Peur de la mort. Pas de la mienne, non, celles des autres, de ceux que j'aime.

Peur d'avoir à me dire qu'un jour, je devrai vivre sans Eux. Ces etre qui me sont essentiels et que j'ai peur de perdre à chaque instant. Peur de les voir disparaitre, happés par la vie, par l'avenir, par ces études qui nous attendent. Peur d'en rencontrer un, un jour, dans vingt ans, sur le parking d'un supermarché, de le fixer, de le reconnaitre à peine, de vivre cette scene que l'on connait tous "Non ! C'est toi ? Ca fait tellement longtemps, je n'étais pas sur de t'avoir reconnu ! Comment vas tu ? Tu es marié, 2 enfants ? Génial ! " Vivre ceci et se rappeller en même temps qu'on s'était promis. Promis que rien ne nous séparerai, qu'on serai tous là les uns pour les autres, quoi qu'il arrive.

J'ai peur de la vie. Questions d'adolescente tourmentée par ce monde qu'elle ne comprend pas, certes. Mais ce sont trop de questions, d'interrogations. Comment peut-on vivre si legerement, quand on sait ce qui se passe à coté ? Cette impression d'avoir à oublier, pour mieux vivre.

Faut-il oublier le passé pour vivre au présent ? Impressionnant comme cette simple question fait peur. Je suis efrayée ne serait-ce qu'à l'idée d'avoir à y répondre. Le passé est il trop imposant dans nos présents pour qu'on puisse les vivre comme il le faudrait ? Faut-il parfois effacer ce qui nous fait souffrir pour avancer, même si au fond, notre passé fait parti de nous ?

Je ne peux plus, cette impression de ne plus comprendre, de ne plus etre comprise.

Ces larmes au milieu des rires.
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