Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Possibilité d'une idylle : quand Iggy Pop chante Houellebecq


Comment Iggy Pop a-t-il été aiguillé vers Michel Houellebecq pour un disque à venir ? Réponse en remontant une mystérieuse filière hollandaise...



Tout le monde connait l'iguane. Je parle bien sûr de l'icône l'iguane Iggy Pop. Connu pour avoir révolutionné la musique rock'n'roll avec son groupe The Stooges. Mister Pop est surtout connu pour sa musique punk rock
et sa provocation. Ils sont connus pour avoir un son de guitare métallique mi-lourd, mi-agressif, en distorsion quasi-permanente, exprimant des mélodies simples et envoûtantes à trois accords. La voix très expressive délivre un
mélange d'enthousiasme et de résolution, et d'agressivité spécifique du début des années 1970.

C'est sans aucun doute l'accouplement le plus improbable de l'année 2009. Celui de l'iguane et de l'ermite, à savoir Iggy Pop et Michel Houellebecq. Le premier va publier "Préliminaires", un album en partie inspiré du second, et
notamment de son roman d'anticipation eugéniste, c'est-à-dire "La possibilité d'une île". La connexion s'est établie au moment du tournage du film (catastrophe) turé du livre par Houellebecq lui-même. Une équipe de
documentaristes hollandais emmenée par Erik Lieshout réalise en parallèle un "film sur le film" intitulé "Derniers mots" sorte de making of amélioré qui s'échafaude au plus près du tournage initial. Pour illustrer musicalement ce
documentaire, Lieshout contacte en premier choix Neil Young, le musicien préféré de Houellebecq. Fidèle à sa réputation d'ours, le Loner ne donne pas suite, ce qui oriente l'équipe vers Iggy Pop, remplaçant de luxe qui accepte le
challenge et écrit trois morceaux pour la bande-son. Malgré une présentation au festival de Locarno, "Derniers mots" voit sa carrière compromise par l'échec cuisant de "La Possibilité"... Iggy, quant à lui, met à profit la lecture du
bouquin pour écrire un album orienté jazz et imprégné de culture française (ironie du sort on peut trouver les germes du son "stoogien" aussi bien dans le blues que dans le jazz, notamment le frée jazz !), dont l'auteur des
"Particules élémentaires" serait ainsi le fleuron le plus actuel. Mais Iggy ne s'en tient pas là, il remonte aussi aux vieilles branches en revisitant "Les Feuilles mortes" de Prévert et Kosma. Un acte si peu rock'n'roll qu'il risque de
faire se retourner dans sa tombe le pauvre Ron Asheton, guitariste des Stooges refroidi depuis peu.
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