Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Happy birthday, Mr President


Vendredi le président fêtait son 70eme anniversaire...



Il y a tout juste un an, son âge était un handicap et Jacques Chirac se montrait ce 29 novembre là avide de discrétion. Il s'agissait de faire bonne figure face à un concurrent de quelques années son cadet, Lionel Jospin qui quelque temps plus tard allait se risquer à le qualifier de «vieilli, usé, fatigué». Dans cette allusion là, le président candidat avait puisé une nouvelle énergie. 12 mois ont passé; les rides sont les mêmes, mais tout est différent. Jacques Chirac ne dissimule plus les années. Il joue plutôt de son expérience, dispensant par exemple ses conseils sur la scène européenne où officient des partenaires plus jeunes. En France, l'ancien homme pressé semble s'être enfin coulé dans la fonction présidentielle. Les conditions de sa réélection y sont pour beaucoup, ces 82% qui imposent une certaine hauteur, forgent la tournure d'un quinquennat.

A 70 ans, Jacques Chirac est désormais soucieux de la trace qu'il laissera dans l'histoire. Après cinq années de cohabitation plutôt tendue, la nouvelle donne politique lui facilite la tâche. Une majorité à sa dévotion, des relations très simples avec Jean-Pierre Raffarin. Un ministre les décrit par une formule: «la Vème République est de retour. C'est la théorie originelle de 58, dans toute sa verticalité avec le président et son Premier ministre». De fait, leurs rapports sont faciles. L'Elysée donne la ligne. Matignon met en musique... Et le président néo-gaulliste est paradoxalement souvent moins à droite que son Premier ministre libéral. Sur les 35 heures, la consigne d'assouplir mais de ne pas supprimer est venue de lui. Le cahier des charges est simple: le gouvernement est chargé de tenir les promesses de campagne du président.

Mais ce second mandat se veut surtout international. Jacques Chirac plaide à Johannesburg en faveur du développpement durable. Il tient tête à George Bush à propos de l'Irak, défend des principes, l'importance des instances internationales dans la résolution des conflits, le refus de la notion de guerre préventive. La diplomatie française est redevenue offensive et le mérite en revient à l'Elysée.

Alors, tout cela suffira-t-il pour reconstruire une image? La revanche est déjà là sur son septennat calamiteux, marqué par une dissolution catastrophique et rythmé par des affaires omniprésentes. La rédemption, le mot est de certains dans son entourage proche, la rédemption donc, implique davantage encore: retrouver la confiance, contribuer à renouer le fil entre le peuple et ses dirigeants. A 70 ans, Jacques Chirac s'est donné pour mission d'y parvenir.
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