Microsoft joue la transparence

Microsoft joue la transparence. La firme de Bill Gates vient d'annoncer qu'elle acceptait de révéler aux gouvernements et organisations internationales les secrets de fabrication, c'est-à-dire le code source, de certains de ses logiciels. Windows 2000, XP, Server et Windows CE vont pouvoir être décortiqués par des experts internationaux.

Microsoft entend redorer son blason face à des accusations répétées concernant la sécurité de ses produits. Les gouvernement vont pouvoir mettre le nez sous le capot. C'est un peu comme si un automobiliste obtenait enfin le droit de démonter son moteur. On pourra vérifier s'il existe ou pas des mouchards au service de la Défense américaine, comme certains le prétendent, dans les logiciels de Microsoft.

L'Otan et la Russie ont déjà accepté le principe de cette expertise. Des négociations sont en cours avec une soixantaine d'autres gouvernements et organisations mondiales. Il y aura obligation de confidentialité, bien entendu. Les pays sous embargo des Etats-Unis n'auront pas accès à ces informations.

Ce soudain accès de bonne volonté de la part du géant américain n'est pas exempt de considérations commerciales. L'éditeur veut couper l'herbe sous le pied aux logiciels libres. Ces programmes, tels que Linux, développés par des informaticiens indépendants, sont fournis avec leur code source ce qui permet d'en conserver un total contrôle.

Aujourd'hui, des Etats, y compris la France, préfèrent équiper les ministères ou l'armée avec des logiciels libres pour des questions d'indépendance technologique. Ainsi, en juin dernier, IBM a signé un gros contrat avec l'Allemagne pour la fourniture de programmes de ce type.

En jouant la transparence, Microsoft espère conserver certains marchés qui lui commencent à lui échapper et aussi en conquérir d'autres comme, par exemple, l'Eldorado chinois.