Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Pour un garçon


Plutôt pas mal l'affiche mais le film alors ?...



Mais si ne vous inquiétez pas le film est super bien.
Une comédie sentimentale anglaise avec Hugh Grant dans le rôle du bellâtre qui n’en veux pas ? Vous, mesdemoiselles ? Pas cette fois, désolé (pas vraiment en fait ), parce que si « Pour un garçon » a l’apparence du nouveau film-tablette de chocolat pour célibataire en manque d’amour, il n’en est rien ! On pourrait, même, le définir comme l’anti-Bridget Jones, le cynisme en plus et tout aussi drôle…sauf qu’à la fin…

Pourtant, l’idée de départ du film n’était pas spécialement prometteuse : Will, bientôt quadragénaire (ce qui le terrifie…évidemment !), et toujours célibataire, se languit dans son bel appartement Londonien. Ca ne vous rappelle rien ? Sauf que, pas du tout inquiété par l’idée de finir sa vie en solo, bien au contraire, ce qui l’ennuie un peu plus, en revanche, c’est que la maturité aidant (mais pas trop, hein…), Will a finit par se lasser des aventures d’un soir avec les jeunes écervelées qu’il rencontre en boîte de nuit. Mais comme il ne veut pas céder à la pression de ses proches, qui veulent à tout prix le voir rentrer dans le moule et construire sa propre cellule familiale (cellule…c’est le mot !), et encore moins renoncer à son mode de vie de célibataire endurci, Will ne sait plus quoi faire…

Jusqu’à ce qu’il rencontre une femme qui élève seule sa petite fille de deux ans. Là voilà l’idée du siècle : draguer les mères célibataires ! Des proies faciles, puisque fragilisées par le sentiment d’abandon, mais suffisamment matures pour s’apercevoir, finalement, que Will n’a pas grand chose à leur offrir et rompre avec lui (ce qui lui épargne la douloureuse tâche de devoir passer pour le salop…qu’il est !). Sauf que, au cours d’une réunion de parents célibataires à laquelle Will s’est convié en se faisant passer pour un papa délaissé, le dragueur impénitent va se voir confier la garde de Marcus, un gamin d’une douzaine d’années dont la mère dépressive vient de faire une tentative de suicide ! Le gamin est du genre pot de colle et Will n’arrive pas à sen débarrasser…pire, il commence même à devenir attachant…

Alors même que le film commençait à prendre un peu d’allure avec cette histoire d’un célibataire fier de l’être qui déploie des trésors d’ingéniosité pour draguer de pauvres femmes dans défense, a peine vous aurai-je donné le nom des réalisateurs que vous n’en voudrez déjà plus (enfin, normalement…). En effet, la mise en scène de « Pour un garçon » est l’œuvre des frères Weitz, coupables il y a quelques années de l’infâme « American Pie » ! Oui…mais alors qu’on pouvait craindre que le tout tourne au grand-guignolesque avec viol de tarte aux pommes à l’appui, on est très largement soulagé par la relative élégance de la réalisation. Aucune faute de goût à dénoncée (ou presque), la comédie se déroulant sur un bon rythme, dans des décors soignés (à voir l’appartement de Will, tanière de rêve pour célibataires) et sur un B.O. de très bonne facture. On pourrait presque taxer le tout d’académisme !

Derrière cette mise en scène efficace quoique peu originale se cache un scénario moins conventionnel adapté de l’œuvre éponyme de Nick Hornby (on avait déjà pu juger l’excellence de sa verve dans le très bon « High Fidelity »). On lui doit, ici, quelques lignes bien senties et quelques trésors de cynisme dans la première heure du film. A noter que les frères Weitz ont choisi de garder la construction du film autour d’un personnage-narrateur (Will et, plus rarement, Marcus) en agrémentant leurs images d’une voix-off qui nous invite à découvrir ce qui se cache dans l’esprit pervers du célibataire (quelques moments d’anthologie en perspective)…

Alors bien sûr, le tout se gâche un peu vers la fin. Difficile d’imaginer, en effet, un film construit autour d’un personnage certes sympathique mais, avouons-le, aussi peu recommandable sans que celui-ci ne soit obliger de faire amande honorable sur la fin ! Le public aurait du mal à l’accepter (dommage !). On en passera, donc, par la prise de conscience du personnage principal réalisant la futilité de sa propre existence (Will ne travaille pas, il touche les royalties d’une chanson de Noël écrite par son paternel en 1958 !). Et, finalement, Will sera bien obliger de rentrer dans les rangs (mais pas tout à fait quand même !). Ce qui sauve, heureusement, le film de sombrer complètement dans le pathos c’est que l’humour et le cynisme du personnage ne seront pas tout à fait effacés dans le processus (ouf !).

L’atout principal du film étant, finalement, Hugh Grant. Difficile, en effet, d’imaginer un autre acteur dans le rôle (la vie du comédien ressemblant finalement beaucoup à celle de son personnage !) même si l’on sait que celui-ci fut tout d’abord proposé à George Clooney puis à Brad Pitt ! Heureusement pour tous, Hugh écopera finalement de ce rôle qui lui permet, non sans une certaine ironie, de se moquer des personnages qu’on lui donne à interpréter d’habitude. Grant se débarrasse, donc, de son encombrante réputation de bellâtre (à 42 ans il serait temps !) pour notre plus grand plaisir !

Pour lui donner la réplique, les producteurs ont choisis un jeune acteur anglais, Nicholas Hoult, qui possédait déjà une petite carrière (il tourne depuis l’âge de 6 ans !). Sans être forcément excellente, la prestation de Hoult n’en est pas moins honorable pour un acteur si jeune. On retrouve aussi l’Australienne Toni Colette (vieillie, comme pour chacun de ses rôles, puisqu’elle n’a encore que 29 ans !) dont on s’est tout entiché depuis « Muriel » ainsi que la toujours jolie Rachel Weisz…

Même si elle se gâte un peu sur la fin, cette désopilante histoire d’un célibataire endurci obligé d’assumer la quasi-paternité d’un gamin malchanceux réserve de bons moments d’hilarité et beaucoup moins de niaiserie que prévu. Ceci grâce à une réalisation soignée, une B.O. intéressante, des dialogues bien tournés et à cet esprit anti-Bridget Jones qui traverse tout le film. A voir, donc, et pas seulement pour les beaux yeux de Hugh Grant… mais bel et bien parce que l’animal sait aussi faire l’acteur !
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