Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Les valeurs morales


Les valeurs morales sont-elles des vérités morales ou ne sont-elles que l'expression de nos préférences ?



Les valeurs morales sont-elles des vérités morales ou ne sont-elles que l'expression de nos préférences ?

Déjà, à l'époque de la civilisation grecque, les philosophes s'interrogeaient sur la nature des valeurs morales. Deux positions se présentaient alors : la thèse conventionnaliste et la thèse naturaliste. Les temps ont changé, mais la problématique est restée : "Les valeurs morales sont-elles des vérités morales ou ne sont-elles que l'expression de nos préférences ?"
La difficulté de cette question réside dans le débat sur l'origine de la morale : loi naturelle ou convention ? Mais avant d'aborder une telle question, il est essentiel de s'entendre sur les concepts de "valeur morale", de "vérité morale" et de "préférence". C'est ce que nous ferons dans un premier temps, avant d'aborder la problématique proprement dite.

Qu'est-ce qu'une valeur morale ? D'une façon générale, les philosophes s'entendent pour dire qu'il s'agit des principes comportementaux que chacun doit suivre pour avoir bonne conscience. Que sont les vérités morales et les préférences ? Le naturalistes définissent une vérité morale comme étant une valeur morale qui est naturelle, innée. Par opposition, une préférence morale sera définie par les conventionnalistes comme étant une valeur morale dépendante des individus qui la vive, puisque établie par convention.

Les concepts étant bien établis, nous pouvons maintenant aborder le problème. Selon les conventionnalistes, la diversité des conceptions de la morale, selon les cultures et les peuples étudiés, et même selon les individus, serait un signe de la nature conventionnelle de la morale. Par exemple, pourquoi l'infibulation des jeunes filles, dans certains peuples d'Afrique, est-elle considérée comme moralement acceptable par ces mêmes peuples, alors que les peuples occidentaux considèrent cela comme complètement amoral, sinon parce que ceux-ci ont conventionnellement adopté des valeurs morales différentes ? S'il existait un droit naturel à l'origine d'une morale par le fait même naturelle, les différents peuples devraient effectivement partager une morale commune.

Pourtant, nier le droit naturel, c'est admettre que la morale puisse être assujettie aux préférences d'un peuple, à ses caprices, et être injuste de bon droit. De toute façon, l'observation précédente n'implique pas l'inexistence des vérités morales. Selon les naturalistes, il existe un droit naturel et les vérités morales qu'il implique sont inscrites en nous. Cela ne signifie pas que nous les suivons automatiquement. Il est parfaitement possible de se détourner de la loi naturelle pour des êtres dénaturés. Le seul moyen de retrouver le juste équilibre, c'est de retrouver les vérités morales enfouies en nous, puis de les mettre en pratique.

Ainsi, sans pouvoir nettement trancher sur la question brièvement abordée dans ce court essai, il semble que les vérités morales ainsi que les préférences coexistent. Les vérités morales restent à découvrir pour fonder la morale juste et naturelle. Différents peuples peuvent être plus ou moins rapprochés de la juste morale et cela pourrait expliquer les différences à la fois géographiques et temporelles dans la morale d'un ou de plusieurs peuples. De plus, la liberté de l'Homme, c'est aussi la liberté de se détourner de la juste morale.
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