Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Bouteille à la mer


Morceau d'existence à la dérive, quelques mots lancés aux vents. Ce n'est qu'un conte commun où certains se reconnaitront peut-être.



Poussé par une tristesse intérieure, je ne cherche pas à trouver un quelconque échos dans ma détresse passagère, mais seulement à parler à coeur ouvert afin de soulager et relativiser ma peine. Mon entourage serait étonné de savoir que je souffre, encore plus du fait que ça dure depuis quelques années. Je n'ose pas vraiment en parler autour de moi, de peur d'avoir l'air bête ou ne pas avoir un retour favorable. C'est la raison de ma venue ici, face à un auditoire inconnu et protégé derrière un écran, j'aurai moins de retenue et pourrais être plus honnête.

Mon mal ? Il est bien simple. Pas de grand drame digne du cinéma ou une histoire à faire frissonner un ours polaire. Je suis tout simplement amoureux. Encore. Cela pourrait être merveilleux en soi, on se sent vivre, les sensations sont amplifiées, tout devient beau et agréable. Malheureusement, ce n'est plus vraiment le cas pour moi. Aimer est devenu ma hantise, ma douleur profonde. Je n'ai jamais connu ce qu'on appelle le bonheur dans ce domaine. Toutes mes tentatives ont été vaines et se sont soldées par des larmes. Le cœur du problème n'est pas physique ou mental. Le soucis a toujours été le même : Je mets vite en confiance la personne en face de moi. Ce qui fait que deconnaissanceje passe par la caseconfidentsans passer par la casecopain potentiel', et là c'est le drame. Je deviens accroc tout en sachant que c'en ait fini, que je ne dois plus m'attendre à rien. C'est la désillusion avant l'illusion. Alors commence la torture, le bal des démons entame sa danse funeste.

Plus je t'aime, plus je te hais. C'est un maelström de joies et de peines qui se mélangent, tourbillonnent, explosent dans ma tête. A chaque coin de rue j'espère te voir. A chaque coin de rue je me réjouis que ça n'a pas été le cas. Tu hantes mes jours, mes nuits, ma vie. J'essaie de me convaincre que tu n'es pas celle qu'il me faut, je te trouve des défauts, j'en invente même. Mais tout perd sa crédibilité une fois face à toi. Quand ton regard plonge dans le mien et vient y semer la zizanie en un instant. Quel pouvoir diabolique, je te hais ! Inconsciemment tu me détruits, tout vole en éclat en moi, je perds tous mes repères. Quel désastre, je te hais ! Je ne peux plus travailler sans penser à toi. Je ne peux plus faire de loisirs sans penser à toi. Je ne peux plus voir mes amis sans penser à toi. Alors petit à petit je fais de moins en moins de tout ça pour penser à toi. Quel gâchis personnel, je te hais ! Même si c'est impossible, parce que je t'aime.

Maintenant, je suis perdu, une fois encore. La gente féminine a encore eu raison de mon cœur et du reste. Sans passer par l'étape tout avouer et ainsi tout perdre, je me prépare à revivre la douleur au quotidien. Ça a déjà commencé d'ailleurs.

Merci de m'avoir lu, vous ne le savez peut-être pas mais ça représente quelque chose pour moi. Je vous souhaite le meilleur chemin possible pour la suite, moi j'ai un baluchon de larmes qui m'attend sur ce côté de la route. Larmes de peines ou de joie, seul l'avenir me le dira !
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